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HARLOW JEAN (1911-1937)

Jean Harlow, de son vrai nom Harlean Carpenter, est née le 3 mars 1911 à Kansas City (Missouri). Réputée d'abord pour sa grande beauté et sa sensualité exacerbée, qui firent d'elle l'archétype de la « bombe sexuelle blonde », Jean Harlow gagna ses galons d'actrice avant de disparaître au sommet de son art.

Fille d'un dentiste prospère de Kansas City, Jean Harlow s'installe à Los Angeles avec sa mère après la séparation de ses parents. Elle quitte l'école à seize ans et s'enfuit pour se marier. En 1928, contre la volonté de son mari, elle se lance dans une carrière d'actrice ; le couple divorce. Temporairement sous contrat avec le producteur de films comiques Hal Roach, elle marque profondément les esprits avec un rôle, certes petit mais inoubliable, dans le court-métrage Double Whoopee (1929) avec Laurel et Hardy, dans lequel apparaissent pour la première fois à l'écran ses jambes légendaires. Après ses débuts dans le parlant avec The Saturday Night Kid (1929) de Clara Brown, elle est remarquée par l'industriel et producteur Howard Hughes, qui l'engage pour remplacer l'actrice suédoise Greta Nissen dans le film parlant adapté de son film muet à grand spectacle Hell's Angels, consacré à l'aviation. Malgré une performance inégale, elle fait sensation avec une réplique devenue classique : « Seriez-vous choqué si j'enfilais quelque chose de plus confortable ? »

Après la sortie de Hell's Angel, Hughes « prête » Jean Harlow à d'autres studios. Elle interprète des rôles plus décoratifs qu'exigeants dans des films comme Public Enemy (L'Ennemi public, 1931) pour la Warner Bros. et Platinum Blonde (Blonde platine, 1931) pour la Columbia, puis Hughes cède son contrat à la Metro Goldwyn Mayer pour la somme de 60 000 dollars. Elle doit attendre qu'Anita Loos lui écrive un rôle sur mesure dans Red-Headed Woman (1932) pour que les producteurs de la M.G.M. se rendent compte de son potentiel dans les dialogues comiques. Sa cote de popularité auprès du public, des critiques et du milieu du cinéma croît de film en film : Red Dust (La Belle de Saigon, 1932), Dinner at Eight (Les Invités de huit heures, 1933), Hold Your Man (1933) et Bombshell (1933) connaissent tous un grand succès. Après le durcissement du Code de la censure cinématographique, elle compense la plus faible dimension érotique de sa présence à l'écran en jouant d'une sophistication nouvellement acquise et d'une séduisante vulnérabilité.

Le succès de la carrière professionnelle de Harlow contraste drastiquement avec sa vie privée, ponctuée de déceptions et de tragédies. Son deuxième mariage, avec le producteur de la M.G.M. Paul Bern, prend fin avec le décès de celui-ci en 1932, selon toute apparence dû à un suicide. Elle se marie une troisième fois, avec le réalisateur Harold Rosso, mais le couple divorce moins d'un an plus tard. Alors qu'elle s'apprête à épouser William Powell, son fiancé de longue date et partenaire régulier à l'écran, elle tombe gravement malade. Atteinte d'urémie, elle meurt à vingt-six ans. Son dernier film, Saratoga, sort de manière posthume. La figurante Mary Dees remplace Jean Harlow dans plusieurs scènes.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. HARLOW JEAN (1911-1937) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • COMÉDIE AMÉRICAINE, cinéma

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 5 126 mots
    • 18 médias
    ...Larceny Lane, 1931) ; Taxi ! (1932) de Roy Del Ruth ; Jimmy the Gent (1934) de Michael Curtiz], ou son équivalent féminin et provocateur incarné par Jean Harlow dans Red-Headed Woman (La Belle aux cheveux roux, 1932) de Jack Conway, Red Dust (La Belle de Saïgon, 1932) de Victor Fleming.
  • FORBIDDEN HOLLYWOOD (rétrospective)

    • Écrit par Christian VIVIANI
    • 1 186 mots
    • 1 média
    La Jean Harlow de RedHeadedWoman, après avoir failli provoquer un adultère, épousait un homme riche et âgé et engageait une liaison avec son séduisant chauffeur français (Charles Boyer). En revanche, l’amoralité de Baby Face, qui hâta l’application stricte du Production Code renforcé, était...
  • STARS ET VEDETTES

    • Écrit par Gérard LEGRAND
    • 3 608 mots
    • 11 médias
    ...recours aux modèles antérieurs : Marilyn Monroe fut renvoyée (à tort, mais elle domina cette référence) à l'« archétype » de la blonde, Jean Harlow. Il est symbolique que celle qui aura sans doute été la dernière star, authentique, du cinéma américain, soit Elizabeth Taylor. Née dans le...

Voir aussi