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CHAMP SÉMANTIQUE ET CHAMP LEXICAL

En lexicologie, le terme « champ » est utilisé pour désigner la structure d'un domaine linguistique donné. Les deux notions de « champ sémantique » et de « champ lexical » sont très souvent confondues. Toutefois, lorsqu'on les distingue, on réserve généralement le terme champ sémantique pour caractériser le fonctionnement propre à une unité lexicale, et celui de champ lexical pour décrire des relations entre plusieurs unités lexicales.

Le champ sémantique

On peut, dans cette perspective, appeler champ sémantique l'aire couverte par la ou les significations d'un mot de la langue à un moment donné de son histoire, c'est-à-dire appréhendée en synchronie.

Lorsque le mot considéré est polysémique (c'est-à-dire possède plusieurs significations différentes, mais apparentées), la description de son champ sémantique doit rendre compte tout à la fois de la parenté de sens et des différences entre les significations du mot. Ainsi le champ sémantique de « peinture » couvre-t-il les diverses significations que prend ce mot, par exemple, dans « peinture en bâtiment », « peinture à l'huile », « peinture beige », « peinture impressionniste », « peinture murale », « peinture de mœurs », etc. Diverses approches théoriques ont été proposées pour appréhender le champ sémantique des polysèmes en termes de noyau de sens commun et de différences liées à la diversité des emplois en contexte. Les unes s'inscrivent dans la perspective structuraliste de la sémantique dite componentielle (Bernard Pottier, François Rastier), d'autres dans le cadre de la psychomécanique de Gustave Guillaume (Jacqueline Picoche, Structures sémantiques du lexique français, 1986). D'autres enfin proposent des modèles formels dans lesquels le champ sémantique d'un mot est caractérisé comme un espace de sens apparentés qui se trouve construit de façon dynamique par l'interaction entre le mot considéré et les mots qui l'environnent dans l'énoncé (ainsi Bernard Victorri dans La Polysémie, construction dynamique du sens, 1996).

En revanche, en cas d'homonymie, c'est non plus un unique champ sémantique qu'il faut décrire, mais plusieurs. Ainsi le mot « grève » se verra-t-il associer deux champs sémantiques distincts : le premier correspondant à des emplois du type « se promener sur la grève », le second à des emplois du type « se mettre en grève ».

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Pour citer cet article

Catherine FUCHS. CHAMP SÉMANTIQUE ET CHAMP LEXICAL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AFRIQUE NOIRE (Culture et société) - Littératures

    • Écrit par Jean DERIVE, Jean-Louis JOUBERT, Michel LABAN
    • 16 566 mots
    • 2 médias
    Il paraît plus rigoureux de se poser la question d'une éventuelle représentation autochtone de la littérarité d'aprèsles champs lexicaux des langues locales. Des investigations en ce sens ont mis en lumière que beaucoup de cultures possédaient des paires antinomiques et discriminantes permettant...
  • LINGUISTIQUE - Domaines

    • Écrit par Catherine FUCHS
    • 6 202 mots
    • 2 médias
    ...notion saussurienne de valeur, a proposé de décomposer la signification des unités en traits distinctifs appelés sèmes, et de regrouper les unités en champs lexicaux en fonction des sèmes qui leur sont communs : c'est ce que l'on appelle l'analyse componentielle (ou sémique). D'autres approches plus...
  • NOMS VERNACULAIRES, botanique

    • Écrit par Jean-Marie PRUVOST-BEAURAIN
    • 3 436 mots
    Limitée à un peuple ou à une langue, une étude aussi exhaustive que possible du vocabulaire concernant les végétaux ou les champignons doit au moins examiner ou tenir compte des questions ou des faits suivants : quels sont les organismes connus (et par qui, à partir de quel âge, y a-t-il des différences...
  • NOMS VERNACULAIRES FRANÇAIS (botanique)

    • Écrit par Jean-Marie PRUVOST-BEAURAIN
    • 3 884 mots
    • 2 médias

    Chaque langue possède un champ lexical propre pour nommer les végétaux et les champignons, ou plutôt une partie d'entre eux, et ce qui s'y rapporte (cf. noms vernaculaires, botanique). La formation de ces noms étant en général tout à fait indépendante de la nomenclature scientifique...

Voir aussi