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MALTE

Nom officiel

République de Malte (MT)

    Chef de l'État

    George Vella (depuis le 4 avril 2019)

      Chef du gouvernement

      Robert Abela (depuis le 13 janvier 2020)

        Capitale

        La Valette

          Langues officielles

          Anglais, maltais

            Unité monétaire

            Euro (EUR)

              Population (estim.) 550 100 (2024)
                Superficie 316 km²

                  Vicissitudes historiques

                  Antiquité et Moyen Âge

                  Appartenant à Carthage (au ve siècle), Malte devint ensuite enjeu de la lutte entre Carthaginois et Romains. Ceux-ci la prirent en 218, et Rome disposa ainsi d'une base rapprochée de Carthage. Les Romains récompensèrent les Maltais de leur aide dans les opérations contre la grande ville punique en les reconnaissant pour alliés (socii). Malte profita alors de la « paix romaine ». La christianisation se répandit après le naufrage de saint Paul (58 ou 60), qui, d'après les Actes des Apôtres, vécut trois mois sur l'île. Il semble que Malte ait pu échapper aux premières invasions barbares, celles des Goths et des Vandales, et qu'elle ait vécu paisible jusqu'à l'arrivée des Arabes en 870.

                  L'invasion arabe marque pour l'archipel maltais le début du Moyen Âge. C'est une expédition partie de Tunis qui s'empara de l'île. La majorité des habitants semblent être demeurés sur place. Pour éviter l'esclavage, les Maltais se convertirent à l'islam. Les Arabes firent de Malte un nid de corsaires, d'où ils rayonnaient vers les pays chrétiens et ramenaient de nombreux captifs qui étaient ensuite vendus. Malte commença ainsi à jouer le rôle qui resta le sien pendant près de mille ans : base de course et centre d'esclavage. La domination arabe, toutefois, ne dura que deux cents ans. En 1090, le comte normand Roger s'empara de Malte : son père, Tancrède de Hauteville, en revenant d'un pèlerinage en Palestine, avait conquis l'Italie du Sud, et lui-même était, depuis cinq ans déjà, maître de la Sicile.

                  La conquête normande porta un coup très grave à la domination arabe en Méditerranée en coupant les communications entre les États arabes de l'Est (Égypte, Syrie) et ceux de l'Ouest (Espagne, Maroc), mais elle n'entraîna pas le départ des populations arabo-berbères fixées dans l'archipel. Un recensement de 1240 montre qu'à cette époque les musulmans et les juifs étaient encore plus nombreux à Malte que les chrétiens. Plusieurs poètes musulmans vécurent alors sur l'île. Aussi n'est-il pas étonnant que la toponymie de l'archipel soit restée arabe et que la langue maltaise soit demeurée sémitique.

                  C'est l'empereur germanique Frédéric II qui expulsa les musulmans de l'archipel entre 1240 et 1250. Pour éviter l'exode, beaucoup se convertirent au christianisme ; ainsi se perpétuèrent dans l'archipel des coutumes islamiques telles que la claustration des femmes, qui persista jusqu'au xixe siècle, et l'usage, par celles-ci, de se voiler en public, en portant la faldetta, qui n'a pas totalement disparu de nos jours.

                  Après la mort de Frédéric II et le règne de son fils Conradin, Malte passa sous la domination de Charles d'Anjou, frère de Saint Louis (1266). Mais le massacre des Vêpres siciliennes (1282) mit fin à l'occupation française. Les souverains d'Aragon se rendirent maîtres de la Sicile et de Malte et restèrent souverains de l'archipel maltais jusqu'à la donation des îles à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, par Charles Quint, en 1530.

                  Ces changements fréquents de suzeraineté ne modifièrent guère le mode de vie de la population, tout entier tourné vers la mer. L'exiguïté des îles et leur quasi-stérilité ne permettaient guère à l'agriculture et à l'élevage d'être rentables. Les grands seigneurs furent des corsaires ou des pirates, les riches bourgeois des armateurs et des marchands qui trafiquaient avec tous les pays riverains de la Méditerranée. Jusqu'au xixe siècle, la course a d'ailleurs été la fidèle compagne du commerce, assortie de razzias à l'intérieur des terres. Ainsi les Maltais débarquent-ils périodiquement dans l'île de Djerba, sur les côtes tunisiennes (1388, 1432), alors[...]

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                  Écrit par

                  • : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
                  • : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, professeur au Collège de France
                  • : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
                  • : maître assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail, expert de l'Organisation des Nations unies à Chypre
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Universalis, Jacques GODECHOT, Jean GUILAINE, Jean-Louis MIÈGE et Pierre-Yves PÉCHOUX. MALTE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Malte : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Malte : carte physique

                  Malte : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Malte : drapeau

                  Temple mégalithique, Malte - crédits : G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

                  Temple mégalithique, Malte

                  Autres références

                  • MALTE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • MINTOFF DOMINIC, dit DOM MINTOFF (1916-2012)

                    • Écrit par Martine MEUSY
                    • 525 mots

                    Homme politique maltais, deux fois Premier ministre (1955-1958 et 1971-1984). Entré au Parti travailliste maltais en 1944, Dominique Mintoff devient député, puis ministre du Travail en 1947. Il démissionne du cabinet pour diriger le parti (1949) et devient une première fois Premier ministre en 1955....

                  • NAPOLÉON Ier BONAPARTE (1769-1821) empereur des Français (1804-1814 et 1815)

                    • Écrit par Universalis, Jacques GODECHOT
                    • 8 337 mots
                    • 18 médias
                    ...expansion française en temps de paix et trouvait difficilement tolérable qu'un seul État contrôlât les côtes continentales de Gênes à Anvers. La question maltaise fut l'occasion de la rupture. Prétextant que les Français n'avaient pas encore évacué certains ports napolitains, les Britanniques refusèrent...
                  • VALETTE LA

                    • Écrit par Pierre-Yves PÉCHOUX
                    • 382 mots
                    • 1 média

                    L'agglomération, qui s'étend autour des ports naturels de la côte nord de Malte choisis en 1530 par les Hospitaliers de Saint-Jean pour abriter leur force navale, inclut depuis lors la capitale de l'île et regroupe, au début du xxie siècle, la moitié de sa population, soit près de...

                  Voir aussi