Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MAXWELL JAMES CLERK (1831-1879)

Théorie cinétique

Dans les années 1860-1865, Maxwell contribue notablement aux travaux sur la théorie cinétique des gaz. Son attention à cet égard avait été apparemment éveillée par l'œuvre de Rudolf Clausius. Les premières théories sur la structure moléculaire des gaz ne prenaient pas clairement en compte le mouvement des molécules, dont on mettait même l'existence en doute ; cependant, à la suite des travaux de George-Louis Lesage, John Herapath, James Prescott Joule et Henri Victor Regnault notamment, s'était fait jour une théorie sur ce mouvement et les vitesses caractéristiques des molécules de gaz. Les valeurs calculées pour celles-ci étaient toutefois bien supérieures à celles que l'on pouvait induire de l'observation des phénomènes de diffusion. D'où, en 1859, l'introduction par Clausius du concept de libre parcours moyen, qui pouvait justifier qu'une molécule se déplaçât avec sa vitesse théorique durant un bref laps de temps avant une collision.

La plupart des conceptions (excepté celles du méconnu John James Waterston) assignaient à toutes les molécules gazeuses se mouvant dans une enceinte la même vitesse, tributaire de la température. Maxwell, sous l'inspiration de sa lecture de Clausius, pose que toute investigation en ce domaine doit prendre en compte une distribution des vitesses moléculaires. La formulation qu'il propose marque virtuellement la fondation de l'analyse statistique, du moins dans ses applications physiques. Soumettant au calcul les vitesses, les libres parcours moyens et les fréquences de collision dans un gaz à une température donnée, Maxwell donne une justification de l'hypothèse d'Avogadro et d'Ampère.

En 1866, dans une étude sur la viscosité et le frottement interne de l'air et d'autres gaz (On the Viscosity of Internal Friction of Air and Other Gases), il montre, expérimentalement et théoriquement, que la viscosité d'un gaz est indépendante de sa densité et qu'elle varie en raison directe de sa température absolue ; proposition surprenante pour le sens commun, mais parfaitement en accord avec ses déductions mathématiques. Tandis que ses conceptions sont développées en Allemagne par Ludwig Boltzmann, Maxwell établit que la seconde loi de la thermodynamique (William Thomson) n'a qu'une validité statistique. Cette « loi » expose l'impossibilité d'obtenir du travail d'une quantité de matière ayant une température inférieure à celle du milieu ambiant ; elle ne serait pas fondée si les molécules étaient séparées individuellement par l'intervention d'un hypothétique agent conscient (démon de Maxwell).

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : lecteur en histoire des sciences, The Royal Institution, Royaume-Uni

Classification

Pour citer cet article

Franck GREENAWAY. MAXWELL JAMES CLERK (1831-1879) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

James Maxwell - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

James Maxwell

Autres références

  • A DYNAMICAL THEORY OF THE ELECTROMAGNETIC FIELD (J. C. Maxwell)

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 336 mots
    • 1 média

    Le physicien écossais James Clerk Maxwell envoie en octobre 1864 aux Comptes-rendus de la Royal Society de Londres le résumé d'un article intitulé « Une théorie dynamique du champ électromagnétique ». En six pages, le professeur de physique du King's College de Londres propose une théorie qui suppose...

  • MAXWELL ÉQUATIONS DE

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 527 mots

    Les contributions du physicien britannique James Clerk Maxwell (1831-1879) sont nombreuses et essentielles. La description des phénomènes électromagnétiques qu’il propose en 1873 à travers la publication de sonTreatise on Electricity and Magnetism (Traité sur l’électricité et le magnétisme...

  • CHAMPS THÉORIE DES

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 4 463 mots
    • 1 média
    ...l'électricité en termes d'influence plutôt que de mouvement ; le concept de champ qui reprend cette intuition allait se révéler extrêmement fécond. James Clerk Maxwell (1831-1879) généralisa et formalisa les résultats obtenus par les nombreux pionniers de l'étude des phénomènes électromagnétiques...
  • DIÉLECTRIQUES

    • Écrit par Roland COELHO
    • 9 053 mots
    • 13 médias
    L'effet Maxwell-Wagner est la relaxation associée à un empilage de deux ou plusieurs feuilles de matériaux diélectriques de natures différentes.
  • ÉLECTRICITÉ - Histoire

    • Écrit par Jacques NICOLLE
    • 6 197 mots
    • 11 médias
    C'est alors que James Clerk Maxwell (1831-1879) proposa une théorie devant relier champ électrique et champ magnétique et prévoyant de ce fait l'existence d'ondes électromagnétiques. D'après ses calculs, ces ondes avaient même nature et même vitesse de propagation que les ondes lumineuses....
  • ÉLECTRICITÉ - Lois et applications

    • Écrit par Jean-Marie DONNINI, Lucien QUARANTA
    • 4 773 mots
    • 8 médias
    Les équations générales de l'électromagnétisme sont constituées par les quatre équations de Maxwell auxquelles il faut ajouter la loi donnant la force subie par une charge q animée d'une vitesse v dans un champ électromagnétique (E, B) : F = q v × B.
  • Afficher les 20 références

Voir aussi