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MEISSONNIER JUSTE-AURÈLE (1695-1750)

Né à Turin de père provençal, Meissonnier vint très tôt à Paris. En 1724 il est admis à la maîtrise comme orfèvre du roi travaillant aux Gobelins, et dès 1726 il succède aux Berain comme dessinateur de la chambre et du cabinet du roi. L'examen systématique des dessins datés de Meissonnier permet de saisir l'évolution de son style. En 1725 les « gardes d'épées d'or pour les présens du mariage du Roi » sont tout à fait symétriques alors qu'en 1728, un modèle de « chandelier en sculpture en argent » avec des motifs différents sur chaque face, un cartouche posé en biais, est un des premiers exemples d'œuvre vraiment asymétrique. On parle souvent d'influence italienne à propos de Meissonnier, mais sa formation est française et s'il a pris des idées à l'étranger ce serait peut-être dans le style auriculaire de l'orfèvre hollandais Adam van Vianen. Quoi qu'il en soit, les éléments employés par Meissonnier et qu'il répandra à partir de 1734 avec la publication de son Livre d'ornemens inventez et dessinez par J. O. Meissonnier sont ceux du style rocaille : coquille, enroulements brisés, cartouche asymétrique. Son œuvre est essentiellement constituée par des dessins et des projets car, bien qu'orfèvre lui-même, il faisait généralement exécuter ses pièces d'orfèvrerie par Duvivier. À partir de 1735, on sait peu de choses sur lui. Il donna des dessins d'intérieur, beaucoup plus rococo et asymétriques que ce qu'on faisait au même moment en France. Même si la plupart de ses projets, choquant par leur outrance, ne furent pas exécutés (dans le domaine de l'architecture, Meissonnier n'eut guère de succès et son célèbre projet de façade pour l'église Saint-Sulpice à Paris fut écarté), Meissonnier, par sa fougue et son esprit inventif n'en reste pas moins l'un des fondateurs du style rocaille ou « pittoresque ».

— Colombe SAMOYAULT-VERLET

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Écrit par

  • : archiviste-paléographe, conservateur au Musée national du château de Fontainebleau, professeur à l'École du Louvre

Classification

Pour citer cet article

Colombe SAMOYAULT-VERLET. MEISSONNIER JUSTE-AURÈLE (1695-1750) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MOBILIER

    • Écrit par Colombe SAMOYAULT-VERLET
    • 4 416 mots
    • 8 médias
    ...pieds cambrés et richement rehaussée de bronzes, ainsi que par B.V.R.B., Mathieu Criaerdt, Jacques Dubois, par des ornemanistes comme Oppenordt, puis Meissonnier et Pineau, des menuisiers comme Lebas ou Tilliard. L'influence française s'étend directement en Allemagne, non seulement à la cour de Prusse,...
  • ORFÈVRERIE

    • Écrit par Gérard MABILLE
    • 5 557 mots
    • 3 médias
    ...pittoresque ou style rocaille, dont le rococo doit être considéré comme l'expansion internationale. L'orfèvre, dessinateur et architecte Juste Aurèle Meissonnier a sans aucun doute joué un rôle moteur dans la genèse de ce nouveau style, caractérisé par un goût effréné pour les formes torturées,...
  • ORNEMANISTES

    • Écrit par Marianne ROLAND MICHEL
    • 2 572 mots
    ...prétentions architecturales, même s'il n'est pas architecte lui-même. Les critiques adressées aux projets architecturaux de Gilles Marie Oppenord et de Juste Aurèle Meissonnier – deux ornemanistes qui ont assurément plus dessiné qu'exécuté – font clairement apparaître la distorsion entre l'invention et...
  • PINEAU NICOLAS (1684-1754)

    • Écrit par Colombe SAMOYAULT-VERLET
    • 447 mots

    Sculpteur et décorateur issu d'une famille d'artistes français des xviie et xviiie siècles. Nicolas Pineau n'avait pas dix ans à la mort de son père Jean (1652-1694), sculpteur du roi, qui travailla à Versailles et dans les différents châteaux de la Couronne, mais il n'en reçut pas...

Voir aussi