MALADIE DE LYME

La bactérie de la borréliose de Lyme : Borrelia

Borrelia est un genre de bactéries qui appartiennent à la classe des Spirochètes, à l’ordre des Spirochaetales, et à la famille des Borreliaceae. Les Spirochètes comprennent également les genres Treponema (comme l’agent de la syphilis) et Leptospira (responsable de leptospiroses) qui peuvent expliquer certaines réactions croisées (partage de certains antigènes) en diagnostic sérologique. Le complexe B. burgdorferi sl compte vingt et une espèces (en 2020). Des études de phylogénétique moléculaire indiquent une origine européenne de la bactérie. Sept espèces sont impliquées de façon certaine en pathologie humaine : B. burgdorferi sensu stricto (ss), B. afzelii, B. garinii, B. bavariensis, B. spielmanii, B. lusitaniae, B. mayonii(cette dernière n’étant présente qu’aux États-Unis). En Europe, trois espèces sont plus fréquemment pathogènes pour l’homme : B. garinii, B. afzeliiet B. burgdorferi ss, avec une plus grande incidence de cas humains dus aux deux premières.

Les Borreliaceaesont des bactéries spiralées de 15 à 30 µm de long sur 0,2 à 0,5 µm de diamètre selon les espèces. Ellesvarient en longueur et en nombre de tours de spires selon les conditions de culture. C’est une bactérie négative à la coloration de Gram, révélatrice de particularités de sa paroi. Vivante, dans un prélèvement ou en culture, Borrelia n’est visible qu’en microscopie à fond noir ou à contraste de phase.

Les Borreliaceae possèdent typiquement sept à onze flagelles insérés aux deux pôles dans le cylindre protoplasmique, sous la membrane externe, et orientés dans le sens de la longueur de l’organisme, ce qui leur confère une grande mobilité.

Le génome des Borreliaceae est constitué d’un chromosome linéaire de 900 à 1 000 kilobases (kb) codant 850 gènes environ et de 10 à plus de 20 minichromosomes (plasmides) linéaires et circulaires dont la taille varie de 5 à plus de 60 kb, codant plus de 430 gènes. Ces gènes codent pour de nombreuses lipoprotéines de surface dont les Osp (outer surface protein) et pour la flagelline, composant essentiel des flagelles présent dans toutes les souches de Borrelia. La flagelline est reconnue très précocement dans la réponse immunitaire de l’hôte. La structure de ces gènes et donc celle de la flagelline expliquent les réactions croisées fréquemment observées dans la sérologie de la borréliose de Lyme. Particularité de la bactérie, on ne détecte aucun lipopolysaccharide à sa surface, mais des lipoprotéines impliquées dans la réponse inflammatoire. L’expression de ces gènes est régulée par un système complexe avec activation ou répression des gènes en fonction de l’environnement (en particulier la température et le pH) dans lequel la bactérie se trouve (chez la tique ou chez l’hôte vertébré).