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LI TANG (XIe-XIIe s.) ET MA YUAN (XIIe-XIIIe s.)

Un académisme plein de fraîcheur

<em>Érudit regardant une cascade</em>, Ma Yuan - crédits : Courtesy of the Metropolitan Museum of Art, New York City, C. C. Wang Family, Gift of The Dillon Fund, 1973

Érudit regardant une cascade, Ma Yuan

Presque toutes les peintures de Ma Yuan combinent une série d'éléments invariables : composition d'une brillante ingéniosité, généralement en diagonale, appuyant toute la peinture sur un angle, usage expressif des vides, formalisation schématique et économie des signes chargeant ceux-ci du maximum d'intensité, cadrages asymétriques, coupures, litotes ; dans ces peintures, comme dit l'axiome traditionnel, « le pinceau s'arrête à mi-course tandis que l'idée atteint son plein développement ». Le coup de pinceau large, angulaire et tranchant, du type dit « taillé à la hache », dérivé de Li Tang et porté maintenant à sa perfection, contraste dans sa violence nerveuse avec l'atmosphère rêveuse et contemplative des sujets traités. Et c'est précisément grâce à cette fermeté et à cette rigueur du métier que Ma Yuan échappe aux périls de la sentimentalité et de la banalité. Les thèmes souvent repris – « poète contemplant la lune », « pêcheur solitaire sur le fleuve hivernal », etc. – relèvent d'un ordre romantique où la figure humaine, au lieu d'être oubliée au milieu de l'univers, prend la pose sur l'avant-scène et concentre sur elle toute la charge émotionnelle de l'œuvre ; mais la concision tranchante du pinceau réussit toujours à préserver cet art de toutes déclamation et emphase creuse. Malgré tout ce que les recettes de composition présentent de trop prévisible et de trop infaillible, la verve du pinceau, la franchise de l'exécution confèrent à ces peintures une pureté qui désarme les critiques par ailleurs les plus prévenus contre elles : Dong Qichang lui-même, qui fit tant pour discréditer l'école Ma-Xia, ne put, dit-on, retenir un cri d'admiration devant un paysage de Ma Yuan qui lui avait été inopinément présenté.

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Écrit par

  • : reader, Department of Chinese, Australian National University

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Pour citer cet article

Pierre RYCKMANS. LI TANG (XIe-XIIe s.) ET MA YUAN (XIIe-XIIIe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<em>Érudit regardant une cascade</em>, Ma Yuan - crédits : Courtesy of the Metropolitan Museum of Art, New York City, C. C. Wang Family, Gift of The Dillon Fund, 1973

Érudit regardant une cascade, Ma Yuan

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