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FIÈVRES HÉMORRAGIQUES VIRALES

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Thérapeutiques et prévention des fièvres hémorragiques virales

La rareté relative et l'occurrence sporadique de ces maladies, associées à des considérations éthiques, constituent un obstacle majeur à la conduite d’essais cliniques sur l'homme, entravant le développement de nouvelles stratégies d'intervention. Les modèles animaux reproduisant fidèlement la plupart des aspects de la maladie humaine sont donc essentiels pour l'évaluation de nouveaux vaccins et traitements candidats. Cependant, le développement de ces modèles pour imiter le spectre complet des maladies FHV est complexe. Les primates non humains constituent le « standard de référence » pour évaluer les contre-mesures médicales applicables à plusieurs types de FHV. Toutefois, en raison de leur coût prohibitif, des préoccupations éthiques et des aspects complexes de la logistique et de la sécurité concernant les expériences sur les primates, les rongeurs sont fréquemment utilisés pour les études d'efficacité précliniques. Par ailleurs, les virus sont classés en catégories BSL (biosafety) suivant leur dangerosité et contagiosité estimées pour l’homme, de 1 pour les moins dangereux, à 4 pour les plus dangereux, comme Ebola ou Lassa. Les virus FHV sont ainsi placés à des niveaux de confinement élevés (3 ou 4), ajoutant de fortes contraintes d’expérimentation aussi bien pour les approches in vitro, qu’in vivo.

En pratique, les patients reçoivent un traitement de soutien à visée générale, qui consiste à assurer la réhydratation et la nutrition de la personne et à administrer des médicaments pour traiter les symptômes (douleur, fièvre, vomissements, etc.). En règle générale, il n'existe aucun autre traitement curatif établi pour les FHV. Plus la détection du virus, l'admission en unité de soins intensifs et le traitement de soutien sont précoces, plus la réduction du taux de mortalité est importante. Le maintien de l'équilibre hydrique et électrolytique (ions) du patient constitue le traitement crucial. En plus de remédier au dysfonctionnement rénal, la pression artérielle et l'oxygénation doivent aussi être maintenues de façon constante. Les transfusions de plaquettes peuvent être utilisées dans les cas graves de thrombocytopénie et de saignements évidents. Un traitement symptomatique est également nécessaire chez les patients souffrant de maux de tête et de dos.

Certains traitements un peu plus spécifiques des FHV ont été évalués. La ribavirine, un médicament antiviral actif contre les virus à ADN et à ARN, s’est ainsi montrée efficace dans le traitement de certains patients atteints de fièvre de Lassa ou de FHSR. Son administration précoce semble opérante que ce soit par voie orale ou intraveineuse. Plusieurs autres médicaments antiviraux, notamment un interféron (IFN-α), les stéroïdes et le cyclophosphamide (qui bloque la synthèse des protéines), ont été utilisés en clinique pour le traitement de divers effets. Le favipiravir aurait une activité élevée contre un panel de virus de la fièvre à bunyavirus (comme le virus de la vallée du Rift), mais aussi contre le virus Ebola. L’avantage de cet antiviral est qu’il est administré par voie orale et qu’il n’y a pas besoin de respecter la chaîne de froid pour le conserver. D'autres inhibiteurs de petites molécules qui ciblent les réponses de signalisation intracellulaire sont capables d'inhiber la perméabilité des cellules endothéliales induite par certains virus FH. Cependant, le potentiel thérapeutique de ces composés doit être étudié et affiné in vitro et in vivo. Le traitement par le plasma de sujets convalescents a été utilisé avec succès chez certains patients atteints de fièvre hémorragique argentine (Junin). En Chine, une injection intraveineuse unique d’anticorps monoclonaux (mAbs pour monoclonal antibodies[...]

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Écrit par

  • : virologiste, maître de conférences, université de Montpellier

Classification

Pour citer cet article

Yannick SIMONIN. FIÈVRES HÉMORRAGIQUES VIRALES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 28/05/2019

Médias

Principales fièvres hémorragiques virales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Principales fièvres hémorragiques virales

Répartition mondiale des principales fièvres hémorragiques virales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Répartition mondiale des principales fièvres hémorragiques virales

Autres références

  • ARBOVIRUS

    • Écrit par et
    • 1 867 mots
    • 1 média
    ...bénigne parfois accompagnée d'éruptions ( dengue), la forme hémorragique, beaucoup plus grave, souvent accompagnée de troubles rénaux ( fièvre jaune, «  fièvres hémorragiques »), les formes nerveuses (encéphalites de Saint Louis, de Murray Valley, de West Nile, à tiques, japonaise). Certains de ces virus...
  • CHF-C VIRUS

    • Écrit par
    • 260 mots

    Le sigle CHF-C désigne les virus responsables de la fièvre hémorragique de Crimée (Crimean Haemorrhagic Fever : CHF) et d'infections observées en Afrique (virus Congo : C).

    Le virus Congo a été isolé pour la première fois du sang d'un enfant africain en 1956 par G. Courtois au Congo belge...

  • DENGUE

    • Écrit par
    • 2 880 mots
    • 4 médias
    La fièvre hémorragique de la dengue (FHD) et le syndrome de choc de la dengue (SCD) sont des formes graves de l'infection virale qui peuvent s'avérer mortelles chez 20 p. 100 de ceux qui en sont atteints. Seul un faible pourcentage d'individus ayant présenté des signes d'infection, développe ces formes...
  • EBOLA FIÈVRE ET VIRUS

    • Écrit par
    • 1 602 mots
    • 1 média

    La fièvre Ebola tire son nom d’une rivière de la République démocratique du Congo (RDC) qui baigne le village de Yambuku, où cette maladie a été identifiée pour la première fois en septembre 1976 chez l’homme. Les autorités de santé avaient été informées d’une maladie foudroyante par les ...

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