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LAPIN

Mammifère, sauvage ou domestique, répandu dans le monde entier et adapté à tous les biotopes. Classe : Mammifères. Ordre : Lagomorphes. Famille : Léporidés.

Bien qu'il « ronge » tout ce qu'il trouve, le lapin n'est pas un rongeur ; il s'en différencie notamment par sa denture. Il possède un corps arrondi et des pattes robustes. Parfois confondu avec le lièvre, qui appartient à la même famille, il s'en distingue morphologiquement par des oreilles plus courtes et moins mobiles, et surtout par des membres postérieurs moins longs. De ce fait, le lapin a une vitesse de course inférieure à celle du lièvre (40 km/h pour le premier, 70 km/h pour le second). Ses yeux sont placés très latéralement, ce qui lui permet d'avoir un très grand champ visuel. Son épaisse fourrure est de couleur uniforme (brun, chamois ou gris) chez les espèces sauvages, bicolore ou tricolore chez les races domestiques. Le lapin est généralement plus petit que le lièvre : sa taille varie de 30 à 50 centimètres et son poids de 300 grammes à 2 kilogrammes (pour les espèces sauvages). Son espérance de vie peut atteindre dix ans.

Contrairement aux lièvres, les lapins creusent des terriers, réseaux de galeries et de « chambres » où ils se réfugient durant la journée. Ils sont généralement plus sociaux et forment souvent de grandes colonies.

Herbivores nocturnes, ils se nourrissent de matières riches en cellulose (herbe, feuilles, racines...). Ces aliments, peu digestes, demandent pour être entièrement assimilés plus d'un cycle de digestion. Ainsi, les lapins, comme tous les lagomorphes, pratiquent la cæcotrophie : après une première digestion, ils excrètent, à la fin de la nuit, de petites billes rondes et molles, les cæcotrophes, qu'ils réingèrent, ce qui permet à ces animaux de récupérer les protéines et les vitamines qu'ils n'ont pu assimiler lors du premier cycle de digestion. Les excréments issus de la seconde digestion (boulettes rondes et dures) ne sont pas utilisés.

Les lapins n'ont pas de cycle sexuel régulier. L'ovulation est provoquée par la copulation. Ces animaux sont très prolifiques, puisque les lapines peuvent avoir jusqu'à quatre ou cinq portées par an, comptant chacune de trois à huit petits. Les lapereaux naissent, au fond d'un terrier, nus et aveugles, après un mois de gestation. Ils seront allaités durant trois semaines et sortiront du terrier vers l'âge d'un mois.

Lapin de garenne - crédits : Werner Layer/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Lapin de garenne

Les espèces de lapins sauvages sont nombreuses. Le lapin de garenne, originaire d'Europe (Oryctolagus cuniculus), peuple aujourd'hui le monde entier, ayant été introduit dans des pays comme l'Australie où, en l'absence de prédateurs, il est devenu un véritable fléau pour l'agriculture. Pour limiter la pullulation de ces animaux, une maladie à virus, infectieuse, contagieuse et inoculable, appelée myxomatose, spécifique du lapin de garenne et du lapin domestique, a été volontairement introduite en Australie dès 1950 et en France en 1952. Depuis lors, elle s'est étendue à toute l'Europe, puis à l'Afrique du Nord, réduisant très fortement les populations de lapins. Le genre américain Sylvilagus, comptant quatorze espèces, est aussi bien représenté. Certaines espèces sont très mal connues, par exemple le lapin sauvage d'Afrique ou le lapin pygmée d'Amérique du Nord ; d'autres sont très menacées, comme le lapin de l'Assam, qui vit au pied de l'Himalaya.

Les lapins domestiques sont issus d'une seule espèce : le lapin de garenne. Ce n'est qu'au Moyen Âge que les moines français entreprirent une véritable sélection en fonction de la docilité et de la robustesse des animaux. Au xvie siècle apparaissent des variétés de couleurs. Les races actuelles ont été véritablement confirmées au xixe siècle.

Les principales[...]

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Classification

Pour citer cet article

Marie-Claude BOMSEL. LAPIN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Lapin de garenne - crédits : Werner Layer/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Lapin de garenne

Autres références

  • CATASTROPHES

    • Écrit par Yves GAUTIER
    • 7 372 mots
    • 3 médias
    ...mais il peut aussi se révéler d'une certaine difficulté quand il met en jeu des responsabilités. Cas simple et historiquement célèbre, l'introduction du lapin en Australie, en 1874, a donné naissance, à partir d'une vingtaine d'individus, à une population de 5 milliards en 1940, entraînant la dégradation...
  • COCCIDIES

    • Écrit par Robert GAUMONT
    • 3 133 mots
    • 4 médias
    Eimeria perforans et E. Stiedae sont deux espèces très voisines, parfois même confondues, qui provoquent chez le lapin la coccidiose intestinale ou hépatique. La première espèce vit, en effet, dans les cellules épithéliales de l'intestin grêle et du gros intestin, tandis que la seconde est localisée...
  • FENNER FRANK JOHN (1914-2010)

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 653 mots
    • 1 média

    Le nom de l’Australien Frank Fenner est associé à deux événements majeurs en virologie médicale : d’une part le contrôle de la prolifération des lapins en Australie grâce au virus de la myxomatose au début des années 1950, d’autre part l’éradication de la variole en 1980.

  • MYXOMATOSE

    • Écrit par Louis JOUBERT
    • 1 123 mots

    La myxomatose est une maladie inoculable d'une extrême contagiosité, presque toujours mortelle, autrement dit létale, étroitement spécifique du lapin domestique et du lapin sauvage (Oryctolagus cuniculus), non transmissible aux autres espèces et à l'homme. Elle est due à la propagation le...

Voir aussi