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TAYLOR ELIZABETH (1932-2011)

Elizabeth Taylor - crédits : Keystone Features/ Moviepix/ Getty Images

Elizabeth Taylor

Des nombreux « enfants prodiges » qu'Hollywood a élevés au rang de star, Elizabeth Taylor est celle qui aura connu la carrière la plus longue, s'étendant sur plus de quarante ans – et également la plus brillante. Enfant-star débutant entre autres dans la série des Lassie, elle passe aisément le cap difficile de l'adolescence (Les Quatre Filles du docteur March) et joue très tôt les jeunes femmes adultes (Le Père de la mariée). Deux films la portent au rang de star pleinement adulte, Une place au soleil et Géant. Beauté, énergie et passion sont ses atouts, ce qui n'exclut pas les qualités d'une actrice instinctive qui a su apprendre son métier rôle après rôle. Au début des années 1980, un livre la consacre « la dernière des stars ». En effet, le morceau d'anthologie que constituait en 1963 l'entrée à Rome d'Elizabeth Taylor en reine d'Égypte dans Cléopâtre, de J. L. Mankiewicz, marque à la fois l'apogée de la mise en scène hollywoodienne fastueuse et le zénith de l'image de la star. Telle une icône, elle paraît perpétuer une époque révolue alors qu'Hollywood se transforme sous le choc de la télévision et l'influence du cinéma européen. C'est moins dans la suite de sa carrière qu'elle se montre le plus « star » que dans sa vie privée généreusement médiatisée : ses huit mariages, dont deux avec Richard Burton, ses colères, ses caprices, l'alcool, son goût du clinquant (robes, coiffures, diamants...), la mort accidentelle de celui qui fut sa grande passion, le producteur Mike Todd, une opération d'une tumeur au cerveau en 1997, son engagement contre le sida...

A star is born

Elizabeth Rosemond Taylor est née le 27 février 1932 à Londres, où ses parents, commerçants américains en objets d'art, avaient ouvert une galerie de tableaux. En 1939, ils quittent l'Europe pour Los Angeles, où un ami remarque la beauté de la fillette et la pousse vers le cinéma, d'autant plus aisément que Mme Taylor mère fut actrice de théâtre jusqu'à son mariage. Elizabeth débute ainsi à dix ans chez Universal, avant que la M.G.M. ne la fasse jouer, entre autres, au côté d'une « star » du studio, Lassie, le fidèle chien. Elle gagne ses galons de star à douze ans avec National Velvet (Le Grand National, Clarence Brown, 1944), dans le rôle de Velvet Brown, « la petite fille qui aimait son cheval ». La jeune Elizabeth s'inscrit dans la continuation des rôles interprétés par Shirley Temple : une fillette charmante, souriante, un peu espiègle, au regard perçant et direct, les yeux violets encadrés de belles joues brillantes et de longs cheveux noirs. Mais elle grandit tout naturellement avec ses rôles. À quinze ans, elle joue avec trois stars de l'époque, William Powell, Zasu Pitts et Irene Dunne (Mon Père et nous, Michael Curtiz, 1947), puis elle est Amy, la plus peste des Quatre Filles du docteur March (Little Women, Mervyn LeRoy, 1949), aux côtés de Margaret O'Brien, Janet Leigh et June Allyson. À dix-huit ans, elle épouse – pour trois mois seulement – Nicky Hilton, héritier de la célèbre chaîne d'hôtels, en même temps qu'elle interprète la fille de Spencer Tracy et Joan Bennett dans Le Père de la mariée (Father of the Bride), de Vincente Minnelli (1950). Viennent ensuite les succès qui lui font rencontrer les stars déjà établies ou montantes : Rock Hudson, Montgomery Clift, James Dean, Robert Taylor, William Powell, Stewart Granger, Peter Ustinov, Van Johnson...). Deux films se détachent ici : Une place au soleil (A Place in the Sun, 1951) et Géant (1956) de George Stevens,

Dans Une place au soleil, Elizabeth Taylor forme un couple aussi mythique que tragique avec Montgomery Clift, dont elle restera une amie fidèle jusqu'à la mort de celui-ci en 1966. Face à Shelley Winters, malheureuse[...]

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux Cahiers du cinéma

Classification

Pour citer cet article

Joël MAGNY. TAYLOR ELIZABETH (1932-2011) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BURTON RICHARD (1925-1984)

    • Écrit par Jacques SICLIER
    • 656 mots
    • 2 médias

    Richard Jenkins naît le 10 novembre 1925 à Pontrhyden, village minier du pays de Galles. Il est le douzième des treize enfants d'une famille de mineurs. Jamais il ne reniera ses origines. Enfant, il obtient une bourse d'études pour Oxford grâce à un de ses professeurs, Philip Burton. Celui-ci l'encourage...

  • STARS ET VEDETTES

    • Écrit par Gérard LEGRAND
    • 3 608 mots
    • 11 médias
    ...archétype » de la blonde, Jean Harlow. Il est symbolique que celle qui aura sans doute été la dernière star, authentique, du cinéma américain, soit Elizabeth Taylor. Née dans le sérail, vedette-enfant à dix ans, relancée en jeune fiancée idéale, à la fois sensuelle et pure, passionnée et victime, dans...

Voir aussi