COVID-19
- Article mis en ligne le
- Modifié le
- Écrit par Gabriel GACHELIN
Traitements de la Covid-19
La prise en charge des malades – y compris le recours à l’oxygénothérapie, puis à une assistance respiratoire en cas de détresse respiratoire – est restée essentiellement symptomatique (action sur les manifestations de la maladie et non sur les causes de la pathologie). C’est ce qui explique le poids pris par les hospitalisations et réanimations dans la prise en charge de la Covid-19 au cours de la première année de la pandémie.
Une meilleure compréhension de l’évolution de la maladie a rapidement permis d’orienter les patients vers certains traitements qui limitent l’évolution vers des formes graves exigeant la réanimation. Ainsi, des molécules anti-inflammatoires (dexaméthasone, anticytokines pro-inflammatoires, anticorps contre ces cytokines et contre leurs récepteurs), qui atténuent l’intensité de la tempête cytokinique, font dorénavant partie du traitement. Associées à des anticoagulants, elles réduisent la gravité des effets de la tempête cytokinique et diminuent donc la fréquence d’entrée en réanimation.
Dès le début de l’évolution pandémique, on a recherché des stratégies plus spécifiques contre le virus. Plusieurs anticorps monoclonaux anticoronavirus issus des biotechnologies et conçus à partir d’anticorps neutralisants présents dans le sang de malades guéris possèdent une efficacité certaine lorsqu’ils sont injectés au début de l’infection, avant l’évolution vers une forme grave. La modélisation de la structure spatiale des protéines Spike des différents variants permet la construction rapide d’anticorps monoclonaux précisément adaptés au variant du virus infectant le malade.
À peu près tous les médicaments actifs sur des infections provoquées par des virus à ARN, par exemple ceux utilisés contre le sida ou Ebola, ont été testés, mais sans succès décisif. La prescription de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine, médicaments antipaludéens utilisés aussi contre le lupus et la polyarthrite rhumatoïde, a suscité des débats passionnés et est devenue dans certains pays un enjeu politique (Brésil, États-Unis…), malgré de multiples études montrant que ces molécules n’ont pas d’effet bénéfique contre la Covid-19.
On recherche également l’activité antivirale de molécules dont l’usage est déjà approuvé en médecine et qui seraient susceptibles d’interférer avec le cycle du virus. La plupart, dont l’ivermectine, se sont révélées inefficaces.
La maîtrise des techniques bio-informatiques autorise la conception de médicaments nouveaux. Ainsi, plusieurs molécules ont été synthétisées à partir de la structure 3D d’enzymes spécifiques de la Covid-19. Certaines de ces molécules, dont deux sont issues du bocéprévir et du télaprévir, des antiprotéases actives contre le virus de l’hépatite C, ciblent la protéase majeure du SARS-CoV-2 (MPro), indispensable à la maturation des protéines virales. Une de ces molécules, produite par Pfizer (Paxlovid PF-07321332), effondre de manière remarquable le taux d’hospitalisation chez les patients à risque n’ayant pas encore besoin d’oxygène. Des inhibiteurs de la réplication virale (analogues de nucléotides) sont expérimentés selon une démarche qui rappelle celle entreprise à propos du sida. Il s’agit ici moins de détruire le virus que de contenir sa multiplication. Une molécule antivirale orale, le molnupiravir, produit par Merck, déjà utilisée contre la grippe et l’hépatite C, réduit significativement la charge virale en perturbant le cycle réplicatif. Son usage contre les formes modérées de la Covid-19 a été autorisé en octobre 2021 en dépit de craintes concernant son caractère mutagène sur le virus.
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
Classification
Pour citer cet article
Gabriel GACHELIN. COVID-19 [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )
Article mis en ligne le et modifié le 22/08/2023
Médias
Virus SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19
NIAID-RML
Distribution des cas de Covid-19 le 11 mars 2020
COVID-19 Dashboard by the Center for Systems Science and Engineering (CSSE) at Johns Hopkins University
Prélèvement nasal pour un test de la Covid-19
Blue Planet Studio/ Shutterstock
Autres références
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