POLYSÉMIE
La polysémie est la propriété qu'ont certains signes de la langue d'offrir plusieurs sens : « violon » désigne un instrument de musique, celui qui en joue, une prison. Aux unités polysémiques s'opposent les unités monosémiques (la plupart des termes scientifiques). Beaucoup de termes scientifiques étant des mots de la langue courante empruntés pour un usage particulier, certains phénomènes de polysémie peuvent jouer : si pour le chimiste le symbole Cu désigne un objet précis, pour la langue en général cuivre désigne, en plus d'un certain métal, l'ensemble des instruments de cuisine ou des objets d'ornement d'une maison, les planches de cuivre gravées pour l'illustration d'un livre, l'ensemble des instruments à vent en cuivre d'un orchestre (à noter que les tropes jouent un grand rôle dans la polysémie).
Il est évident que la polysémie d'une unité est fonction de sa fréquence. Mais il paraît difficile d'évaluer rigoureusement ce rapport. Plus délicate est la question du rapport entre homonymie et polysémie : il n'est pas toujours aisé de déterminer quelles unités doivent être décrites comme possédant des sens secondaires multiples (polysémie) et quelles unités doivent recevoir des descriptions différentes (homonymie). Si la question était importante pour la linguistique structuraliste proprement dite, dont la lexicographie constitue un domaine central, elle a cessé de l'être pour la linguistique générative, où les critères retenus pour le choix entre les traitements polysémiques ou homonymiques de telle unité sont les notions de simplicité et d'économie.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Michel BRAUDEAU : écrivain
Classification
Pour citer cet article
Michel BRAUDEAU, « POLYSÉMIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Autres références
-
HOMONYMIE / POLYSÉMIE, notion d'
- Écrit par Catherine FUCHS
- 7 420 mots
Le terme « homonymie », introduit en français au xvi e siècle, nous vient, par l'intermédiaire du latin, du grec homônymia, formé sur homo- et onoma (littéralement « [qui a] même nom »). Sont dits homonymes des mots ayant des sens différents et qui possèdent la même forme[...]
-
AMBIGUÏTÉ, linguistique
- Écrit par Pierre LE GOFFIC
- 3 761 mots
Un mot ou un énoncé sont dits ambigus quand ils sont susceptibles d'avoir plusieurs interprétations. Cette définition intuitive étant très large, on s'efforce en linguistique de la préciser en circonscrivant, parmi tous les malentendus, équivoques et autres imprécisions du[...]
-
ANTANACLASE, rhétorique
- Écrit par Véronique KLAUBER
- 1 136 mots
La forme pure de cette figure consiste à employer le même mot que l'orateur adverse vient de prononcer, mais en lui donnant un sens contraire. La difficulté est telle que les traités de rhétorique sont réduits, depuis Quintilien, à reprendre toujours ce même exemple : « Proculeius reprochait à[...]
-
CHAMP SÉMANTIQUE ET CHAMP LEXICAL
- Écrit par Catherine FUCHS
- 6 434 mots
Lorsque le mot considéré estpolysémique (c'est-à-dire possède plusieurs significations différentes, mais apparentées), la description de son champ sémantique doit rendre compte tout à la fois de la parenté de sens et des différences entre les significations du mot. Ainsi le champ sémantique de « peinture[...] -
GRAMMAIRES COGNITIVES
- Écrit par Catherine FUCHS
- 7 429 mots
-
HOMONYMIE
- Écrit par Robert SCTRICK
- 2 038 mots
On parle d'homonymie lexicale à chaque fois qu'à des signifiants identiques correspondent des signifiés différents. En français, « manche » ou « mousse » en fournissent des exemples. Néanmoins, dans ces deux cas, on est en présence d'items dont la catégorie du [...]
- Afficher les 13 références