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FRACTURE, médecine

Rupture de la continuité normale d'un os causée par un traumatisme. Certaines conditions peuvent prédisposer aux fractures : la calcification incomplète des os chez les enfants, l'ostéoporose chez les sujets âgés ; les états pathologiques (endocriniens, carentiels, infectieux) qui touchent le squelette peuvent aussi fragiliser les os.

Une fracture est appelée simple (fermée) quand l'os n'est pas extériorisé par le traumatisme ; elle est appelée exposée (ouverte) lorsque la blessure a arraché les tissus recouvrant l'os ou lorsque l'un des fragments de l'os brisé transperce la peau. Les termes « transverse », « oblique » et « spiroïde » désignent la direction du trait de la fracture ; lorsque le trait de fracture est en forme de T, à proximité d'une articulation, l'os est rompu transversalement et fendu longitudinalement. Une fracture est dite incomplète, ou en bois vert, lorsque l'os se fêle et se plie sans casser ; une fracture engrenée se produit quand les fragments brisés de l'os subissent une interpénétration ; on parle de fracture comminutive lorsqu'elle donne de nombreux fragments.

Les symptômes habituels d'une fracture sont la douleur locale spontanée et à la pression, le grincement ou le craquement à la mobilisation (si elle est possible), une impotence fonctionnelle complète ou partielle. Les signes physiques comprennent une déformation de la région atteinte, un gonflement des tissus, une modification de la teinte de la peau et enfin une mobilité anormale. Les radiographies sont indispensables au diagnostic et au traitement.

La guérison se produit par formation d'un nouveau tissu qui réunit les fragments brisés (cal). Au début, ce nouveau tissu est mou et souple ; par la suite, il devient osseux et dur. Pendant la formation du cal, il faut protéger l'os en évitant tout poids et tout mouvement entre les extrémités de la fracture.

De plus, ce cal ne peut se former que si les segments de l'os cassé sont rigoureusement en contact. L'interposition de tissu mou interdit la consolidation, ce qui aboutit à la persistance de mobilité anormale au niveau du trait de fracture : c'est la pseudarthrose. Il faut donc réduire la fracture en coaptant (sous anesthésie locale ou générale) les fragments osseux, déplacés souvent en sens contraire par les muscles qui s'insèrent sur eux. La réduction doit être immédiatement suivie de la contention du foyer de fracture, en général par des bandes plâtrées parfois renforcées par un appareillage. Lorsque cela ne suffit pas, on rive sur les os une attelle métallique (ostéosynthèse). Dans certains cas, il faut introduire, dans le corps de l'os, une broche métallique. La mise en place de ces dispositifs se fait sous contrôle radioscopique, et des clichés radiographiques permettent de suivre l'évolution du traitement. Les fractures au niveau des articulations présentent un problème particulièrement sérieux étant donné que la surface articulaire peut être déformée. Si la fracture laisse un alignement irrégulier après consolidation, l'articulation risque d'être continuellement raide et douloureuse ; l'arthrose représente une complication fréquente chez les sujets âgés. Si la surface de l'articulation ne peut pas être convenablement replacée par des manipulations ou des tractions, il est nécessaire de recourir à la chirurgie.

Une perte de la fonction peut être entraînée par une immobilisation prolongée, par une mauvaise cicatrisation après une lésion sévère ou une infection, ou encore par une lésion des nerfs moteurs.

On s'efforce aujourd'hui d'utiliser des appareillages permettant une mobilisation des membres fracturés (dispositifs d'extension et de suspension, par exemple) et une rééducation précoce qui évite la tendance à l'atrophie musculaire dans[...]

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Pour citer cet article

Didier LAVERGNE. FRACTURE, médecine [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARTICULATIONS

    • Écrit par Claude GILLOT, André-Paul PELTIER
    • 6 073 mots
    • 4 médias

    En anatomie, le terme « articulation » désigne l'ensemble des moyens d'union de deux pièces du squelette entre elles. Il n'implique pas obligatoirement la notion de mobilité, puisque des articulations fixes unissent les os du crâne. On distingue :

    – la synarthrose (junctura...

  • ÉPAULE

    • Écrit par Claude GILLOT
    • 2 204 mots
    • 3 médias
    Parmi les fractures, on oppose les lésions parcellaires, comme la fracture du trochiter, et les fractures complètes du col chirurgical de l'humérus.
  • GENOU

    • Écrit par Claude GILLOT
    • 1 525 mots
    • 2 médias
    La luxation de la rotule, fréquente chez des sujets prédisposés anatomiquement, est facilement récidivante. La fracture de la rotule, par exemple à la suite d'une chute sur le genou, détermine une impossibilité de se relever et de soulever la jambe ; l'hémarthrose est volumineuse. Des fractures...
  • HANCHE

    • Écrit par Claude GILLOT, Henri JUDET, Jean JUDET
    • 2 386 mots
    • 2 médias
    La pathologie traumatique de la hanche est dominée par les fractures du col fémoral, qui affectent surtout les personnes âgées. En effet, l'ostéoporose, fréquente à ce stade de la vie, favorise la rupture de l'os, qu'un choc souvent minime suffit à briser.
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Voir aussi