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VÉTÉRINAIRE MÉDECINE

Évolution et avenir

Née des nécessités et des soucis de l'économie agricole du xviiie siècle (traction animale et exploitation de la « bête à laine »), la médecine vétérinaire s'est orientée vers les dominantes de la production animale moderne. Elle reste partagée, comme la médecine humaine, entre la guérison et la prévention. Mais, en ce qui la concerne, la gestion des troupeaux reste soumise à l'impératif d'une stricte économie. Son activité sera, pour cette raison, limitée dans le cadre d'une thérapeutique peu coûteuse, sauf pour les espèces commensales de l'homme, pour lesquelles celui-ci pratique parfois une véritable zoolâtrie.

L'importance quantitative et qualitative des produits d'origine animale dans l'alimentation de l'homme va croissant : viande, lait, œufs, volaille, gibier, poisson. Il en est de même pour celles des animaux de compagnie et du bétail. Les fonctions assumées par le vétérinaire sont, dans ce cadre, multiples et variées : reproductions ; sélection ; nutrition ; soins préventifs et curatifs ; contrôle sanitaire à tous les niveaux de l'abattage à la commercialisation ; contrôle des importations, des fabrications ; recherches zootechniques ; etc.

Dans la recherche scientifique, le vétérinaire, de par sa formation pluridisciplinaire de biologiste, a une vocation privilégiée dans l'utilisation de l'animal de laboratoire et l'expérimentation animale comparée aussi bien dans les secteurs privés que publics et parapublics.

Dans les problèmes de lutte contre la pollution et dans la prévention de l'équilibre écologique, le vétérinaire est l'un des experts les mieux armés. Par ailleurs, le domaine de l'animal de compagnie (chien, chat, oiseau) s'est développé malgré ou peut-être à cause de l'urbanisation, demandant la collaboration des vétérinaires à tous les stades : importation, reproduction, alimentation, soins, préventions des zoonoses, sacrifices, sans parler de l'éducation et de la formation des propriétaires d'animaux.

Dans le cadre des loisirs (parcs zoologiques, équitation, pêche, chasse), au-delà de la notion des soins, c'est à l'étude de l'environnement et des conditions de l'entretien de l'animal qu'il se consacre.

À la fois médecin et zootechnicien, mais aussi, par formation et par vocation, biologiste, hygiéniste, économiste, le vétérinaire apporte ainsi sa contribution aux productions animales et à la protection de l'homme dans les domaines les plus variés :

– Santé publique : par sa participation à la recherche scientifique, à la protection de l'homme contre les maladies d'origine animale, à l'inspection des denrées d'origine animale. La santé du consommateur est pour le vétérinaire un impératif absolu. La qualité des produits alimentaires d'origine animale s'insère dans la protection de la santé publique, qu'il s'agisse d'intégrité bactérienne ou chimique aux côtés des qualités organoleptiques du produit et de sa salubrité.

– Qualité de la vie : par sa collaboration à la lutte contre la pollution, au maintien de l'équilibre écologique, à la protection de la faune, à l'aménagement des loisirs, où l'animal prend une part de plus en plus large.

– Productions animales : comme médecin à titre préventif et curatif, comme technicien de ces productions, conseiller des éleveurs, chercheur dans les nouveaux domaines prospectés : pêche, culture marine, production d'animaux à flore contrôlée dans un environnement déterminé, écologie.

— Joseph FROGET

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Écrit par

  • : directeur de l'École nationale vétérinaire de Lyon

Classification

Pour citer cet article

Joseph FROGET. VÉTÉRINAIRE MÉDECINE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • PREMIÈRE ÉCOLE VÉTÉRINAIRE

    • Écrit par Philippe BONBLED, Jean-François CHARY
    • 446 mots

    À l'initiative de Claude Bourgelat (1712-1779), écuyer du roi passionné d'anatomie et de pathologie équines, la première école vétérinaire du monde accueille, le 13 février 1762, ses premiers élèves à Lyon, deuxième ville du royaume de France (après Paris) devenue alors le plus grand centre européen...

  • ANTHROPOLOGIE DES ZOONOSES

    • Écrit par Frédéric KECK, Christos LYNTERIS
    • 3 954 mots
    • 4 médias
    ...suite de l’anthropologie médicale, les différents sens d’une maladie en fonction des populations qu’elle affecte, et collabore aussi avec une diversité de professions médicales en charge de la santé animale (vétérinaires, protecteurs de la faune sauvage, épidémiologistes…) pour explorer les transformations...
  • AUJESKY MALADIE D'

    • Écrit par Jacqueline VIRAT
    • 406 mots

    Maladie contagieuse, inoculable, la maladie d'Aujesky est due à un virus spécifique qui affecte la plupart des animaux domestiques et quelques animaux sauvages. Sa transmission à l'homme est exceptionnelle.

    Elle a été décrite par Aujesky en 1902. On la trouve en Europe et en Amérique,...

  • BRUCELLOSE ou MÉLITOCOCCIE ou FIÈVRE DE MALTE

    • Écrit par Henri-Hubert MOLLARET
    • 1 372 mots

    La brucellose (fièvre de Malte, fièvre ondulante, fièvre sudoro-algique, mélitococcie) est une maladie infectieuse commune à l'homme et à différentes espèces animales (essentiellement caprins, ovins, bovins, porcins), due à des microbes du genre Brucella.

  • CHARBON MALADIE DU

    • Écrit par Agnès FOUET, Michèle MOCK
    • 1 942 mots
    • 1 média

    Le charbon, dénommé anthrax en anglais, est une maladie essentiellement vétérinaire. Elle touche tous les mammifères, y compris l'homme, à qui elle est transmise par les animaux ou des produits dérivés contaminés. Elle est non contagieuse d'homme à homme. On distingue trois formes humaines de la...

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Voir aussi