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FIÈVRES HÉMORRAGIQUES VIRALES

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Répartition géographique des fièvres hémorragiques virales

Répartition mondiale des principales fièvres hémorragiques virales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Répartition mondiale des principales fièvres hémorragiques virales

Les virus à l'origine des FHV sont répartis sur une grande partie du globe. Cependant, comme chaque virus est associé à une ou plusieurs espèces hôtes et(ou) vecteurs particuliers, sa présence et celle de la maladie qu’il provoque ne sont généralement observées que là où vivent ces espèces. Certains hôtes, tels que les espèces de rongeurs porteurs de plusieurs arénavirus du Nouveau Monde, vivent dans des zones géographiquement restreintes : c’est le cas notamment des rongeurs du genre Calomys, localisés en Amérique du Sud, comme Calomyscallosus pour le virus Machupo et Calomysmusculinus pour le virus Junin. Ou encore des rats du genre Mastomys localisés en Afrique et pouvant transmettre la fièvre de Lassa. Par conséquent, le risque de transmission de FHV causée par ces virus est limité à des territoires spécifiques. D'autres hôtes, tels que le rat commun (Rattusspp.), porteur du virus de Séoul, sont répartis sur plusieurs continents, augmentant de fait leur risque d’extension géographique. Même si la plupart du temps on note une certaine spécialisation du couple virus-réservoir et un nombre restreint de réservoirs, l'espèce réservoir peut varier selon les régions du globe pour certains virus FHV comme les hantavirus.

Alors que la grande majorité des patients ne sont généralement infectés que dans les zones où vit l'hôte, d’autres le sont parfois par un hôte exporté de son habitat d'origine. Par exemple, les premiers foyers de fièvre hémorragique de Marburg en Allemagne et en Yougoslavie en 1967 se sont produits lorsque des travailleurs de laboratoire ont manipulé des singes importés d’Afrique et infectés par le virus de Marburg. Certains cas sont également importés par des voyageurs infectés comme ce fut le cas avec le virus Ebola. La distribution géographique de chaque type de FHV reflète donc la gamme de son hôte de maintenance, la plupart étant localisés en Afrique, en Asie du Sud-Est ou en Amérique du Sud. En Europe, les FVH sont limitées aux infections causées par les hantavirus et le virus Crimée-Congo tandis que les hantavirus du Nouveau Monde sont la seule cause identifiée de FHV aux États-Unis, pour laquelle la transmission s’opère notamment par Peromyscusleucopus(souris à pattes blanches),spécifique de l’Amérique du Nord.

Les épidémies de fièvre hémorragique provoquées par ces virus se produisent de manière sporadique et irrégulière. Leur survenue ne peut par conséquent qu’être très difficilement prédite. Les risques d’émergence de maladies virales –  dont les FHV – se répartissent principalement en facteurs anthropiques (liés à l’homme) et en facteurs dits naturels tels que les modifications climatiques. Parmi les facteurs anthropiques, on retrouve les modifications écologiques comme la déforestation associée à l’urbanisation et à l’exploitation de nouveaux habitats naturels, les changements démographiques, sociétaux et comportementaux, mais aussi l’évolution des pratiques médicales et les progrès technologiques, notamment dans l’agriculture. Par exemple, l’émergence du hantavirus en Corée est liée à la culture intensive du riz qui a favorisé le pullulement d’espèces commensales de rongeurs, jusqu’à ce que la fréquence des rencontres homme-rongeur soit suffisamment élevée pour que le virus sorte de son cycle naturel et qu’il infecte les riziculteurs, avant de se propager à d’autres catégories de la population. Un autre exemple concerne le virus Junin, l’arénavirus responsable de la fièvre hémorragique d’Argentine (FHA), qui a comme réservoir un rat du genre Calomys : l’utilisation d’herbicides dans la culture du maïs augmenta fortement les rendements agricoles mais aussi les populations de Calomys en raison de l’abondance nutritionnelle,provoquant des épidémies[...]

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Écrit par

  • : virologiste, maître de conférences, université de Montpellier

Classification

Pour citer cet article

Yannick SIMONIN. FIÈVRES HÉMORRAGIQUES VIRALES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 28/05/2019

Médias

Principales fièvres hémorragiques virales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Principales fièvres hémorragiques virales

Répartition mondiale des principales fièvres hémorragiques virales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Répartition mondiale des principales fièvres hémorragiques virales

Autres références

  • ARBOVIRUS

    • Écrit par et
    • 1 867 mots
    • 1 média
    ...bénigne parfois accompagnée d'éruptions ( dengue), la forme hémorragique, beaucoup plus grave, souvent accompagnée de troubles rénaux ( fièvre jaune, «  fièvres hémorragiques »), les formes nerveuses (encéphalites de Saint Louis, de Murray Valley, de West Nile, à tiques, japonaise). Certains de ces virus...
  • CHF-C VIRUS

    • Écrit par
    • 260 mots

    Le sigle CHF-C désigne les virus responsables de la fièvre hémorragique de Crimée (Crimean Haemorrhagic Fever : CHF) et d'infections observées en Afrique (virus Congo : C).

    Le virus Congo a été isolé pour la première fois du sang d'un enfant africain en 1956 par G. Courtois au Congo belge...

  • DENGUE

    • Écrit par
    • 2 880 mots
    • 4 médias
    La fièvre hémorragique de la dengue (FHD) et le syndrome de choc de la dengue (SCD) sont des formes graves de l'infection virale qui peuvent s'avérer mortelles chez 20 p. 100 de ceux qui en sont atteints. Seul un faible pourcentage d'individus ayant présenté des signes d'infection, développe ces formes...
  • EBOLA FIÈVRE ET VIRUS

    • Écrit par
    • 1 602 mots
    • 1 média

    La fièvre Ebola tire son nom d’une rivière de la République démocratique du Congo (RDC) qui baigne le village de Yambuku, où cette maladie a été identifiée pour la première fois en septembre 1976 chez l’homme. Les autorités de santé avaient été informées d’une maladie foudroyante par les ...

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