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THATCHER MARGARET (1925-2013)

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À la tête du Parti conservateur

Lorsque Margaret Thatcher est élue à la tête des Tories en février 1975, elle prend les rênes d'une formation déboussolée, qui vient de perdre deux élections générales en février et octobre 1974 et qui peine à définir un programme politique. C'est l'occasion pour le nouveau leader de faire triompher les positions monétaristes du Center for Policy Studies (C.P.S.) de Keith Joseph, son mentor en matière économique. Le C.P.S. (dont elle est la vice-présidente) ne remet pas seulement en cause l'action du gouvernement en place, mais celle des cabinets d'après guerre, accusés d'avoir mené des politiques keynésiennes désastreuses, sources d'inflation. Les pouvoirs publics doivent désormais abandonner l'étatisme et l'objectif du plein-emploi, encourager la liberté du marché et revenir à quelques fonctions essentielles. Lectrice d'Edmund Burke, d'Adam Smith, mais aussi de Karl Popper et des économistes Friedrich von Hayek et Milton Friedman, Mrs. Thatcher n'en reste pas moins hostile aux grandes théories (sinon aux intellectuels), persuadée que le pays peut se relever par des mesures qui combinent autoritarisme et pragmatisme libéral. Dans son autobiographie, elle estime même avoir tout appris dans l'épicerie familiale, notamment pendant la crise des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale. Tout en prônant une rupture néo-libérale en matière économique et sociale, elle affiche des positions conservatrices sur la loi et l'ordre et un patriotisme intransigeant, aux ouvertures plus atlantistes qu'européennes. Le journal de l'armée soviétique L'Étoile rouge lui attribue en 1976 le surnom de « dame de fer », si souvent repris par les médias dans les années 1980.

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, docteur en histoire, professeur de chaire supérieure au lycée Louis-le-Grand, Paris

Classification

Pour citer cet article

Bertrand LEMONNIER. THATCHER MARGARET (1925-2013) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Médias

Margaret Thatcher, 1987 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Margaret Thatcher, 1987

Guerre des Malouines - crédits : Fox Photos/ Hulton Archive/ Getty Images

Guerre des Malouines

Contre la <it>poll tax</it> - crédits : Steve Eason/ Hulton Archive/ Getty Images

Contre la poll tax

Autres références

  • THATCHERISME ET REAGANOMICS

    • Écrit par
    • 294 mots
    • 1 média

    À la suite de la deuxième crise pétrolière, en 1979, la priorité est donné à la lutte contre l'inflation. Mais, au-delà, c'est toute une politique héritée de l'après-guerre et considérée comme défavorable au profit et à l'investissement qui est condamnée par ...

  • UNION EUROPÉENNE (HISTOIRE DE L')

    • Écrit par
    • 9 509 mots
    • 8 médias
    ...son nom. A contrario, d’autres acteurs défendirent une vision de la construction européenne nettement plus intergouvernementale. Ce fut le cas notable de Margaret Thatcher au Royaume-Uni. Première ministre de 1979 à 1990, elle soutint certains éléments de la construction européenne à ses débuts, avant de...
  • AMÉRIQUE LATINE - Évolution géopolitique

    • Écrit par
    • 7 514 mots
    ...cherche à reconquérir une légitimité contestée en envahissant les îles Malouines dont l'Argentine revendiquait la souveraineté depuis toujours. On connaît la réaction de Margaret Thatcher, qui envoya une véritable armada pour reconquérir ces îles inhospitalières. La plupart des pays européens...
  • ARGENTINE

    • Écrit par , , , , , , et
    • 37 033 mots
    • 18 médias
    ...Les Britanniques réagissent très rapidement au coup de force argentin. Alors que les conseillers de la junte argentine avaient perçu les difficultés de Margaret Thatcher à s'imposer politiquement, y compris au sein de sa majorité, l'affront infligé à la souveraineté de l'Empire offre à la Dame de fer...
  • CONSERVATEURS, Royaume-Uni

    • Écrit par et
    • 1 422 mots
    • 4 médias

    L'un des grands partis politiques britanniques, dont le nom apparaît vers 1836 pour succéder au traditionnel terme « tory ». Dès la naissance du parti, Robert Peel lui fixe l'objectif d'associer classes moyennes et supérieures et de favoriser les évolutions qui ne compromettraient...

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