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COVID-19

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Signes cliniques

Dans au moins 60 % des cas, le sujet infecté ne manifeste pas de signes cliniques significatifs – on dit qu’il est asymptomatique – ou présente des signes très banals – fièvre, toux et fatigue – qui disparaissent spontanément en quelques jours. L’infection virale passe dans ces cas quasiment inaperçue, ce qui a pour conséquence que l’on ignore – en dehors de situations particulières où des tests systématiques sont réalisés sur une population – le véritable nombre de personnes infectées. On note de nombreux autres signes moins fréquents comme des céphalées, la perte de l’odorat (anosmie) et du goût (agueusie) révélant une atteinte du tissu nerveux, des troubles intestinaux mimant une gastro-entérite, des douleurs musculaires et articulaires, des troubles nerveux de divers types, montrant que nombre d’organes sont touchés. L’identification formelle d’une Covid-19 active repose sur la positivité à un test PCR (polymerasechainreaction). Dans 10 à 15 % des cas, une pneumopathie se développe, avec des images radiologiques inhabituelles mais caractéristiques (opacités à l’aspect de verre dépoli, poumon blanc). Une aggravation de l’état du patient peut survenir quelques jours après les premiers signes, probablement liée à une dysfonction des interférons de type I, molécules impliquées dans la défense innée contre les virus. Une hospitalisation est souvent nécessaire pour pallier les difficultés respiratoires. Dans environ 5 % des cas, elle doit se réaliser en service de réanimation du fait d‘une détresse respiratoire. Le taux de décès de la Covid-19 est difficile à estimer du fait du nombre de cas asymptomatiques. Il varie avec l’âge et, selon l’Imperial College de Londres, il passe dans les populations non vaccinées de 0,1 % avant l’âge de quarante ans à plus de 10 % après quatre-vingts ans.

Les décès surviennent surtout par insuffisance respiratoire, mais aussi en raison d’atteintes cardiaques et rénales. Les connaissances acquises parallèlement à la croissance du nombre de malades montrent que les atteintes sont plus générales qu’on ne le pensait dans les premiers mois de la crise sanitaire. L’aggravation de l’état des patients et l’atteinte d’organes autres que le poumon sont provoquées par une réponse immunitaire exacerbée aboutissant à ce qu’on appelle un « orage » – ou « tempête » – cytokinique, dévastateur pour les tissus où il se produit. L’autopsie de sujets décédés au cours de leur séjour en réanimation montre en particulier, d’importantes atteintes des vaisseaux avec des lésions de l’endothélium vasculaire, de nombreuses microembolies, ainsi que des lésions de l’épithélium des alvéoles pulmonaires. De ce fait, l’interface sang-air dans les alvéoles est fortement dégradée et les échanges gazeux ne sont plus réalisés correctement. Ces données expliquent l’orientation thérapeutique mise en place dès la fin de l’année 2020, qui vise à limiter l’intensité de cette réponse immunitaire exacerbée et, ce faisant, l’évolution vers la gravité.

L’infection symptomatique par le virus entraîne une nette augmentation des risques de complications pendant la grossesse et, souvent, des séquelles significatives. Les formes persistantes de la Covid-19 – couramment appelées « Covid long » – concernent des situations dans lesquelles les signes cliniques de la maladie subsistent plusieurs mois après la phase aiguë, même après une apparente guérison virale, peut-être du fait de la persistance du virus dans certains tissus de l’organisme. Des atteintes de l’état général et de divers organes (poumons, reins, cœur et surtout système nerveux) chez des patients ayant subi une forme grave de la maladie peuvent nécessiter une réhospitalisation même plusieurs mois après l’infection aiguë.

La contagion interhumaine par[...]

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

Classification

Pour citer cet article

Gabriel GACHELIN. COVID-19 [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 22/08/2023

Médias

Virus SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19 - crédits : NIAID-RML

Virus SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19

Distribution des cas de Covid-19 le 11 mars 2020 - crédits : COVID-19 Dashboard by the Center for Systems Science and Engineering (CSSE) at Johns Hopkins University

Distribution des cas de Covid-19 le 11 mars 2020

Prélèvement nasal pour un test de la Covid-19 - crédits : Blue Planet Studio/ Shutterstock

Prélèvement nasal pour un test de la Covid-19

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