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RÉPÉTITIVE MUSIQUE

Steve Reich - crédits : Carolyn Cole/Los Angeles Times/ Getty Images

Steve Reich

La musique répétitive désigne un courant qui apparaît aux États-Unis au début des années 1960. Ses principaux représentants sont les Américains Terry Riley (né en 1935), La Monte Young (né en 1935), Steve Reich (né en 1936) et Philip Glass (né en 1937). Les débuts de la musique répétitive sont marqués par la découverte des musiques extra-européennes : Steve Reich a étudié les percussions africaines, La Monte Young a pris des leçons de chant hindou.

Comme son nom le suggère, cette musique est fondée sur la répétition de très courts motifs mélodiques, harmoniques ou rythmiques, voire sur la répétition d'un son unique. Caractérisée par une extrême économie de moyens et par une structure intentionnellement simple, la musique répétitive est en fait une branche d'un mouvement plus large, le minimalisme.

Même si elle n'est pas toujours entièrement écrite et si elle peut comporter une part d'improvisation, la musique répétitive s'inscrit malgré tout en réaction contre l'indétermination de John Cage et contre l'approche conceptuelle du courant sériel des années 1950 et 1960 ; elle marque par ailleurs le retour à la tonalité.

Au début des années 1960, les compositeurs « répétitifs », qui ont commencé à travailler sur la boucle magnétique, comprennent vite l'intérêt d'exploiter le déphasage graduel de deux ou plusieurs bandes magnétiques initialement alignées à l'unisson. Dans It's Gonna Rain (1965) et Come out (1966), Reich travaille sur ce processus de déphasage d'un motif mélodique extrêmement simple et en explore toutes les possibilités d'agencement. It's Gonna Rain part d'un prêche enregistré sur bande ; Reich en a isolé quelques syllabes et ce fragment, mis en boucle, est passé simultanément sur deux magnétophones tournant à des vitesses légèrement différentes.

Par cette technique de déphasage, les compositeurs redécouvrent des procédés traditionnels d'écriture comme l'imitation, la superposition, le tuilage, le développement par augmentation ou encore le canon.

Cette recherche de l'épuisement des relations sonores jusqu'à saturation produit non pas des œuvres bien définies mais des environnements musicaux, des conditions harmonieuses favorisant chez l'auditeur la prise de conscience des effets psychologiques et physiologiques des sons. La Monte Young (The Well-Tuned Piano, 1964), Terry Riley (In C, 1964), Steve Reich (It's Gonna Rain, 1965) et Philip Glass (Music in Contrary Motion, 1969) cherchent par la répétition à retrouver un pouvoir incantatoire et espèrent ainsi obtenir des conditions favorables à une écoute méditative visant à réconcilier l'homme et l'univers. Cette musique peu élaborée qui déambule au gré de formules, de traits et d'arpèges extrêmement élémentaires vise avant tout à faire « planer » l'auditeur en lui proposant des formules aux vertus que l'on peut qualifier d'hallucinatoires.

Cependant, tous les compositeurs de musique répétitive n'adoptent pas exactement la même démarche : alors que Riley ou Young considèrent que l'on peut bâtir une pièce musicale sur un son unique et son étirement dans le temps, Glass et Reich pensent qu'un son isolé ou un accord unique sont dénués de sens et que seule une structure bien définie peut permettre au son d'exister.

En dépit d'un indéniable succès auprès d'un public jeune, la musique répétitive demeure avant tout un phénomène typiquement américain qui n'a jamais véritablement réussi à se prolonger de l'autre côté de l'Atlantique, même si des compositeurs comme l'Estonien Arvo Pärt (né en 1935) ou les Britanniques Gavin Bryars (né en 1943) et Michael Nyman (né en 1944) ont subi son influence.

— Juliette GARRIGUES

Bibliographie

K. Potter, Four[...]

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Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)

Classification

Média

Steve Reich - crédits : Carolyn Cole/Los Angeles Times/ Getty Images

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