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HATHOR

La déesse Hathor protégeant Ramsès II - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

La déesse Hathor protégeant Ramsès II

Divinité égyptienne féminine adorée sous la forme d'une vache, ou déesse anthropomorphe à tête de vache à Memphis, et dont l'un des principaux lieux de culte à l’époque ptolémaïque est à Dendara en Haute-Égypte, Hathor a sans doute une origine céleste. La mention d’Hathor, « demeure d'Horus », apparaît dans les textes funéraires. Elle aurait servi de support au soleil. Elle est parfois représentée sous les traits d’une jeune femme coiffée d’une perruque volumineuse surmontée de deux cornes enserrant le disque solaire. La déesse Hathor peut tenir un sistre et la menat, symbole de protection. Elle revêt aussi l’aspect d’une lionne et se confond alors avec Tefnout. Une représentation la montre sous quatre facettes : vache, lionne, femme et serpent.

Kiosque du temple d'Hathor à Dendéra, Égypte - crédits :  Bridgeman Images

Kiosque du temple d'Hathor à Dendéra, Égypte

Hathor - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hathor

Hathor a un double aspect : sauvage et destructeur sous la forme de la lionne ; apaisant et joyeux sous la forme de la vache, par où elle est déesse de la joie, de l'amour et de la danse. Selon un mythe connu par les textes tardifs, lorsque gouvernait l'Égypte, Hathor habitait la Nubie sous l'aspect d'une lionne sanguinaire. Rê, voulant avoir Hathor auprès de lui, chargea Shou et Thot de la faire venir en Égypte. Ils parviennent jusqu'au pays de la déesse, se transforment en singes et réussissent à la persuader de venir s'installer en Égypte, pays de la joie, de la danse et du vin. Hathor parvient en Égypte, où elle est d'abord accueillie à Philae au milieu de grandes réjouissances. Puis elle va finalement s'établir dans son sanctuaire de Dendara. Une fois arrivée en Égypte, elle perd son caractère destructeur pour ne plus conserver que l'aspect gracieux et souriant.

Dendéra - crédits : James Strachan/ The Image Bank/ Getty Images

Dendéra

À Thèbes, émergeant d’un fourré de papyrus, lieu de gestation, elle accueille les défunts dans l’autre monde. Elle protège des mines du Sinaï (entrailles de la terre), et les pays lointains. Déesse de la musique, de la joie et de l'amour, elle fut identifiée par les Grecs à Aphrodite. Hathor constitua une triade avec Horus d'Edfou et Ihy, le joueur de tambourin, qui était regardé comme son fils. Elle se rendait en procession à Edfou pour visiter Horus. Les sistres sont souvent ornés de têtes féminines portant des oreilles de vache qui symbolisent la déesse Hathor et qui décorent aussi les « piliers hathoriques ».

La déesse Ouadjet et un adorateur - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

La déesse Ouadjet et un adorateur

En tant que déesse-vache, elle est identifiée à la fertilité et vénérée comme déesse de la naissance et déesse nourricière. Elle assimile elle-même bien d'autres divinités telles que Bastet, Sekhmet, Ouadjet et Isis. En fait, à partir de la troisième période intermédiaire, il apparaît dans le panthéon égyptien une seule divinité féminine revêtant un aspect faste et un aspect néfaste. Un hymne (traduit par F. Daumas) chante ainsi la déesse : « Qu'il est beau ton parcours de l'éternité, ô Rê, quand tu traverses le ciel à la voile. Qu'il est beau ton parcours, Horus d'Edfou, quand tu triomphes de tes ennemis. Qu'il est beau ton parcours, Assembleur du Double Pays, sans adversaire sur ton chemin. Qu'il est beau ton parcours, Scarabée ailé, quand tu voles au ciel en Soleil ailé. Qu'il est beau ton parcours, Habitant de l'Horizon, tandis que tu planes au ciel dans la joie. Hathor, Dame de Dendara, Œil de Rê, Dame du Ciel, souveraine de tous les dieux, parcourt le beau chemin sans avoir d'ennemis. »

— Yvan KOENIG

— Universalis

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Écrit par

  • : docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S, professeur à l'École pratique des hautes études (IVe section)
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Yvan KOENIG. HATHOR [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

La déesse Hathor protégeant Ramsès II - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

La déesse Hathor protégeant Ramsès II

Kiosque du temple d'Hathor à Dendéra, Égypte - crédits :  Bridgeman Images

Kiosque du temple d'Hathor à Dendéra, Égypte

Hathor - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hathor

Autres références

  • ABU SIMBEL

    • Écrit par Christiane M. ZIVIE-COCHE
    • 1 974 mots
    • 6 médias
    À cent cinquante mètres environ au nord du grand temple s'ouvre, vers l'est, le temple consacré à Hathor, dame d'Ibchek (aujourd'hui Faras) et à la reine Nefertari. Il est généralement connu sous le nom de petit temple, par opposition au précédent, et dénommé en égyptien « Nefertari pour qui se lève...
  • DENDÉRA

    • Écrit par Jean LECLANT
    • 603 mots
    • 3 médias

    À 50 kilomètres au nord-ouest de Louxor, près de l'actuelle Kenah, se dressent en bordure du désert les ruines de la ville de Dendéra. Son nom égyptien était « On de la Déesse » par opposition à « On du Nord » (Héliopolis) et à « On du Sud » (Ermant). Ce site, dont les origines remontent...

  • ÉGYPTE ANTIQUE (Civilisation) - La religion

    • Écrit par Jean VERCOUTTER
    • 11 389 mots
    • 24 médias
    ...est en butte à un complot des hommes. Sur les conseils de son ennéade, Rê décide de diriger contre ceux-ci son « œil », qui prend la forme de la déesse Hathor sous l'aspect d'une lionne qui massacre les rebelles réfugiés dans le désert. Quand Rê juge que la tuerie a assez duré, il profite du sommeil de...
  • ÉGYPTE ANTIQUE (Civilisation) - L'art

    • Écrit par Annie FORGEAU
    • 11 453 mots
    • 30 médias
    ...dynastie attribuée à Thoutmosis III). La série des triades originellement dressées dans le temple de la vallée de Mykérinos à Giza regroupant le roi, Hathor et la personnification d'un nome (circonscription administrative de l'Égypte), qui devait, quand elle était complète, fournir le répertoire des...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi