EBOLA FIÈVRE ET VIRUS
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La fièvre Ebola tire son nom d’une rivière de la République démocratique du Congo (RDC) où cette maladie a été identifiée pour la première fois en septembre 1976 chez l’homme. Elle appartient au groupe des fièvres hémorragiques, comme les fièvres Marburg, Lassa, Rift, etc. Elle débute par une fièvre brutale et intense, accompagnée de multiples troubles somatiques, diarrhées, éruptions cutanées. La mort survient en quelques jours dans la proportion de 25 à 90 p. 100 des cas selon la souche virale à la suite d’un état de choc, lui-même consécutif à une insuffisance rénale et hépatique majeure et à des hémorragies internes et externes (peau et conjonctive). La maladie entraîne, chez les cas non mortels, d’importantes séquelles neurologiques et hépatiques. Le malade doit être isolé pour éviter la contamination des personnes à son contact et placé dans des unités de soins intensifs où il est réhydraté. On cherche surtout à inhiber, avec divers agents anticoagulants, la coagulation vasculaire disséminée responsable de l’extension des signes cliniques à tous les organes. Il n’existe pas de traitement reconnu spécifique de la fièvre Ebola. Depuis l’été 2015, il existe au moins un vaccin efficace.
La maladie est provoquée par Ebolavirus, plus communément appelé virus Ebola. Le virus appartient à la famille des Filoviridae, des agents infectieux qui doivent leur nom à leur aspect filamenteux au microscope électronique. Leur matériel héréditaire est un ARN de petite taille, doté de sept gènes seulement codant pour neuf gènes viraux. On en compte cinq espèces différentes, nommées d’après leur lieu d’origine. Elles ont toutes en commun environ 60 p. 100 de leur génome, mais diffèrent pour le reste, ce qui est à l’origine de différences dans leur pathogénicité. Ainsi l’une de ces souches virales, le virus Reston, n’est que faiblement pathogène pour l’homme. Les épidémies humaines graves sont quant à elles dues aux autres souches, principalement africaines. Ainsi, l’épidémie de 2013-2015 est provoquée par la souche Zaïre, désormais appelée Eb [...]
Le virus Ebola (ou Ebolavirus), pris ici au microscope électronique, montre une structure filamenteuse. Le diamètre de ses filaments est d'environ 70 nanomètres (1 nm = 10-9 mètre).
Crédits : C. Goldsmith/ CDC
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Écrit par :
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris-VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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EBOLA (VACCIN CONTRE LE VIRUS)
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Pour citer l’article
Gabriel GACHELIN, « EBOLA FIÈVRE ET VIRUS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 20 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/ebola-fievre-et-virus/