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GRANITES ET RHYOLITES

Rhyolites

Rhyolites et rhyodacites : composition chimique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Rhyolites et rhyodacites : composition chimique

Les rhyolites et les roches voisines (rhyodacites et latites) ont une teneur en quartz comprise entre 20 et 35 p. 100, mais elles présentent la particularité d'être souvent vitreuses ou très finement cristallisées ; l'analyse chimique seule permet alors de les identifier. Les moyennes indiquées dans le tableau 4 sont proches de celles des roches plutoniques correspondantes, sauf en ce qui concerne l'état d'oxydation du fer : le rapport Fe2O3/FeO, qui est voisin de 0,6 dans les granites, est ici de l'ordre de 1,2. Cette différence correspond à l'oxydation à l'air libre des produits volcaniques.

Constitution minéralogique

Le quartz peut se présenter en cristaux bien visibles (quelques millimètres) ; il offre alors une forme bipyramidée et des aspects typiques de corrosion et de croissance irrégulière (quartz « rhyolitique »). Il contient fréquemment des inclusions vitreuses (reliquats magmatiques), emprisonnées dans des lacunes de croissance au cours de la cristallisation du minéral.

Les feldspaths sont le plus souvent représentés par de la sanidine assez riche en sodium, associée à un plagioclase de composition An5 à An25 selon les variétés. Dans les roches anciennes, le feldspath potassique a généralement une coloration rouge vif, due à des oxydes de fer libérés par exsolution.

Les minéraux ferromagnésiens sont constitués par la biotite, parfois bordée de magnétite, par la hornblende, plus rare, et, dans les roches à tendance dacitique, par l'hypersthène. Les rhyolites alcalines contiennent des minéraux sodiques, comme l'aegyrine ou la riebeckite. On note dans certains cas la présence de minéraux inhabituels dans les roches volcaniques : cordiérite, grenats, associés quelquefois à de la sillimanite.

La mésostase vitreuse est fréquente, et représente la quasi-totalité de la roche dans les obsidiennes, les rétinites ou les ponces. On y distingue souvent une structure « vitroclastique » avec fragments de bulles et échardes plus ou moins aplaties et soudées. Lorsque ce verre recristallise, il peut former un assemblage très fin de cristaux de quartz et de feldspaths ( felsite) ou se dévitrifier en pyroméride à structure rayonnante. Là encore, la coloration rouge est fréquente, comme dans les « porphyres amarantes » de l'Esterel.

Conditions de gisement

Les éruptions rhyolitiques sont extrêmement rares dans le volcanisme actuel ; on ne citera guère que l'extrusion du dôme de Nova Rupta et les dépôts pyroclastiques concomitants, en 1912, dans la vallée des Dix Mille Fumées (Alaska). Dans les séries volcaniques anciennes, on distingue deux grands types de gisement :

– Le premier est celui des rhyolites ou rhyodacites en coulées courtes ou en dômes, généralement associées à un volcanisme basaltique ou andésitique de type central. Elles marquent assez souvent la fin d'un cycle d'activité, et la quantité est toujours très inférieure à celle des volcanites basiques.

– Le second type est celui des rhyolites en nappes de ponces ou d'ignimbrites, associées à de vastes calderas ou à un volcanisme de type fissural, et accompagnées de faibles quantités de basalte. Elles peuvent couvrir de grandes surfaces, sur des centaines de mètres d'épaisseur : 7 000 km2 à Yellowstone ; 25 000 km2 en Nouvelle-Zélande. Parmi les rhyolites d'Europe, on citera les ignimbrites de Corse, d'âge permien (400 km2) et les nappes de ponce tertiaires du Mont-Dore (250 km2).

Origine des magmas rhyolitiques

Les arguments géologiques, minéralogiques et géochimiques permettent de proposer deux principales origines pour les magmas rhyolitiques.

La fusion anatectique des socles granitiques (palingenèse) serait à l'origine des grands épanchements d'ignimbrites à quartz automorphe, biotite et résidus métamorphiques. Ces matériaux ont une composition assez proche[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sud
  • : professeur de géologie à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
  • : directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique, membre de l'Académia Europaea
  • : directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique, chargé de mission auprès du ministre de l'Écologie, membre de l'Académie d'agriculture de France

Classification

Pour citer cet article

Bernard BONIN, Jean-Paul CARRON, Georges PÉDRO et Michel ROBERT. GRANITES ET RHYOLITES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Granite - crédits : Jacques-Marie Bardintzeff

Granite

Composition chimique des principaux granites - crédits : Encyclopædia Universalis France

Composition chimique des principaux granites

Diagramme de Streckeisen - crédits : Encyclopædia Universalis France

Diagramme de Streckeisen

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Anne FAURE-MURET
    • 18 789 mots
    • 22 médias
    L'Archéen se présente en Afrique australe soit sous forme d'associations granites-ceintures vertes, soit comme des bassins cratoniques qui se développent sur les zones déjà stabilisées, soit sous forme d'associations gneiss-granulites.
  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Jean AUBOUIN, René BLANCHET, Jacques BOURGOIS, Jean-Louis MANSY, Bernard MERCIER DE LÉPINAY, Jean-François STEPHAN, Marc TARDY, Jean-Claude VICENTE
    • 24 158 mots
    • 23 médias
    Les plutons granitiques calco-alcalins se sont mis en place au Trias, au Jurassique, au Crétacé et au Cénozoïque. Le batholite complexe de la sierra Nevada est l'un des plus connus ; il se poursuit au sud dans la partie nord de la péninsule de Basse-Californie, constituant de ce fait, dans le domaine...
  • ARCHÉEN

    • Écrit par Hervé MARTIN
    • 3 036 mots
    • 5 médias
    Cesgranites, aussi nommés sanukitoïdes ou high magnesium granitoids (5 à 10 p. 100 du volume des terrains archéens), sont intrusifs dans le socle granito-gneissique et les ceintures de roches vertes. Ils s'agit de vrais granites à affinité calco-alcaline et le plus souvent très riches en phénocristaux...
  • FRANCE (Le territoire et les hommes) - Géologie

    • Écrit par Jean AUBOUIN, Jean COGNÉ, Michel DURAND-DELGA, François ELLENBERGER, Jean-Paul von ELLER, Jean GOGUEL, Charles POMEROL, Maurice ROQUES, Étienne WINNOCK
    • 16 692 mots
    • 24 médias
    Tous les terrains précédents forment de simples panneaux, isolés à l'intérieur du vastebatholite granitique qui s'étend, sur 400 kilomètres, de Calvi à la Sardaigne orientale. Mis en place au Carbonifère entre 350 et 300 millions d'années, ces granitoïdes calco-alcalins, généralement gris et altérables,...
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Voir aussi