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CAMPOFORMIO PAIX DE (1797)

La première campagne d'Italie de Bonaparte s'achève par la paix de Campoformio. La paix avec l'Autriche aurait tout aussi bien pu être dictée par Hoche, vainqueur des Autrichiens à Neuwied, près de Coblence, le 18 avril 1797. Bonaparte prend de vitesse ses collègues et Vienne préfère traiter avec ce général, car elle espère des compensations en Italie qu'elle ne pense pas obtenir sur le Rhin. Le Directoire avec Reubell souhaite donner à la France, pour frontière orientale, le cours du Rhin et ne se servir des conquêtes italiennes que comme monnaie d'échange. L'armistice de Leoben en Styrie, le 18 avril 1797, abandonne à la France la Belgique et la Lombardie, mais laisse à l'Autriche Mantoue et Venise. Reubell, qui, au sein du Directoire, s'était opposé à cet accord, doit s'incliner, car les directeurs ont besoin de l'armée d'Italie pour le coup d'État de Fructidor. L'accord final est en définitive conclu à Campoformio, le 17 octobre 1797. Vienne reconnaît les républiques cisalpine (Milan et la moitié occidentale de la république de Venise) et ligurienne (Gênes). Par une clause secrète, l'empereur reconnaît à la France la rive gauche du Rhin, de l'Alsace à Coblence. En revanche, Vienne reçoit quelques compensations : l'archevêché de Salzbourg en Allemagne, la moitié orientale de la république de Venise. Toutefois, comme l'a bien souligné l'historien Benoist-Méchin, Bonaparte garde Corfou, Zante et Céphalonie : prélude au « rêve oriental ». Le partage de la rive gauche du Rhin doit être réglé au Congrès de Rastatt dans le pays de Bade. La paix de Campoformio consacre la victoire, dans la politique étrangère du Directoire, des « Italiens » (Bonaparte) sur les « Rhénans », dont les positions sont encore affaiblies par la mort de Hoche au moment où ce dernier constituait une république cisrhénane. Contrairement au vœu du Directoire qui souhaitait consolider les positions françaises sur le Rhin, la politique personnelle de Bonaparte engage la France, comme au xvie siècle, dans une nouvelle aventure italienne qui se prolongera jusque sous le second Empire.

— Jean TULARD

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Jean TULARD. CAMPOFORMIO PAIX DE (1797) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BELGIQUE - Histoire

    • Écrit par Guido PEETERS
    • 20 670 mots
    • 16 médias
    Le 26 juin 1794, le général français Jean-Baptiste Jourdan battait définitivement les troupes autrichiennes à Fleurus, et par le traité de Campoformio (1797) l'Autriche reconnaissait formellement la cession des Pays-Bas du Sud à la France. La France annexait également la principauté de Liège,...
  • DIRECTOIRE

    • Écrit par Michel EUDE
    • 4 547 mots
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    ...Mais il a échoué. Les négociations de Lille sont rompues et la guerre reprend avec l'Angleterre. La paix continentale elle-même, signée avec l'Autriche à Campoformio, reste précaire. On en rend responsable les ambitions de la « Grande Nation » et son extension territoriale par annexions ou création de «...
  • RÉVOLUTION FRANÇAISE

    • Écrit par Jean-Clément MARTIN, Marc THIVOLET
    • 29 554 mots
    • 3 médias
    Par la paix de Campoformio, qui accorde la Lombardie et la Belgique à la France, l'Autriche reconnaît les « républiques sœurs », cisalpine et ligurienne, dans le nord de l'Italie. Bonaparte garde les îles ioniennes, laissant Venise à l'Autriche. La conquête militaire se poursuit en Italie, les États...

Voir aussi