Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ÉRUPTIVES MALADIES

On qualifie de maladies éruptives des maladies infectieuses accompagnées — et caractérisées — par un exanthème, c'est-à-dire une érubescence cutanée plus ou moins durable.

Cette rougeur initiale affecte parfois des zones très localisées du corps, mais elle peut aussi apparaître sur l'ensemble de la peau, le plus souvent de façon progressive.

Il s'agit de taches, de plaques ou de nappes plus ou moins étendues. Au niveau des surfaces ponctuellement rubéfiées (macules) naissent des élevures (papules) désignées communément comme des « boutons », qui peuvent ensuite devenir vésiculeuses en s'emplissant de liquide. Celui-ci peut rester clair ou devenir purulent (pustules). Le caractère infectieux de cet état pathologique est souvent confirmé par une atteinte des muqueuses (énanthème) et par de la fièvre. Divers symptômes associés permettent au médecin d'établir le diagnostic en matière de maladies éruptives.

La variole a longtemps été la plus redoutable d'entre elles, sévissant de façon épidémique en Europe mais endémique en Asie et en Afrique. Due à un virus spécifique (poxvirus), elle criblait d'énormes pustules la quasi-totalité de la peau. Connue aussi sous le nom de « petite vérole », elle causait une effrayante mortalité et laissait aux rescapés une peau « grêlée ». Son éradication grâce à la vaccination jennérienne (ainsi appelée du nom de son initiateur Edward Jenner, 1749-1823) est une des grandes victoires de la médecine du xxe siècle. Cette vaccination utilisait un virus similaire, le cow pox, qui provoquait la vaccine chez les bovins. Ce virus est inoffensif pour l'homme et il l'immunise contre la variole.

Varicelle et zona, la première généralisée et touchant les enfants, le second localisé (zona intercostal ou facial) et sévissant surtout chez les personnes âgées, sont l'œuvre d'herpesvirus ; tout comme l'herpès, dont les éruptions vésiculeuses sont habituellement très localisées, à la bouche ou aux organes génitaux.

Dans le cas de la rougeole ou de la rubéole, ce sont encore des virus qui causent chez l'enfant des éruptions papuleuses (dites morbilliformes). Elles affectent d'abord le visage, après avoir été précédées, dans le cas de la rougeole, par une rubéfaction de la muqueuse à l'intérieur des joues, piquetée de petits points blancs. Elles gagnent ensuite le reste du corps puis disparaissent peu à peu. Beaucoup d'autres virus (virus ECHO, coxsackie, adénovirus, virus d'Epstein-Barr) déterminent aussi des syndromes morbilliformes ; mais ils touchent davantage des patients adultes que des enfants.

Si l'on excepte les roséoles (syphylitique ou lépreuse), qui ne correspondent pas à des syndromes éruptifs, il faut encore citer deux autres maladies : typhoïde et scarlatine. La première pour ses taches rosées sur l'abdomen (inconstantes) et la seconde, qui est d'origine streptococcique, pour le rash (éruption) sévère qui la caractérise. Cette dernière se manifeste par une rougeur intense (d'où son nom) fort douloureuse affectant au huitième jour de la maladie la cavité buccale et donnant à la langue un aspect « framboisé » typique, puis par l'exanthème en « placards granités » au niveau du tronc et des plis de flexion des membres. Des complications graves appellent ici à une vigilance médicale rigoureuse.

— Didier LAVERGNE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Didier LAVERGNE. ÉRUPTIVES MALADIES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • EXANTHÈME

    • Écrit par Didier LAVERGNE
    • 194 mots

    Manifestation caractéristique d'infections, en général fébriles, dont le déroulement provoque, au niveau de la peau, l'apparition d'une « éruption » cutanée. La confusion est facile avec des éruptions résultant d'intoxications (en général médicamenteuses) qui ont reçu le nom de...

  • HERPÈS

    • Écrit par Jannick CHAMBERLIN, Jean DE RUDDER
    • 2 424 mots
    • 1 média
    Les localisations cutanéo-muqueuses sont de beaucoup les plus fréquentes. Précédée par une sensation de cuisson, l'éruption herpétique fait son apparition en 24 à 36 heures sous forme de petites papules qui se transforment rapidement en un bouquet de vésicules contenant un liquide clair...
  • RICKETTSIES ET RICKETTSIOSES

    • Écrit par Marcel CAPPONI, Monique THIBON
    • 2 020 mots
    • 1 média
    Cette rickettsiose a pour principaux signes : une fièvre élevée (de 39 à 40 0C) qui suit une incubation de quatorze jours ; un exanthème maculo-pétéchial qui apparaît entre le quatrième et le septième jour, généralement au niveau des flancs, puis s'étend d'une seule poussée au reste du corps,...
  • ROUGEOLE

    • Écrit par Universalis, Jacques MAURIN
    • 1 215 mots
    ...C, et se poursuit par l'installation en vingt-quatre heures d'un catarrhe oculo-nasal (conjonctivite avec larmoiement, écoulement nasal) et de toux. Trois jours après, un semis de petites taches blanchâtres se détachant sur un fond rouge est généralement visible à la face interne des joues (signe de...
  • Afficher les 9 références

Voir aussi