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RENAULT LOUIS (1877-1944)

Renault, modèle 1898 - crédits : Fox Photos/ Getty Images

Renault, modèle 1898

L'un des plus grands constructeurs d'automobiles français. Louis Renault, né à Paris, construisit son premier véhicule en 1898, à l'âge de vingt et un ans. Cette première voiture, entièrement fabriquée par son inventeur, à l'exception du moteur (le moteur était un de Dion d'une puissance de 1,75 cheval-vapeur), comportait un chassis à tubes et une transmission par arbre et différentiel, ce qui constituait une première nouveauté à l'époque de la transmission par chaîne à rouleaux, système qui fut répandu et même utilisé dans les camions. Cette voiture comportait également une boîte de vitesses à trois rapports et une marche arrière, la troisième vitesse constituant une prise directe. Cette prise directe était une autre nouveauté, et Louis Renault songea à vendre le brevet de sa boîte, mais, sur les conseils de son frère Marcel (1872-1903), il décida de créer sa propre entreprise. Le petit atelier familial se transforma en une entreprise Renault frères et commença à produire ses propres voitures. Celles-ci étaient des véhicules légers aussi soigneusement conçus que ceux beaucoup plus lourds de la même époque. Louis Renault prend alors un brevet sur la boîte à prise directe et le changement de rapport par train baladeur ; il inaugure ainsi une carrière d'inventeur, pendant laquelle il déposera plus de cinq cents brevets.

Louis Renault - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Louis Renault

Le nouveau constructeur se fait alors rapidement connaître par ses succès dans les premières courses automobiles (Paris-Ostende en 1899, Paris-Toulouse-Paris en 1900, Paris-Bordeaux en 1901), où les voitures Renault sont victorieuses, aidées en partie par leur légèreté. Mais Marcel Renault meurt dans un accident pendant la course Paris-Madrid, et Louis Renault abandonne provisoirement la compétition. Il ne la reprendra qu'en 1906 au Mans pour le grand prix de France, mais sans plus conduire lui-même. Renault sera victorieux en 1906, obtiendra une deuxième place en 1907, puis une huitième en 1908. Une Renault prendra de nouveau le départ en 1929, mais ne remportera aucune distinction, et la firme renoncera, cette fois définitivement, à paraître sur les pistes. La marque ne reparaîtra sur les circuits qu'après la Seconde Guerre mondiale, mais ce sera sous le pavillon de la Régie.

La mort de Marcel Renault marque un tournant dans la vie de la nouvelle firme. Aidé par son autre frère, Fernand (1865-1909), Louis Renault développe son entreprise dont il accroît et diversifie la production. De nouveau seul après la mort de Fernand, il prend progressivement ce style autoritaire et cassant dont il lui sera longtemps fait grief. La Première Guerre mondiale éclate, et ses ateliers se reconvertissent en partie dans la production de guerre (pièces pour avions, munitions). Sa plus grande contribution à l'effort de guerre est cependant la création du char Renault FT, qui sera pendant longtemps le meilleur des chars légers et dont on retrouvera encore quelques exemplaires en service pendant la guerre civile espagnole (1936-1939). Louis Renault invente ce char, après l'échec relatif des appareils Schneider et Saint-Chamond, et en produit environ trois mille exemplaires, avec le soutien et la participation officieuse — sinon totalement opposée aux injonctions gouvernementales — du général Estienne.

Char Renault en Chine - crédits : Topical Press Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

Char Renault en Chine

Char Renault F.T.-17 - crédits : Encyclopaedia Britannica, Inc.

Char Renault F.T.-17

À la fin de la guerre, Louis Renault retourne aux productions civiles et continue à développer et à diversifier ses fabrications (machinisme agricole, moteurs pour la marine et l'industrie, diesels pour véhicules lourds) et à étendre son empire ; celui-ci compte, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, 50 000 employés et produit quotidiennement 250 voitures ; c'est l'apogée de Renault. Ses usines ayant travaillé pendant la guerre pour les autorités d'occupation, il est accusé de collaboration et meurt à Paris sans avoir pu présenter sa défense. Ses usines, détruites à 80 p. 100, sont saisies[...]

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Pour citer cet article

Jean-Pierre LÉVIS. RENAULT LOUIS (1877-1944) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Renault, modèle 1898 - crédits : Fox Photos/ Getty Images

Renault, modèle 1898

Louis Renault - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Louis Renault

Char Renault en Chine - crédits : Topical Press Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

Char Renault en Chine

Autres références

  • AUTOMOBILE - Histoire

    • Écrit par Alfred MOUSTACCHI
    • 6 004 mots
    • 20 médias
    En France, André Citroën etLouis Renault prennent la mesure de ce processus et investissent massivement dans leurs usines automobiles localisées, respectivement, quai de Javel, à Paris, et à Boulogne-Billancourt. Mais le faible revenu des ménages, appauvris par la guerre, limite le marché qui...
  • NATIONALISATION

    • Écrit par Jean-Claude BONICHOT, Universalis
    • 6 964 mots
    ...expropriation. C'est pourquoi on peut contester, du point de vue juridique, la qualification de nationalisation donnée à la confiscation des biens de Louis Renault, opérée par l'ordonnance du 16 janvier 1945, bien que les autres actionnaires de la Société anonyme des usines Renault aient été indemnisés....
  • SOUPAULT PHILIPPE (1897-1990)

    • Écrit par Marc BLOCH
    • 915 mots

    Poète, romancier fantaisiste, mémorialiste à trente ans, cofondateur de la revue Littérature, essayiste et traducteur, Philippe Soupault fut le plus violent des dadaïstes et le plus moderne des écrivains d'avant-garde. Son père, médecin, est peut-être le membre le plus ouvert d'une...

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