MÉSOPOTAMIELa religion
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Seules les religions « historiques », œuvres d'un fondateur qui a su imposer et institutionnaliser ses convictions et ses attitudes religieuses, ont un besoin vital de se rattacher à leur source pour en garder le même courant, sous peine de perdre leur identité. Elles le font, en bonne règle, plus que par voie orale, par une tradition écrite qui remonte plus ou moins immédiatement à ce fondateur, et se trouve consignée en des « livres saints » normatifs, régulièrement interprétés par une autorité doctrinale. Tel n'était pas le cas de la religion mésopotamienne, simple fonction de la civilisation locale, sans plus de promoteur que celle-ci et dont les origines se perdaient également dans la nuit de la préhistoire.
Caractères généraux
L'écrit et l'oral
Pourtant, les premiers au monde, depuis les débuts du IIIe millénaire, ses fidèles ont disposé d'un moyen de fixer et de transmettre la pensée : l'écriture. Construite sur un système de croquis significatifs – pictogrammes et idéogrammes, auxquels on avait ultérieurement conféré une capacité d'exprimer aussi des sons, des phonèmes, sans leur ôter le moins du monde celle, antérieure, d'évoquer immédiatement des choses –, cette écriture, d'abord simple aide-mémoire, puis rattachée assez vite à la langue et mise à même d'en traduire le contenu entier (le plus vieux corpus littéraire connu est des environs de 2700 !), était assez extraordinairement compliquée, avec ses quelques centaines de signes, tous polyvalents et dont le sens précis ne pouvait guère se tirer que du contexte. C'est une des raisons – mais sans doute pas la seule – qui en a fait l'apanage d'une corporation de spécialistes, entraînés par de longues années d'études et d'exercices, et qui seuls étaient en mesure non seulement d'écrire, mais de lire, les deux exercices ne pouvant guère aller l'un sans l'autre.
En d'autres termes, non seulement la tradition orale n'a cessé, dans ce pays, d [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 10 pages
Écrit par :
- Jean BOTTERO : directeur d'études (assyriologie) à l'École pratique des hautes études (IVe section), Sorbonne
- Jean-Jacques GLASSNER : assyriologue, Directeur de recherche au C.N.R.S., professeur à l'École pratique des hautes études en sciences sociales
Classification
Autres références
« MÉSOPOTAMIE » est également traité dans :
MÉSOPOTAMIE - Vue d'ensemble
Dans l'espace et le temps attribués à ce que l'historiographie européenne appelle l'Antiquité, ensemble restreint de cultures et de civilisations dont l'Occident se reconnaît débiteur, la civilisation mésopotamienne tient la place ingrate du plus lointain parent. Éloigné, le pays appelé par les Grecs l'« Entre-deux-fleuves » l'est d'abord d'un point de vue géographique, de par sa situation excentr […] Lire la suite
MÉSOPOTAMIE - Premier peuplement
La Mésopotamie, vaste dépression entre l'Irak et le désert syrien, est divisée en deux parties bien différentes, de part et d'autre du 34e parallèle. Si le nord (en amont de Samarra et Anah) est une plaine steppique où les cultures sèches sont possibles, le sud, que les Anciens appelaient la Babylonie, est une zone aride, où l'agriculture […] Lire la suite
MÉSOPOTAMIE - L'écriture cunéiforme
L'écriture cunéiforme (appelée ainsi d'après son signe de base, en forme de « coin », en latin cuneus ) a constitué le système graphique principal, et longtemps unique, du Proche-Orient asiatique, entre la fin du IV e millénaire et le début de notre ère. Elle fut l'outil essentiel des cultures de ce vaste espace géographique. Nous croyons savoir, d'après les données dont nous disposons, que l'écr […] Lire la suite
MÉSOPOTAMIE - L'art
La naissance des cités, au IVe millénaire, marque le terme d'une évolution qui voit le passage d'une organisation villageoise de la société, établie sur une vie agricole et pastorale, à une structure sociale complexe, reflet d'une économie fondée pour une grande part sur des apports extérieurs, et destinée davantage à une élite qu'aux besoins élémentaires de petites communau […] Lire la suite
MÉSOPOTAMIE - L'archéologie
La Mésopotamie fut, dès le VIe millénaire et parallèlement à l'Égypte, un haut lieu de civilisation. La Bible en a gardé la trace : le jardin d'Éden, Paradis terrestre de la Genèse, est situé du côté de l'Orient. Les premières fouilles eurent lieu dès décem […] Lire la suite
MÉSOPOTAMIE - Les mathématiques
Le Proche-Orient ancien a livré aux archéologues des centaines de tablettes d’argile contenant des textes mathématiques notés en écriture cunéiforme. Les plus anciennes d’entre elles remontent au début du IIIe millénaire avant notre ère, et les plus récentes aux derniers siècles avant notre ère. Lorsque l’assyriologue François Thureau […] Lire la suite
AKKAD
Akkad (du sémitique Akkadû, forme à laquelle le scribe préférait Agadé) désigne à la fois une « ville de royauté » du III e millénaire avant J.-C. et la partie nord de la Babylonie. Du nom de la cité dérive le terme akkadien , qui sert à qualifier la dynastie royale d'Akkad, la population sémitique établie à cette époque en Babylonie et son langage. La dynastie d'Akkad, qui a joué un rôle essenti […] Lire la suite
ALEXANDRE LE GRAND (356-323 av. J.-C.)
Dans le chapitre « La guerre contre le Grand Roi : la seconde phase » : […] Au printemps de 331, Alexandre remonta vers la Syrie. De son côté, Darius avait profité de l'hiver pour réunir à Babylone d'innombrables contingents venus de tout l'empire. Mais, si la cavalerie était nombreuse et de valeur, manquaient désormais les mercenaires grecs, décimés au cours des précédentes batailles ou perdus dans de vaines aventures. Les deux armées se rencontrèrent en Haute-Mésopotam […] Lire la suite
AMORRITES ou AMORRHÉENS
Amorrites, ou Amorrhéen, est un nom de peuple que les orientalistes ont tiré du mot akkadien Amourrou , par lequel les Mésopotamiens désignaient la région située à l'ouest de leur pays et aussi ses habitants. Comme les Amorrites n'ont pas écrit leur langue, nous ne les connaissons que par les scribes mésopotamiens, qui ont laissé, à ce sujet, des écrits de deux genres : d'une part, des éléments de […] Lire la suite
ARABE (MONDE) - Le peuple arabe
Dans le chapitre « Avant l'islam » : […] Les Arabes d'Arabie se sont infiltrés il y a très longtemps dans le Croissant fertile ( Mésopotamie, Syrie-Palestine) et en Égypte. La plupart de ceux qui s'installèrent en Syrie-Palestine et en Mésopotamie s'assimilèrent à la population araméenne dont ils adoptèrent la langue en même temps qu'ils se sédentarisaient. Il se forma un certain nombre de petits États à base arabe plus ou moins arama […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Jean BOTTERO, Jean-Jacques GLASSNER, « MÉSOPOTAMIE - La religion », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 16 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/mesopotamie-la-religion/