CATHOLICISME LIBÉRAL ET CATHOLICISME SOCIAL
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Catholicisme libéral, catholicisme social, démocratie chrétienne : trois courants de pensée qu'il serait déraisonnable de traiter comme s'ils n'avaient entretenu aucune sorte de relation réciproque. Assurément, ce qui les différencie est souvent essentiel : entre catholiques libéraux et démocrates chrétiens, il y a toute la distance qui sépare au xixe siècle le libéralisme de la démocratie, et, d'autre part, le catholicisme social réprouve le libéralisme qu'il tient pour responsable des maux qui affligent la société.
Plusieurs traits apparentent néanmoins ces écoles et autorisent à les considérer, dans une certaine mesure, comme autant de manifestations d'une même tentative pour assurer la présence active du christianisme dans la société contemporaine. C'est, en premier lieu, la référence explicite et délibérée au catholicisme. La fidélité avouée à l'Église est au principe de ces trois écoles. Catholiques libéraux, catholiques sociaux, démocrates chrétiens acceptent dans son intégralité le dogme défini par l'Église : ils reçoivent son enseignement, sans restrictions ni aménagements. Limitant leur ambition au domaine des applications à la société, ils se défendent de vouloir prendre position dans l'ordre de la foi. Cette précision prévient l'équivoque que l'analogie des appellations risque de provoquer entre catholicisme libéral et protestantisme libéral : ce dernier exprime une tendance à interpréter les dogmes à la lumière du rationalisme moderne, et va parfois jusqu'à remettre en question la foi même en la divinité du Christ. Rien de tel dans le catholicisme libéral. Cependant, l'adhésion à la cause de la liberté ou la sympathie pour la démocratie colorent inévitablement l'appartenance à l'Église et affectent le jugement sur son organisation interne. Les catholiques libéraux s'accommoderont plus difficilement que les intransigeants de l'autorité souveraine du [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 12 pages
Écrit par :
- René RÉMOND : président de la Fondation nationale des sciences politiques
Classification
Autres références
« CATHOLICISME LIBÉRAL ET CATHOLICISME SOCIAL » est également traité dans :
AVENIR L'
Quotidien parisien qui parut du 16 octobre 1830 au 15 novembre 1831. Après son départ du Drapeau blanc , Lamennais inspira le Mémorial catholique (janvier 1824-été de 1830) de l'abbé Gerbet et le premier Correspondant (1829-1831). La révolution de 1830 offrait à Lamennais et à ses fidèles des chances nouvelles de se faire entendre : ils créèrent alors un quotidien dont la diffusion n'atteignit j […] Lire la suite
BALMES JAIME (1810-1848)
Ecclésiastique, poète et philosophe espagnol dont les idées libérales suscitèrent une vive opposition chez les catholiques conservateurs. Balmes obtint son doctorat en droit civil et en droit canon à l'université de Cervera, puis il retourna à Vich où il enseigna la physique et les mathématiques. Il fonda et édita à Madrid une revue hebdomadaire, La Pensée de la nation ( El Pensamiento de la naci […] Lire la suite
BELGIQUE - Histoire
Dans le chapitre « Une élite au pouvoir » : […] Pendant les premières années de l'indépendance belge, la nécessité de protéger le jeune État contre les prétentions néerlandaises et de le consolider sur le plan intérieur permit le maintien de l'unionisme (collaboration des catholiques et des libéraux). Mais les oppositions en matière de philosophie politique ne tardèrent pas à réapparaître au premier plan. Le nouvel État était né d'un rêve de li […] Lire la suite
BENIGNI UMBERTO (1862-1934)
Prélat romain qu'on peut sans hésitation qualifier de personnage hors pair et qu'auréole encore la noire légende créée de son vivant même. Né à Pérouse, en Ombrie (Italie), Umberto Benigni fut ordonné prêtre en 1884. Il commença aussitôt une triple carrière de professeur d'histoire, de directeur de journal et d'animateur d'œuvres. Pionnier d'un catholicisme social intransigeant, stimulé par l'ency […] Lire la suite
BONAPARTE JOSEPH (1768-1844) roi de Naples (1806-1808) puis d'Espagne (1808-1813)
Boursier au collège d'Autun, avocat en Corse, candidat malheureux à la Constituante puis à la Législative, antipaoliste réfugié à Marseille (où il fait un mariage avantageux avec une fille du riche négociant Clary), Joseph apparaît déjà, avant l'irrésistible ascension de son frère, comme un garçon charmant, bien qu'un peu infatué, sur lequel on ne peut guère compter. « Aussi suffisant qu'insuffisa […] Lire la suite
BONOMELLI GEREMIA (1831-1914)
Évêque de Crémone (Italie), de 1871 à sa mort. Geremia Bonomelli fut le symbole du « libéralisme », opposé à l'orientation « intransigeante » du catholicisme qui prévalait dans l'Église depuis Grégoire XVI et la condamnation de Lamennais, et que Pie IX avait confirmée en 1864 par son fameux Syllabus . Dans la situation particulière de l'Italie, l'opposition avait pris sa signification historique d […] Lire la suite
CATHOLICISME - Histoire de l'Église catholique des origines au pontificat de Jean-Paul II
Dans le chapitre « Missions, christianisme social, réveil théologique » : […] Pendant la première moitié du xix e siècle, il n'est pas de grand appel qui ne trouve écho dans la conscience catholique. Élargi à l'Afrique et à l'Océanie, le champ missionnaire voit affluer les ouvriers que groupent de nouveaux instituts, soutenus financièrement par l'élan de générosité que suscite et coordonne l'œuvre de la Propagation de la foi (Pauline Jaricot, 1822). En Europe, initiatives […] Lire la suite
C.F.T.C. (Confédération française des travailleurs chrétiens)
Le sigle C.F.T.C. représente deux réalités distinctes et cependant unies. La Confédération française des travailleurs chrétiens, c'est d'abord, de 1919 à 1964, l'expression syndicale du catholicisme social en France ; c'est ensuite, après la déconfessionnalisation majoritaire de la centrale, le rameau qui entend maintenir le mouvement professionnel d'inspiration chrétienne. […] Lire la suite
CROIX LA
On ne voit plus assez aujourd'hui que La Croix fut une réussite étonnante et neuve. Elle a en effet plus de cent ans, étant née en juin 1883 sous la forme d'un quotidien (un mensuel l'avait précédé depuis 1880). Cent ans font oublier ce qu'a représenté d'audace l'initiative des religieux assomptionnistes (congrégation créée par le père d'Alzon qui inspira La Croix , dont les fondateurs furent les […] Lire la suite
DÉMOCRATIE CHRÉTIENNE
Dans le chapitre « Un courant politique original » : […] Au départ, il y a ce conflit triangulaire qui, au long du xix e siècle, oppose catholicisme, libéralisme et socialisme. Il est à l'origine des trois courants essentiels de la vie politique européenne, lorsque la compétition électorale, une fois le suffrage censitaire abandonné, met en jeu des partis organisés faisant appel au suffrage populaire. Du début du xix e siècle à une époque récente, le […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
René RÉMOND, « CATHOLICISME LIBÉRAL ET CATHOLICISME SOCIAL », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 06 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/catholicisme-liberal-et-catholicisme-social/