IRGOUN

Attentat sioniste
Fox Photos/ Hulton Archive/ Getty Images
Attentat sioniste
Des soldats britanniques fouillent les décombres de l'hôtel King David, à Jérusalem, quartier…
Fox Photos/ Hulton Archive/ Getty Images
Organisation nationaliste juive, l'Irgoun tsva'i l'oumi (Organisation militaire nationale) a été fondée en 1931 par Abraham Tehomi. Formé par des éléments issus de l'union des Birionim des années 1920, le premier mouvement sioniste « dissident » recrute ses troupes parmi les membres du Bétar, mouvement de jeunesse du Parti révisionniste, opposé au sionisme lent et « économique » du mouvement ouvrier et partisan. Vers la fin de la révolte arabe de 1936-1939, l'Irgoun s'oppose activement à la Havlagah (Non-Représailles) pratiquée par la Haganah, et son premier martyr, Shlomo Ben Yossef, exécuté par les Britanniques, devient son héros, son modèle. Craignant une véritable guerre civile entre révisionnistes et socialistes de la Histadrout, l'Agence juive coupe au Bétar son quota de certificats (visas d'entrée accordés par le gouvernement mandataire à l'Agence), ce qui l'oblige à organiser, dès 1938, l'immigration illégale, avec l'accord des gouvernements polonais et, semble-t-il, allemand. En 1940-1942, un armistice de fait s'établit entre le gouvernement et l'Irgoun, dont le fondateur, David Razi'él, et ses compagnons, libérés de prison, sont envoyés en mission de sabotage contre le coup d'État proallemand d'avril 1942 en Irak, mission dont Razi'él ne reviendra pas. Le combat reprend en 1943, sous l'impulsion de Menahem Begin, ancien chef du Bétar en Pologne et futur Premier ministre d'Israël, qui déclare, en janvier 1944, la lutte à outrance sous la devise raq kakh (« seulement ainsi »). Une série d'actions audacieuses contre l'armée britannique (destruction du quartier général anglais à l'hôtel King David, prise de la prison d'Acco) acquièrent à l'Irgoun sa réputation, mais aussi l'opposition résolue des chefs du Yishouv (collectivité juive en Palestine), organisme qui collabore, en 1944 et en 1945, avec les Britanniques dans la lutte contre le terrorisme. La Haganah intervient souvent pour freiner les actions de l'Irgoun et, le 21 juin 1948, un affrontement est évité de justesse, lorsque, sur l'ordre de David Ben Gourion, une unité du Palmakh coule au canon, devant Tel-Aviv, l'Altaléna, un bateau chargé d'armes et de volontaires qui avait été affrété par les amis de l'Irgoun en Amérique et en France. Elle compte ainsi à son actif des opérations telles que la prise des quartiers arabes de Jaffa, les tentatives de percer vers la vieille ville de Jérusalem, la destruction du village arabe de Deir Yassin, où périssent de nombreux civils arabes. Finalement, en vertu d'un accord conclu avec la Haganah, l'Irgoun accepte, non sans réserves à l'égard de l'armistice signé par Israël, de se dissoudre dans l'armée israélienne. Ses chefs, sortis de la clandestinité, fondent le parti Hérout (Liberté), de droite, qui s'alliera en 1965 avec le Parti libéral et fusionnera complètement avec lui en 1988.
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Écrit par
- Abraham TSITRONE : maître assistant à l'université de Jérusalem, docteur de l'université de Montpellier, lecteur à l'université de Provence
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Pour citer cet article
Abraham TSITRONE, « IRGOUN », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
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Autres références
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BEGIN MENAHEM (1913-1992)
- Écrit par Claude KLEIN
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ISRAËL
- Écrit par Marcel BAZIN, E.U., Claude KLEIN, François LAFON, Lily PERLEMUTER, Ariel SCHWEITZER
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[...]une petite industrie et sur l'agriculture. Le Ychouv s'est doté d'une armée semi-clandestine (la Haganah) à laquelle il faut ajouter le groupe Etzel ( Irgoun) de la droite révisionniste (duquel se détachera plus tard le groupe Stern, également connu sous le nom de Lehi, acronyme hébraïque pour « combattants[...] -
SHAMIR ITZHAK (1915-2012)
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