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COALITION GUERRES DE (1792-1815)

Pendant dix années consécutives, de 1792 à 1802, puis pendant douze autres années consécutives, de 1803 à 1815, la France s'est trouvée en guerre avec les principales puissances de l'Europe.

La guerre déclarée par Louis XVI et l'Assemblée législative au « roi de Hongrie et de Bohême » trouve son origine dans les rassemblements d'émigrés en territoire allemand et les réclamations des princes possessionnés d'Alsace (contre l'abolition des droits féodaux). L'occupation de la Belgique par la France, l'intention de propager dans les monarchies les idées révolutionnaires, l'exécution de Louis XVI entraînent la formation d'une première coalition contre la France groupant, outre l'Autriche et la Prusse, l'Angleterre, la Hollande, la Russie, la Sardaigne, Naples et l'Espagne. Cette coalition, trop hétérogène, ne réussit pas à écraser la Révolution. Aussi la Prusse et l'Espagne doivent-elles signer les traités de Bâle en 1795 ; l'Autriche, la paix de Campoformio en 1797.

La politique annexionniste du Directoire (Mulhouse, Genève, la création de « républiques sœurs » en Italie) provoque la formation d'une deuxième coalition où, en dehors de l'Angleterre, de l'Autriche et de Naples, la Russie se décide à jouer un rôle plus actif. L'Autriche doit de nouveau signer la paix à Lunéville, en 1801 ; la Russie renonce, après sa défaite à Zurich, en septembre 179 9. Restée seule, l'Angleterre se résigne à traiter par la paix d'Amiens, le 25 mars 1802. Celle-ci est rompue le 17 mai 1803. L'Angleterre ne peut en effet se résoudre à laisser Anvers et la Belgique à la France. Des motifs d'ordre économique (le refus des Français d'abaisser leurs tarifs douaniers et le désir du Premier consul de réserver à l'industrie française le marché européen) et la question de Malte que les Anglais refusent d'évacuer sont les causes principales de la rupture.

Dans cette troisième coalition nouée dès la fin de 1804 entrent l'Autriche et la Russie, puis Naples. Napoléon a prévu de frapper l'Angleterre par un débarquement auquel il doit renoncer en raison de la reprise des combats sur le continent, puis de la défaite de Trafalgar. Les Autrichiens sont vaincus à Ulm (20 oct. 1805) et les Austro-Russes à Austerlitz (2 déc.). Une nouvelle fois Vienne doit signer la paix (traité de Presbourg du 26 déc.). Les Bourbons de Naples sont détrônés tandis que de profonds remaniements en Allemagne entraînent la ruine du Saint Empire romain germanique.

Bataille de Friedland - crédits : Historica Graphica Collection/ Heritage Images/ Getty Images

Bataille de Friedland

Ces transformations inquiètent la Prusse, qui est à l'origine d'une quatrième coalition réunissant avec elle l'Angleterre et la Russie. La Prusse est écrasée à Iéna (14 oct. 1806) et les Russes vaincus à Eylau (8 févr. 1807) et à Friedland (14 juin 1807). La paix de Tilsit (8 juillet) se fait au détriment de la Prusse. Un traité d'alliance est conclu entre la France et la Russie.

Reste l'Angleterre, que Napoléon cherche à vaincre sur le plan économique, faute de pouvoir le faire par les armes, en ruinant la livre sterling par la fermeture du continent aux produits anglais. En réalité, Napoléon est ainsi entraîné dans une politique d'annexions destinées à fermer entièrement l'Europe au commerce britannique. De là ses interventions au Portugal et en Espagne et l'éveil des nationalismes, qu'illustre l'insurrection de la péninsule Ibérique. Pendant que Napoléon est occupé à réduire la révolte du peuple espagnol, l'Autriche croit le moment venu de prendre sa revanche. Elle négocie avec l'Angleterre une alliance et un traité de subsides. C'est la cinquième coalition. Mais, écrasée à Wagram, l'Autriche doit signer la paix de Vienne, le 14 octobre 1809.

Dans cette dernière campagne, la Russie[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Pour citer cet article

Jean TULARD. COALITION GUERRES DE (1792-1815) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Bataille de Friedland - crédits : Historica Graphica Collection/ Heritage Images/ Getty Images

Bataille de Friedland

Autres références

  • ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne moderne et contemporaine

    • Écrit par Michel EUDE, Alfred GROSSER
    • 26 883 mots
    • 39 médias
    ...Comme en Angleterre, les esprits les plus hardis ne s'avancent pas, sauf de très rares exceptions, au-delà de ce que représentent en France les Girondins. Et la guerre où se trouvent impliqués l'Autriche et la Prusse en 1792, l'Empire en 1793, n'est pas faite pour modifier cette évolution. Pourtant, elle...
  • AUSTERLITZ BATAILLE D' (1805)

    • Écrit par Pascal LE PAUTREMAT
    • 299 mots
    • 1 média

    En septembre 1804, renonçant à envahir l'Angleterre, Napoléon lance la Grande Armée depuis les côtes de la mer du Nord au cœur de l'Europe pour frapper séparément les coalisés russes et autrichiens. Après avoir obtenu la reddition du général Mack à Ulm le 20 octobre et fait son entrée dans ...

  • BRUNSWICK CHARLES GUILLAUME FERDINAND duc de (1735-1806)

    • Écrit par Ghislain de DIESBACH
    • 417 mots

    Prince libéral et cultivé, le duc de Brunswick, qui s'est déjà distingué pendant la guerre de Sept Ans, passe depuis la mort de son oncle, Frédéric II, pour le plus illustre guerrier de son temps. Plus calculateur qu'audacieux, il est, malgré sa vaillance personnelle, de ceux « qui manquent la...

  • CAMPOFORMIO PAIX DE (1797)

    • Écrit par Jean TULARD
    • 380 mots

    La première campagne d'Italie de Bonaparte s'achève par la paix de Campoformio. La paix avec l'Autriche aurait tout aussi bien pu être dictée par Hoche, vainqueur des Autrichiens à Neuwied, près de Coblence, le 18 avril 1797. Bonaparte prend de vitesse ses collègues et ...

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Voir aussi