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NAMIBIE

Nom officiel

République de Namibie (NA)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Nangolo Mbumba (depuis le 4 février 2024, par intérim)

      Capitale

      Windhoek

        Langue officielle

        Anglais

          Unité monétaire

          Dollar namibien (NAD)

            Population (estim.) 2 688 000 (2024)
              Superficie 824 292 km²
                • Article mis en ligne le
                • Modifié le
                • Écrit par , , et

                Vers la république de Namibie

                Évolution vers l'indépendance

                Dès la création de l'O.N.U. est posé le problème du Sud-Ouest africain. C'est au départ un problème strictement juridique que l'on peut ramener à la question suivante : l'Afrique du Sud, qui détenait le mandat sur ce territoire en vertu du Pacte de la Société des Nations (1920-1940), a-t-elle ou non l'obligation juridique de transformer ce mandat en un système de territoire sous tutelle désormais prévu par la Charte des Nations unies adoptée en 1945 ? En refusant cette transformation, l'Afrique du Sud se libère de tout contrôle international. Elle est précisément à cette date le seul État titulaire d'un mandat de l'ex-S.D.N. à refuser cette transformation juridique. Sollicitée pour avis, la Cour internationale de justice donne raison (avis de 1950) à l'Afrique du Sud, mais en spécifiant l'obligation pour elle d'accepter un contrôle international (avis de 1955 et 1956). Ce sera un dialogue de sourds : au refus persistant de l'Afrique du Sud d'accepter, sauf en deux occasions, des missions d'enquête et d'adresser des rapports à l'O.N.U., celle-ci répond en multipliant les résolutions et les comités spécialisés. Au point que la plupart des organes de l'O.N.U., et surtout le Comité de décolonisation, ont eu l'occasion de condamner – mais sans succès – l'Afrique du Sud sur les questions de l'apartheid et du Sud-Ouest africain. Dès 1961, une résolution de l' Assemblée générale de l'O.N.U. proclamait le droit à l'indépendance de ce territoire.

                L'affaire devient plus sérieuse lorsqu'en 1960 la Cour internationale est saisie pour juger, par un arrêt, la légalité du maintien du mandat et l'ensemble de la politique d'apartheid au regard du droit international. Après s'être déclarée compétente (arrêt de 1962) malgré les exceptions soulevées par l'Afrique du Sud, la Cour de La Haye rejette au fond, par son arrêt du 18 juillet 1966, la requête introduite par l'Éthiopie et le Liberia (8 voix contre 7). Dans cette affaire hautement politisée, l'excès de juridisme ( ?) de la Cour aboutissait à une victoire – inattendue – pour l'Afrique du Sud et soulevait une émotion considérable dans le Tiers Monde.

                Les réactions immédiates ont rendu l'affaire encore plus compliquée. En décembre 1966, l'Assemblée générale de l'O.N.U. « révoque le mandat de l'Afrique du Sud » et confie l'administration de la nouvelle Namibie à un Conseil spécial, créé en avril 1967 par une résolution où l'on note l'abstention des quatre Grands « occidentaux ». L'indépendance fixée un peu légèrement à juin 1968 n'est plus qu'une chimère et l'Assemblée générale se décharge de l'affaire sur le Conseil de sécurité. Celui-ci ordonne en 1969 le « retrait immédiat » de l'Afrique du Sud (avant le 4 octobre 1969), réitère cet ordre en janvier 1970 et recommande l'embargo et la rupture des relations diplomatiques.

                En fait, il ne se passe strictement rien. Devant cette inertie totale, on en revient, vingt ans après, à la voie plus anodine de l'avis consultatif auprès de la Cour internationale : en août 1970, le Conseil de sécurité sollicite la Cour d'un avis sur les conséquences juridiques du maintien de la présence sud-africaine en Namibie. La Cour, une fois de plus, se trouve embarrassée, car l'affaire est désormais moins une question de droit qu'un problème de rapport de forces. De fait, l'avis rendu par la Cour en juin 1971 et déclarant, par 13 voix contre 2, illégale l'« occupation » de la Namibie par la république d'Afrique du Sud a un fondement beaucoup plus politique que juridique. Il ne résoudra rien. Pour sa part, le Premier ministre sud-africain de l'époque, John[...]

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                Écrit par

                • : professeur agrégé à l'université d'Aix-Marseille-III, ancien doyen de la faculté de droit et des sciences économiques de l'université de Madagascar
                • : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
                • : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
                • : professeur associé à l'université du Sussex (Royaume-Uni), membre de l'Institut d'études en développement

                Classification

                Pour citer cet article

                Charles CADOUX, Encyclopædia Universalis, Philippe GERVAIS-LAMBONY et Reginald H. GREEN. NAMIBIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Article mis en ligne le et modifié le 28/03/2023

                Médias

                Namibie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Namibie : carte physique

                Namibie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Namibie : drapeau

                Mesas (Namibie) - crédits : Hoberman Collection/ Universal Images Group/ Getty Images

                Mesas (Namibie)

                Autres références

                • NAMIBIE, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations

                  • Écrit par
                  • 12 424 mots
                  • 24 médias
                  ...économique, à cause de ses richesses minières – diamants, uranium, métaux rares –, l'ancienne colonie allemande du Sud-Ouest africain, rebaptisée Namibie par l'O.N.U. en 1967, avait été placée sous mandat sud-africain à l'issue de la Première Guerre mondiale. Mais la république d'Afrique du Sud avait...
                • AFRIQUE AUSTRALE

                  • Écrit par
                  • 6 100 mots
                  • 5 médias
                  ...mise à profit, sous la forme de larges investissements dans les secteurs de l'éducation et de la santé et d’une réelle politique de redistribution. La Namibie, bien que dépendante des ressources minières, a su développer un secteur touristique florissant ; son économie est stable et ouverte et son revenu...
                • ANGOLA

                  • Écrit par , et
                  • 8 812 mots
                  • 6 médias
                  ...de règlement du conflit angolais. Une solution, dite liée, se dessine, en effet, entre les divers protagonistes, et l'Afrique du Sud accepte d'octroyer l'indépendance à la Namibie en 1990, en échange de la garantie du retrait des troupes cubaines d'Angola. Poussés par leurs alliés respectifs, le M.P.L.A....
                • APARTHEID

                  • Écrit par et
                  • 9 061 mots
                  • 8 médias
                  ...première brèche dans le camp des États « de la ligne de front ». La brèche s'est élargie avec les accords de New York (décembre 1988), signés entre l'Afrique du Sud, l'Angola et Cuba, qui conduisent à l'indépendance de laNamibie (mars 1990) devenue État multiracial après avoir connu l'apartheid.
                • Afficher les 18 références