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COMMUNICATION Les processus de la communication

L'évolution qui a marqué les problèmes de la communication dans le monde contemporain s'inscrit dans la terminologie, elle-même reflet de la conceptualisation. En français comme en anglais, tend à se constituer une opposition entre deux sens du mot « communication » : celui de possibilité de passage ou de transport entre deux points (on parle alors de voies de communication) ; celui de transmission supposée au moins réciproque des messages et de leurs significations.

Cette interférence sémantique n'est pas fortuite et n'est pas, en français, un « anglicisme ». En fait, la communication de signes se substitue en partie au transfert de personnes et de choses par un allégement caractéristique. Chaque message peut alors se définir comme une combinaison de signes en tant que référés à une signification selon un certain code. Qu'il faille parler de code suppose toujours un minimum d'arbitraire ou de « convention » qui réside au moins dans le choix du type de signes, même s'ils peuvent être dits analogiques. Une photographie ou des séquences animées de photos projetées supposent l'apprentissage d'un décodage, c'est-à-dire, pour le moins, de la signification des conditions d'isolement et de présentation de certains types d'images et de la sélection exclusive qu'elles font ou ont l'air de faire de certaines propriétés. La valeur intérimaire d'une photo par rapport à son modèle, la signification de l'échange de photos sont des objets de l'étude de la communication. Pour être rendu disponible par des processus héréditaires, tel ou tel signal animal n'en est pas moins susceptible d'un arbitraire qui requiert éventuellement apprentissage et, en tout cas, se prête à des aménagements particuliers en fonction d'expériences particulières, pas nécessairement spécifiques, c'est-à-dire communes à l'espèce. Toute communication suppose donc une source, distincte ou non d'un émetteur ou communicateur qui code dans un message la signification issue de la source, quelle que soit la nature matérielle du code utilisé : signaux acoustiques, vocaux ou non, signaux optiques, signaux directs non permanents (gestes, éclairs) ou au contraire fixés en enregistrements ou documents (écriture, photographie, cinéma, etc.). Le message ainsi constitué est transmis par un support matériel, ligne ou canal de transmission vers un récepteur qui déchiffre ou décode le message dans l'état où il le reçoit (après pertes et brouillages éventuels dus au bruit) et en tire ainsi sa propre version ou signification (version du destinataire). On reconnaîtra ici le schéma élémentaire usité dans la théorie de l'information.

Le schéma de la communication

Les aspects informationnels

Cette assimilation au schéma informationnel est justifiée dans la mesure où, pour qu'il y ait communication, il faut nécessairement que les communicateurs (émetteur et récepteur) disposent de moyens d'information au sens physique et mathématique du mot, c'est-à-dire d'au moins deux éléments discriminables par un détecteur de différences (par exemple, un appareil perceptif humain ou encore une machine), et susceptibles d'être opposés dans une alternative telle que la probabilité d'apparition d'aucun des termes dans un message ne soit ni nulle ni certaine (égale à 1).

La quantité d'information disponible dans un système de formation de messages (clavier) est d'autant plus grande qu'il y a plus d'éléments discriminables (touches) et que les probabilités d'utilisation des différentes touches sont plus égales a priori et plus indépendantes dans le temps. Dans cette définition de la quantité d'information par le maximum de désordre (ou le minimum de prédétermination), on retrouve la définition de l' entropie[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., directeur de laboratoire de psychologie sociale, université de Paris-VII.

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