Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

GRANGER STEWART (1913-1993)

Grand, beau, athlétique, distingué, l'œil impertinent, Stewart Granger a été, pour toute une génération de cinéphiles, l'incarnation de l'aventurier romantique, héros de films d'aventures exotiques, de westerns, dont The Last Hunt (La Dernière Chasse) de Richard Brooks (1955), et, surtout, de films de cape et d'épée, comme The Prisoner of Zenda (Le Prisonnier de Zenda) de Richard Thorpe (1952), Moonfleet (Les Contrebandiers de Moonfleet) de Fritz Lang (1955) et Scaramouche de George Sidney (1952). Cette aptitude à jouer dans des films d'action, où il combinait de manière unique un raffinement tout britannique et une rudesse tout américaine, a par trop occulté son talent de comédien, au jeu sobre et subtil, fondé sur le corps, le comportement, plutôt que, selon la tradition anglaise, sur la diction.

Né le 6 mai 1913 à Londres, d'un père officier dans l'armée et d'une mère, Frederica Lablache, issue d'une famille de comédiens, Stewart Granger fait des études au collège d'Epsom, puis suit les cours de la Webber-Douglas School of Dramatic Art. Après avoir été figurant de cinéma, il fait ses premiers pas sur scène en 1935 dans The Cardinal, à Hull. Il joue ensuite avec la Birmingham Repertory Company avant de débuter dans le West End londonien en 1938 puis de rejoindre la troupe de l'Old Vic. Il s'engage en 1940. Démobilisé, en 1942, pour invalidité, il reprend son activité théâtrale et développe la carrière cinématographique qu'il avait entreprise avant la guerre avec So This Is London de Thornton Freeland (1939). Il devient alors le protagoniste de romances populaires — dont les plus fameuses sont Fanny by Gaslight (L'Homme fatal) d'Anthony Asquith (1944), Waterloo Road (Un soir de rixe) de Sidney Gilliat (1944) et The Magic Bow (L'Archet magique) de Bernard Knowles (1946) — et d'œuvres plus ambitieuses, comme Caesar and Cleopatra (César et Cléopâtre) de Gabriel Pascal (1945), produites par Gainsborough Pictures.

Après une demi-douzaine de films tournés pour le compte de Rank Organisation, Stewart Granger signe pour sept ans avec la M.G.M. qui lui confie le rôle d'Allan Quatermain dans King Solomon's Mines (Les Mines du roi Salomon) de Compton Bennett et Andrew Marton (1950). C'est le début d'une série de productions prestigieuses dirigées par des réalisateurs vedettes de la firme qui le rendront célèbre. À expiration de son contrat, il quitte — pour des raisons personnelles liées à son divorce avec Jean Simmons qu'il avait épousée en 1950 — les États-Unis, dont il était devenu citoyen en 1956. Mais les films qu'il tourne en Europe, d'abord en Grande-Bretagne, puis en Italie et en Allemagne, étant, de son propre aveu, de plus en plus médiocres, il cesse son activité en 1967. Il ne la reprendra qu'occasionnellement, pour une série télévisée et trois téléfilms, au début des années 1970 puis au milieu des années 1980, et pour deux films tournés en 1978 et en 1986.

— Alain GAREL

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

Classification

Pour citer cet article

Alain GAREL. GRANGER STEWART (1913-1993) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi