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CHALIAPINE FIODOR (1873-1938)

Chaliapine - crédits : Evening Standard/ Hulton Archive/ Getty Images

Chaliapine

Deux hommes, la basse russe Fiodor Chaliapine et le ténor italien Enrico Caruso, vont être les premiers à réunir les exigences de l'art lyrique propres au xxe siècle naissant : une voix, certes, mais aussi, plus que jamais, une personnalité expressive, une intelligence des rôles, un charisme et un engagement scénique. De ce point de vue, on peut considérer que, quel qu'ait été leur immense talent, une grande partie des artistes de la première moitié du xxe siècle s'inscrit encore dans une conception « dix-neuviémiste » de l'opéra. Des personnalités aussi légendaires et au rayonnement aussi indiscutable que Nellie Melba ou Lauritz Melchior, Kirsten Flagstad ou Max Lorenz, Beniamino Gigli ou Ninon Vallin, Georges Thill ou Germaine Lubin, Lily Pons ou Rosa Ponselle, ces très grandes voix n'ont pas, comme Chaliapine et Caruso, conféré à l'opéra cette dimension moderne qu'en leur temps une Pasta ou une Malibran ont fait pressentir.

Un chanteur d'exception

Fiodor – ou Feodor – Ivanovitch Chaliapine (parfois Fyodor Ivanovich Shalyapin en translittération anglaise), naît le 1er (ancien style)/13 février (nouveau style) 1873 près de Kazan, dans une famille très pauvre et commence par exercer toutes sortes de métiers – cordonnier, menuisier, potier –, avant de se faire engager comme figurant, puis comme choriste, dans des troupes itinérantes. Il vagabonde d'emploi en emploi, débardeur sur la Volga, puis employé aux Chemins de fer transcaucasiens, se liant d'amitié avec un certain Alexis Maximovitch Pechkov – qui se fera bientôt connaître sous le pseudonyme de Maxime Gorki. Il étudie le chant en autodidacte, au hasard de précaires engagements ; il parvient même à intégrer la troupe d'un petit théâtre où sa belle voix de basse, souple et bien timbrée, est remarquée, un soir, par la sœur du compositeur Mikhaïl Glinka. Finalement, il est engagé, sans vraie formation, dans la troupe du Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg. Il a vingt et un ans. Il commence par tenir de petits rôles, tant bien que mal. En 1896, il chante à la foire de Nijni-Novgorod et y rencontre un mécène, Savva Ivanovitch Mamontov, qui, frappé par sa voix splendide et son instinct dramatique, l'invite à rejoindre la jeune troupe qu'il a fondée à Moscou et qui se produit au théâtre Solodovnikov.

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Écrit par

  • : licence de lettres et sciences humaines, maîtrise de lettres modernes, concepteur et présentateur des émissions musicales classiques de France-3 et R.T.L.

Classification

Pour citer cet article

Alain DUAULT. CHALIAPINE FIODOR (1873-1938) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Chaliapine - crédits : Evening Standard/ Hulton Archive/ Getty Images

Chaliapine

Fiodor Chaliapine, par A. Y. Golovine, 1912 - crédits : AKG-images

Fiodor Chaliapine, par A. Y. Golovine, 1912

Autres références

  • OPÉRA DE MONTE-CARLO

    • Écrit par Gérard CONDÉ
    • 1 074 mots

    L'inauguration de la salle construite par Charles Garnier, le 25 janvier 1879, peut être considérée comme le point de départ d'une véritable activité lyrique dans la principauté de Monaco. Mais il faudra encore attendre la nomination de Raoul Gunsbourg, en 1893, pour que l'Opéra de Monte-Carlo...

Voir aussi