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MONTPELLIER

Occitanie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Occitanie : carte administrative

Montpellier, capitale de la région Languedoc-Roussillon jusqu’au 31 décembre 2015, comptait 272 300 habitants en 2012 (et 570 000 hab. dans l’aire urbaine, ce qui la situe au quatorzième rang national). Elle perd son statut de capitale régionale au profit de Toulouse, qui a été choisie comme chef-lieu de la nouvelle région Occitanie.

Le chef-lieu de l'Hérault, provincial et ordinaire, rentier de ses vignes, riche de ses facultés de droit et de médecine, a laissé place à une métropole active entre Toulouse et Marseille. Celle-ci a connu une forte croissance démographique à partir des années 1960, mais la ville de Montpellier est celle qui a le moins progressé, car elle a maîtrisé sa croissance pour la diffuser dans les villes alentour et assurer une qualité de vie urbaine.

Une cité marchande

Montpellier, de naissance tardive, ne dispose pas de racines romaines et ne deviendra française qu'en 1349. Le nom apparaît en 985 dans une charte locale accordant un terroir agricole à Guilhem, fondateur de la cité. Sa croissance est rapide : un château, un marché, des églises, un prieuré et un village circulaire prennent place sur deux collines réunies par une enceinte protectrice. L'essor de la cité va de pair avec l'ascension de la famille des Guilhem, seigneurs de Montpellier, puis des rois d'Aragon, tous favorisant les métiers et l'échange. Par Aigues-Mortes et Marseille, les marchands de Montpellier sont présents en Méditerranée et dans les grandes foires. Ils prennent modèle sur les cités italiennes pour conquérir franchises et libertés et se protègent d'une Commune Clôture.

Au xiiie siècle, les règlements consulaires fondent une ville marchande, tolérante, ouverte aux étrangers, en particulier aux Juifs, qui forment une importante communauté. Elle compte jusqu'à 40 000 habitants et, depuis la bulle papale de Nicolas IV en 1289, ses écoles sont érigées en Université de droit, médecine et ès arts. On y enseigne aussi la théologie en plusieurs collèges, notamment dans le studium dominicain. Le déclin de l'université montpelliéraine, à partir de 1380, correspond au déplacement des centres de gravité universitaires vers les villes du Nord, vers l'Italie et l'Espagne, et à la disparition de la papauté avignonnaise. La médecine conserve sa réputation. Après avoir été l'initiatrice de l'anatomie, l'Université institue, au xvie siècle, la botanique (1593, Jardin des Plantes) et la chimie pharmaceutique au sein d'un Collège royal.

La place marchande méditerranéenne voit son rôle s'effriter alors que s'affirme la capitale administrative, siège des cours royales. Les élites urbaines se recrutent dès lors parmi les officiers de robe, les gens de justice et de médecine, même si les héritiers des grands marchands disposent encore de belles fortunes. L'investissement foncier suit leur progression dans cette « belle ville bien bâtie », selon Thomas Platter, étudiant vers 1595. C'est parmi les étudiants et les milieux intellectuels que les idées de la Réforme se propagent le plus vite, jusqu'aux premiers troubles de 1560-1561, quand les réformés assiègent la cathédrale. L'hostilité entre les deux communautés dynamiques et puissantes se traduit par de très nombreux affrontements. L'édit de Nantes pacifie quelque temps leurs rapports. Place de sûreté défendue par le duc de Rohan, Montpellier, qui contrôle les échanges régionaux entre l'Est réformé et l'Ouest papiste est au cœur d'enjeux importants, tant pour la royauté que pour les réformés. Le siège de 1622 se termine par une lettre de pardon royal qui offre la paix à une ville invaincue, avant d'en faire une place forte royale sous contrôle d'une citadelle, base du système de surveillance de la Cévenne huguenote.

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Écrit par

  • : professeur agrégé des Universités, professeur à l'université de Montpellier-III-Paul-Valéry
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Jean-Paul VOLLE. MONTPELLIER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Occitanie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Occitanie : carte administrative

Montpellier : le château d'eau de la promenade du Peyrou - crédits :  Loop Images/ Universal Images Group/ Getty Images

Montpellier : le château d'eau de la promenade du Peyrou

Autres références

  • CAPÉTIENS (987-1498)

    • Écrit par Jacques LE GOFF
    • 8 060 mots
    ...le traité de 1258 avec le roi d'Aragon (renoncement du Capétien au Roussillon et à la Catalogne, de l'Aragonais au Languedoc), l'entrée de Montpellier dans la mouvance française (1293) et l'acquisition du comté de Bigorre en 1293. Mais la Navarre ne fut que provisoirement réunie à la Couronne...
  • LANGUEDOC-ROUSSILLON

    • Écrit par Laurence FABBRI, Jean-Paul VOLLE
    • 3 682 mots
    • 4 médias
    ...métallurgie), malgré leur poids industriel, disposent d'une infrastructure tertiaire qui les rapproche du profil des bassins d'emploi des grandes villes. Car c'est autour de Montpellier et de Nîmes que l'on trouve aujourd'hui les établissements les plus dynamiques dans l'agroalimentaire, la chimie...
  • MONTPELLIER UNIVERSITÉ DE

    • Écrit par Jacques VERGER
    • 704 mots

    Au xiie siècle, c'est à Montpellier et à Salerne que siégeaient les principales écoles de médecine d'Occident. La grande et prospère cité languedocienne entretenait des contacts avec la médecine hébraïque, représentée dans de nombreuses communautés juives du Midi, et une ouverture vers la...

Voir aussi