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SHAMIR ITZHAK (1915-2012)

Homme politique israélien d'origine polonaise, Itzhak Shamir fut le Premier ministre d'Israël en 1983-1984, puis de 1986 à 1992. Il a toujours prôné un sionisme intransigeant, afin de préserver à tout prix le grand Israël (Eretz Israël).

Itzhak Shamir – dont le vrai patronyme est Jazernicki, également orthographié Yzernitzky – est né le 15 octobre 1915 à Ruzinoy, en Pologne alors dans l'Empire russe (auj. Ružany, en Biélorussie). Il adhère aux jeunesses sionistes du Betar et étudie le droit à Varsovie. En 1935, il émigre en Palestine, sous tutelle britannique : il fréquente alors l'université hébraïque de Jérusalem et rejoint le mouvement clandestin Irgoun tsva'i l'oumi (Organisation militaire nationale). À la suite d'une scission politique au sein de l'Irgoun, il rallie en 1940 le groupe Stern, dont le fondateur Abraham Stern meurt deux ans plus tard, alors qu'il est aux mains de la police britannique ; Itzhak Shamir joue alors un rôle clé dans la réorganisation du comité central du groupe. Arrêté par les autorités britanniques en 1941, puis de nouveau en 1946, il s'échappe par deux fois. Après sa seconde évasion, il obtient l'asile en France.

De retour en Israël après l'indépendance du pays en 1948, il opère comme agent du Mossad en Europe de 1955 à 1965. Il rejoint ensuite le parti politique Herout (Liberté) de Menahem Begin, qui s'allie en 1973 à de petites formations de droite pour constituer la coalition du Likoud. Élu à la Knesset en 1973, il en devient le président après la victoire électorale du Likoud en 1977. Nommé ministre des Affaires étrangères du gouvernement Begin en 1980, Itzhak Shamir succède au chef de l'exécutif en 1983.

À l'issue des élections de juillet 1984, le Likoud et le Parti travailliste obtiennent des résultats quasi équivalents. Itzhak Shamir forme alors avec Shimon Peres une coalition de circonstance que ce dernier dirige de 1984 à 1986 avant de lui céder, comme convenu, le pouvoir. Itzhak Shamir demeure à la tête de l'exécutif jusqu'en 1990. Refusant de reconduire l'alliance avec le Parti travailliste, il constitue cette année-là une nouvelle coalition avec la plupart des partis religieux orthodoxes et les petites formations de l'extrême droite nationaliste. Malgré ses positions intransigeantes concernant la question palestinienne, il assiste en octobre 1991 à la conférence de Madrid, qui marque le tout début des négociations de paix au Proche-Orient.

Après la défaite du Likoud aux élections générales de 1992, Itzhak Shamir quitte le gouvernement. Affaibli par la maladie, il renonce à toute activité politique au début des années 2000. Il meurt le 30 juin 2012 à Tel-Aviv.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. SHAMIR ITZHAK (1915-2012) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ISRAËL

    • Écrit par Marcel BAZIN, Universalis, Claude KLEIN, François LAFON, Lily PERLEMUTER, Ariel SCHWEITZER
    • 26 771 mots
    • 38 médias
    ...gouvernement très fermement. Après sa démission en septembre 1983, la faiblesse des coalitions gouvernementales n'a pas permis aux deux chefs de gouvernement ( Itzhak Shamir et Shimon Peres) d'influer réellement sur la fonction. Itzhak Rabin, qui occupa à nouveau la charge de chef du gouvernement après les élections...
  • NÉTANYAHOU BENYAMIN (1949- )

    • Écrit par Alain DIECKHOFF, Universalis
    • 1 606 mots
    • 1 média
    ...retour en Israël en 1988, il est élu député sur la liste du Likoud et est propulsé vice-ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement dirigé par Itzhak Shamir. Lors du démarrage du processus de paix israélo-arabe, à la fin de 1991, à Madrid, il occupe le devant de la scène grâce à une remarquable...
  • PALESTINIENNE AUTORITÉ

    • Écrit par Olivier CARRÉ, Universalis, Aude SIGNOLES
    • 28 784 mots
    • 18 médias
    ...Palestiniens du Soulèvement eux-mêmes et par le gouvernement israélien (mais non par son ministre de l'Étranger Péres) l'ajourne pour plusieurs mois. Un « plan Shamir », en revanche, est produit au début de 1989 proposant de prochaines élections municipales palestiniennes à fonctions politiques ultérieures en...

Voir aussi