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NERVEUX (SYSTÈME) Le tissu nerveux

Les prolongements du neurone

Les prolongements du neurone se développent à partir du neuroblaste ; la complexité des arborisations dendritiques progresse, l'axone s'allonge, de manière très différente selon les types de neurones. La croissance des prolongements du neurone obéit néanmoins à une même loi générale : elle est centrifuge.

L'axone

Remarquable par sa haute teneur en eau, l'axone contient relativement peu d'organites ; ce sont surtout des mitochondries, un peu de réticulum endoplasmique, des microtubules en quantité variable et, surtout, des neurofilaments, orientés à peu près parallèlement à l'axe longitudinal.

Dans beaucoup de neurones, le segment initial présente des caractéristiques particulières : les microtubules sont réunis en faisceaux par des ponts. La membrane plasmique est doublée intérieurement d'une couche de substance dense aux électrons. Enfin, c'est toujours la seule région de l'axone qui contient des ribosomes.

La fibre nerveuse

Gros nerf : coupe transversale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gros nerf : coupe transversale

Chaque axone est entouré d'une gaine formée de cellules de Schwann, cellules névrogliques qui ont migré à partir des crête neurales en se divisant pour se juxtaposer autour de l'axone au fur et à mesure que celui-ci s'allonge. La gaine schwanienne transforme l'axone en fibre nerveuse. Les fibres nerveuses sont réunies en faisceaux limités par une gaine conjonctive commune (périnèvre). Cette gaine envoie des ramifications qui subdivisent le faisceau (endonèvre). À la fin, chaque fibre se trouve emballée dans une gaine de cellules conjonctives aplaties, la gaine de Henle. La réunion de plusieurs faisceaux de fibres nerveuses dans une gaine commune, ou épinèvre, forme un nerf (fig. 4).

Il y a deux types de fibres nerveuses, selon qu'elles sont ou non pourvues d'une gaine de myéline. Ce sont les fibres à myéline, ou fibres myélinisées, et les fibres amyéliniques.

La présence d'une gaine de myéline est en rapport étroit avec le diamètre de l'axone. En première approximation, on peut dire que les fibres dont le diamètre est inférieur à 1 ou 1,5 μ sont amyéliniques, tandis qu'au-delà de ce diamètre la présence d'une gaine de myéline devient la règle. Il en résulte des modalités de conduction très différentes (cf. système nerveux-Influx nerveux, chap. 3).

Fibres amyéliniques

Ce sont très généralement, chez le Vertébré adulte, des « fibres composées » (Nageotte). En effet, plusieurs axones sont logés au sein d'une même gaine de Schwann, elle-même constituée de cellules de forme cylindrique mises bout à bout. Chaque axone est situé à l'intérieur d'une dépression longitudinale en forme de gouttière (fig. 5). Souvent, cette dépression ne communique avec l'extérieur que par une étroite fente, dont les membranes limitantes forment un mésaxone. Au cours du développement, toutes les fibres nerveuses passent d'abord par ce stade. Seules les fibres du système neurovégétatif y demeurent.

Fibres myélinisées

Pendant longtemps, la gaine de myéline est apparue aux chercheurs comme une formation énigmatique appartenant pour les uns à l'axone, pour les autres à la gaine de Schwann. Seules les observations faites au microscope électronique (Ben Geren, Robertson) sur le développement ont permis de démontrer son origine schwannienne.

Au microscope photonique, la myéline est caractérisée par sa réfringence (fig. 7), et, en lumière polarisée, par sa biréfringence. Elle est divisée en segments successifs (fig. 3), séparés par des étranglements de Ranvier. Chaque segment interannulaire ne comporte qu'une cellule de Schwann.

Formation et structure de la myéline

Gaine de myéline : formation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gaine de myéline : formation

À un certain stade du développement, les fibres qui vont acquérir une gaine de myéline commencent par s'individualiser en fibres amyéliniques simples. Puis la myéline se forme par allongement progressif du[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Jacques TAXI. NERVEUX (SYSTÈME) - Le tissu nerveux [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Motoneurone - crédits : Encyclopædia Universalis France

Motoneurone

Neurone du cervelet - crédits : David Becker/ Getty Images

Neurone du cervelet

Types de neurones - crédits : Encyclopædia Universalis France

Types de neurones

Autres références

  • ORGANISATION DISCONTINUE DU TISSU NERVEUX

    • Écrit par Pascal DURIS
    • 249 mots

    Les éléments qui composent le tissu nerveux sont-ils en continuité ou seulement en contiguïté ? La question oppose, à la fin du xixe siècle, les « réticulistes », partisans d'un tissu nerveux constitué de cellules anastomosées par leurs dendrites et leurs axones en de véritables réseaux...

  • ACARIENS

    • Écrit par Jean-Louis CONNAT, Gabriel GACHELIN
    • 6 631 mots
    • 2 médias
    La plupart des acariens possèdent un système nerveux très condensé, limité à une masse ganglionnaire – appelée synganglion ou « cerveau » – entourant la partie antérieure du tube digestif. Le synganglion est inclus dans un sinus du système circulatoire recevant l'aorte dorsale. De nombreuses cellules...
  • ACÉTYLCHOLINE

    • Écrit par Paul MANDEL
    • 1 910 mots
    • 2 médias
    L'ACh existe dans le tissu nerveux essentiellement sous forme inactive liée à une protéine, ce qui la protège contre la destruction enzymatique. Dès sa libération, elle subit une hydrolyse par l'acétylcholinestérase (AChE). Presque simultanément la choline-acétylase assure la néosynthèse d'ACh qui est...
  • ADRÉNALINE

    • Écrit par Jacques HANOUNE
    • 3 565 mots
    • 2 médias
    C'est également sous forme de granules que la noradrénaline est, elle aussi, stockée dans les terminaisons nerveuses. La concentration en catécholamines de ces granules est moins grande que dans les granules de la médullo-surrénale ; le rapport noradrénaline/ATP y est différent (de 12 à 18/1). La libération...
  • AGRESSION (psychologie sociale)

    • Écrit par Laurent BÈGUE
    • 902 mots

    L’agression est définie comme un comportement qui vise à blesser intentionnellement un individu motivé à se soustraire à ce traitement. Les recherches conduites sur les formes et fonctions du comportement agressif ont mobilisé des méthodologies extrêmement variées (statistiques publiques judiciaires...

  • Afficher les 117 références

Voir aussi