Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS & MÉTIERS (CNAM)

Le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) est un établissement public parisien à caractère scientifique, culturel et professionnel. Il a été fondé le 10 octobre 1794 à l’initiative de l’abbé Grégoire (1750-1831). Placé sous la tutelle du ministère chargé de l’Enseignement supérieur, il assure des missions de formation supérieure continue, de recherche et de diffusion de la culture scientifique non seulement à Paris, mais aussi dans le reste de la métropole, en outre-mer et à l’international. On peut rattacher l’origine de cette institution à la collection d’outils et de machines rassemblée au cours de la deuxième moitié du xviiie siècle par Jacques Vaucanson (1709-1782) dans l’hôtel de Mortagne (rue de Charonne).

Principaux jalons historiques

La Convention décide, le 19 vendémiaire an III (10 octobre 1794), en se fondant sur le rapport de l’abbé Grégoire, de réunir tous les objets permettant la démonstration des arts industriels dans « un dépôt de machines, modèles, outils, dessins, descriptions et livres dans tous les genres d'arts et métiers », pour y expliquer « la construction et l'emploi des outils et machines utiles aux arts et métiers », et y recueillir « l'original des instruments et machines inventés ou perfectionnés ». Les bâtiments de l’ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs sont attribués par le Directoire au Conservatoire qui n'en prend possession que le 2 avril 1799, après l'éviction de la manufacture d'armes qui l'occupait. Les collections rassemblées par Vaucanson, puis conservées et enrichies par Alexandre-Théophile Vandermonde (1735-1796) sont alors complétées par des pièces provenant du cabinet des machines de l’ancienne Académie des sciences et des saisies. Dès l’origine, le Conservatoire assure une mission de transmission des savoirs techniques par le biais de la démonstration, en utilisant les objets collectés. Il est chargé aussi d’apporter son expertise aux constructeurs et aux pouvoirs publics quant à l’intérêt de nouveaux procédés pour l’industrie.

Les modèles et machines des dépôts de l'État occupent alors les galeries du CNAM qui est désormais en mesure de remplir les conditions d'un enseignement pratique procédant du spectacle des inventions mécaniques rassemblées. C’est à l’initiative de la Restauration que le Conservatoire acquiert sa position singulière. L'ordonnance du 25 novembre 1819 lui accorde en effet le caractère d'une « haute école d'application des connaissances scientifiques au commerce et à l'industrie » et y institue « un enseignement public et gratuit pour l'application des sciences aux arts industriels ». Les premières chaires sont confiées à Charles Dupin (1784-1873), Nicolas Clément-Desormes (1779-1841) et Jean-Baptiste Say (1767-1832) qui y enseignent respectivement la mécanique, la chimie industrielle et l'économie industrielle appliquée. 

Au xixe siècle, le Conservatoire se développe selon un modèle combinant enseignements sans condition de diplôme, ouverts à toutes et à tous, et collections techniques, mobilisant un corps enseignant qui joue un rôle de pivot entre le monde savant et la sphère industrielle. L’établissement connaît alors un rayonnement national et international à travers la création de nombreuses chaires et le développement des galeries autour des nouvelles filières techniques (mécanique, métallurgie, chemins de fer, chimie appliquée à l’agriculture, teinture et apprêt, électricité…), mais aussi grâce à l’implication des professeurs dans de prestigieuses sociétés savantes (Académie des sciences, Académie des sciences morales et politiques, Société d’encouragement pour l’industrie nationale) et dans les jurys des expositions universelles. Les années 1850 voient, avec l’aménagement d’une « salle des machines en mouvement » dans l’ancienne[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur des Universités, administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers

Classification

Pour citer cet article

Olivier FARON. CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS & MÉTIERS (CNAM) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

Voir aussi