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BRAILLE

Louis Braille - crédits : AKG-images

Louis Braille

Inventé en 1825 par le Français Louis Braille (1809-1852), le braille est un système d'écriture en relief et de lecture manuelle à l'usage des aveugles et malvoyants. Adapté aux diverses langues du monde ainsi qu'à la musique, à la mathématique, à la phonétique, à la sténographie et à l'informatique, il est adopté dans le monde entier comme principal moyen de communication écrite des handicapés visuels. Il continue d'évoluer, afin de prendre en compte des signes et des symboles non encore transcrits et de s'harmoniser internationalement. Il prouve sa modernité en s'adaptant aux nouvelles techniques de l'information : courrier électronique, textes numériques, Internet, CD-ROM et autres systèmes multimédias interactifs.

Histoire du système braille

Lectures tactiles avant le braille

Zain Din al-Āmidī (xive siècle), professeur arabe aveugle de l'université al-Moustansiriya de Bagdad, imagine un système pour identifier ses livres (il modèle du papier en forme de signes arabes correspondant aux chiffres de la somme payée pour l'achat du livre) et relever certaines informations.

Le médecin et mathématicien italien Jérôme Cardan (1501-1576) propose de graver les lettres de l'alphabet sur du métal afin que les aveugles puissent les distinguer par le toucher. À Rome vers 1575, l'imprimeur Francesco Rampazetto sculpte en creux un jeu de lettres dans des tablettes de bois. À Paris en 1640, le notaire Pierre Moreau utilise des lettres mobiles en plomb. À Nuremberg en 1651, Georges Harsdörffer reprend le système classique des tablettes enduites de cire gravées à l'aide d'un stylet. Le jésuite et physicien italien Francesco Lana-Terzi (1631-1687), précurseur de la lecture labiale pour les sourds-muets, décrit aussi dans son ouvrage Prodromo overo saggio di alcune inventioni nuove, premesso all'Arte maestra opera (Exposé de quelques inventions nouvelles, qui précède l'Art magistral, 1670) un code pour aveugles, à base de points inscrits dans un carré ou dans un carré privé d'un ou deux côtés.

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La pianiste, organiste, cantatrice et compositrice aveugle autrichienne Maria Theresia von Paradis (1759-1824), qui encouragea Valentin Haüy, fut instruite à l'aide d'épingles piquées dans des coussins. Diderot, dans sa Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient (1749), parle de Mélanie de Salignac (1741-1763), aveugle ayant appris à lire à l'aide de lettres en papier découpé. Il évoque aussi le mathématicien anglais Nicholas Saunderson (1682-1739), devenu aveugle à onze mois, qui a laissé un traité (Éléments d'algèbre) publié à titre posthume en 1740 et traduit en français en 1756 par Élie de Joncourt (1697-1765). Dans le premier volume de cet ouvrage, Saunderson expose son « arithmétique palpable », qui permet de calculer par le seul sens du toucher, les chiffres étant indiqués par de petites aiguilles placées dans neuf perforations (huit sur les côtés d'un carré et la neuvième au centre).

Création du système braille

À la fin du xviiie siècle, le souci d'aider les personnes handicapées se développe. À Paris, Valentin Haüy (1745-1822) s'intéresse aux séances publiques que donne l'abbé Charles-Michel Lespée, dit de l'Épée (1712-1789), pour populariser son système d'éducation des sourds-muets à partir de 1771.

Cette même année 1771, Valentin Haüy, choqué par un concert donné par des aveugles de l'hospice des Quinze-Vingts volontairement ridiculisés, décide d'aider les aveugles à vivre dans la dignité. En 1784, il commence l'éducation de François Lesueur, aveugle depuis l'âge de six semaines et alors âgé de dix-sept ans, et fonde l'Institution royale des enfants aveugles, qui changera plusieurs fois de nom : Institution nationale des jeunes aveugles en 1791, Institut national des aveugles travailleurs de 1800 à 1815, Institution royale des jeunes aveugles (I.R.J.A.) sous la Restauration, Institut national des jeunes aveugles (I.N.J.A.) aujourd'hui. Il publie en 1786 un Essai sur l'éducation des aveugles dans lequel il explique et défend ses méthodes pédagogiques. Il veut « enseigner aux aveugles la lecture à l'aide de livres dont les caractères sont en relief » et imprimés sur du papier gaufré. Mais la lecture est lente et mal adaptée au toucher. Quant à l'écriture, elle se réalise à l'aide de ces mêmes lettres dont le relief apparaît aux extrémités des formes (principe de la typographie).

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En 1812, Louis Braille, né le 4 janvier 1809 à Coupvray (Seine-et-Marne), se blesse un œil en jouant avec des outils de son père bourrelier. Une infection le rend totalement aveugle quelques années plus tard. Le 15 janvier 1819, Louis entre à l'I.R.J.A. Élève brillant, il est nommé contremaître en 1823, tout en poursuivant ses études. On lui confie des classes durant l'année 1827-1828, et il est nommé répétiteur le 8 août 1828, puis professeur.

Nicolas-Marie-Charles Barbier de la Serre (1767-1841), officier d'artillerie, se passionne pour les problèmes d'écriture rapide et secrète. En 1808, il publie un Tableau d'expédiographie, et en 1809, ses Principes d'expéditive française pour écrire aussi vite que la parole. Il imagine plusieurs procédés d'écriture (écriture coupée, écriture nocturne...), dont le principe se retrouve dans le système qu'il conçoit ultérieurement et dont s'inspirera Louis Braille. Charles Barbier dispose les 25 lettres de l'alphabet français (la lettre w n'existait alors pas en français) en cinq colonnes de cinq lignes chacune, et fait de même avec les 36 sons, répartis en six colonnes de six lignes chacune. Chaque son peut être représenté par deux chiffres allant de 1 à 6 avec différentes combinaisons possibles suivant la place dans une grille (Barbier pense au secret militaire). En 1819, Barbier a l'idée d'adapter ses procédés à une écriture destinée aux aveugles et montre à l'exposition des produits de l'industrie, où l'I.R.J.A. est présente, une machine « qui grave sans qu'on y voie » ; il présente celle-ci, dans une lettre du 28 juin 1819, à l'Académie des sciences. Barbier prend conscience que son système, bien qu'il ne l'ait pas imaginé pour des aveugles, est à la portée du doigt de l'aveugle. Après avoir fait des essais auprès d'aveugles rencontrés en ville, il vient présenter son procédé à François-René Pignier (1785-1874), directeur de l'I.R.J.A., en mars et avril 1821.

Braille : tableau de 1837 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Braille : tableau de 1837

La sonographie de Barbier est à l'origine de l'alphabet braille. Elle date de 1822, époque à laquelle apparaît la réglette Barbier, ancêtre de la réglette braille, constituée d'une plaque de bois portant six sillons et sur laquelle glisse un curseur métallique ou « agrafe », dont les deux montants latéraux limitent la largeur du signe. Un code comprend donc deux colonnes de six points. C'est avec cette sonographie et cette réglette qu'est réalisée, à l'I.R.J.A., une expérience décisive le 16 octobre 1823. Lacépède et Ampère furent désignés par l'Académie pour faire un rapport qui confirma le succès de cette expérience (« l'écriture ordinaire est l'art de parler aux yeux ; celle qu'a trouvée Monsieur Charles Barbier est l'art de parler au toucher »). Cette méthode est appliquée en 1827 par Galliod, maître de chapelle aux Quinze-Vingts, qui imprime un Recueil d'anecdotes, extrait de la morale en action. L'écriture y est phonétique (on écrit « anegdote » et non « anecdote ») et l'articulation des liaisons figurée (on écrit « en naction » et non « en action »). Exception faite pour la numération des pages, on utilise un signe spécifique donnant une valeur de nombre aux caractères qu'il encadre : c'est l'ancêtre du « signe numérique » de l'alphabet braille. Les ponctuations n'existent pas encore (ce serait Villa, un aveugle des Quinze-Vingts, qui les aurait imaginées un peu plus tard) ; cependant, il est prévu un trait d'union, petit trait lisse emprunté sans doute au matériel de la typographie de Sébastien Guillié (1780-1865).

Ce système a l'inconvénient d'être seulement phonétique (donc impossibilité de connaître l'orthographe) et ne permet pas de faire des calculs. De plus, douze points offrent la possibilité de 4 096 combinaisons (212 = 4 096), beaucoup trop pour pouvoir écrire les lettres de l'alphabet, les signes de ponctuation, les chiffres et les symboles mathématiques de base. Une soixantaine de caractères suffisent. Avec deux colonnes de trois points seulement, on dispose de 64 combinaisons (26 = 64), y compris celle constituée d'aucun point, permettant l'espace entre deux mots. De plus, sous l'index, la dimension du caractère de douze points rend sa lecture trop difficile à déchiffrer, alors que la hauteur d'un caractère composé uniquement de deux colonnes de trois points est plus facilement repérable sous le doigt (la densité des récepteurs tactiles est plus forte dans la première phalange). Louis Braille proposa à Charles Barbier des modifications afin d'améliorer son système. Il voulait un système orthographique et non phonétique. Barbier refusa, estimant inutile que les pauvres apprennent l'orthographe (à cette époque l'I.R.J.A. n'accueillait que des aveugles de familles pauvres, pour leur permettre d'apprendre un métier et de gagner leur vie sans devoir mendier). Louis Braille et ses camarades souhaitaient, eux, pouvoir accéder à la culture. Ce refus explique que le nom de Barbier n'ait pas été associé à celui de Braille dans l'invention de l'écriture « à points saillants » qu'est le braille.

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Dès 1825, le braille est conçu dans ses parties essentielles. Dès 1827, on transcrit à l'aide de ce système des fragments de La Grammaire des grammaires. En 1829, le premier exposé (noté par Pignier sous la dictée de Louis Braille) de cette nouvelle méthode d'écriture paraît sous le titre Procédé pour écrire les paroles, la musique et le plain-chant au moyen de points, à l'usage des aveugles et disposés pour eux, par Louis Braille, répétiteur à l'I.R.J.A. Imprimé en relief linéaire, genre de caractères alors enseignés aux aveugles, ce volume de 32 pages est le véritable acte de naissance du système braille et contient le tableau de l'alphabet braille original, comprenant neuf séries de dix signes, plus six signes supplémentaires. Cet alphabet n'est conforme à l'alphabet braille actuel que pour les quatre premières séries, les séries suivantes, dont la cinquième réservée aux chiffres, combinant des points et des traits horizontaux. Les signes comportant des traits constituaient un défaut dans cette construction, et Braille a rapidement modifié son système, en ne gardant que des signes ne comportant que des points. Utilisé dès 1830 dans les classes de l'I.R.J.A., cet alphabet fut fixé par Braille dès 1834.

L'alphabet braille a un caractère systématique : les signes des séries deux, trois et quatre sont formés des signes correspondants de la première série (combinaisons exclusivement des quatre points supérieurs) auxquels on a ajouté un point en bas à gauche (le point 3) pour la série deux, deux points en bas (les points 3 et 6) pour la série trois, et un point en bas à droite (le point 6) pour la série quatre (cf. tableau). Les signes de la première ligne du tableau n'ont pas non plus été composés au hasard : Braille a écarté les signes qui, isolés, pouvaient être mal interprétés [par exemple, les signes associés respectivement aux points 2 (au milieu à gauche), 4 (en haut à droite) ou 5 (au milieu à droite) pouvant être lus comme le signe associé au point 1 (en haut à gauche)]. La deuxième édition de 1837 (cf. tableau) prend en compte les modifications indiquées ci-dessus (suppression de codes avec des traits). Elle indique l'alphabet, les chiffres, les lettres accentuées, les ponctuations. Elle donne les bases d'un système sténographique et crée une notation musicale, pratiquement inchangée depuis lors.

La lettre w a une place anormale dans l'alphabet braille (dernier code de la quatrième série). Le w ne figurait pas dans le tableau des lettres minuscules en relief sur lequel on apprenait à lire aux aveugles. Les premières éditions du dictionnaire de l'Académie ne citaient aucun mot en w. On utilisait le « double v » pour des noms propres, notamment germaniques. À la fin du xviiie et au début du xixe siècle, les quelques mots en w prenaient place à la fin de la section consacrée à la lettre v. Henry Hayter, élève de Louis Braille d'origine anglaise, lui fit remarquer l'absence de la lettre w. Louis Braille l'a ajoutée à la fin de son alphabet, après les lettres spécifiques de la langue française (ç, œ, lettres accentuées).

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Dans le braille romain, vingt-six signes sont utilisés pour l'alphabet, dix pour les signes de ponctuation internationaux et les vingt-sept restants pour répondre aux besoins spécifiques de chaque langue et pour les abréviations.

À cette époque, le braille est écrit à partir d'une tablette et d'un poinçon, système adapté d'un matériel mis au point par Barbier pour écrire selon son procédé. Cette méthode permet d'écrire de façon durable et a permis la diffusion du système braille.

L'écriture à l'aide d'une tablette consiste à faire des « trous » (écriture en creux) et non des « bosses » comme pour la lecture du braille. Par conséquent, l'écriture se fait de droite à gauche et les colonnes sont permutées. Pour lire ce que l'on vient d'écrire, il faut enlever la feuille de la tablette et la retourner verticalement : ainsi, les points faits en creux deviennent saillants.

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Le procédé braille fut généralisé en France en 1852, après le décès de Louis Braille, mort de tuberculose le 6 janvier 1852 à Paris.

Diffusion et harmonisation

Dès 1837, dans la seconde édition de l'ouvrage de Louis Braille, la prière du Pater existait en six langues (latin, français, italien, espagnol, allemand et anglais), avec le texte associé en lettres gaufrées. Ce volume a été communiqué à toutes les institutions pour aveugles existant à cette époque en Europe et aux États-Unis. Joseph Guadet (1795-1887), collaborateur de Pierre-Armand Dufau (1795-1877, ancien instituteur devenu directeur de l'I.N.J.A. en 1840), contribua à la diffusion du braille à l'étranger.

Mais la propagation du braille dans le monde fut freinée par la réticence à ce que les aveugles aient un moyen de communication spécifique – comme ce fut le cas pour la langue des signes en ce qui concerne les sourds – et par la concurrence d'autres systèmes de caractères gaufrés qui furent essayés en Europe, en particulier en Grande-Bretagne [dont ceux de James Gall (1784-1874), d'Édimbourg, en 1827 (First Book for Teaching the Art of Reading to the Blind, premier ouvrage de langue anglaise publié en relief) ; d'Edmund Fry (1754-1835), de Londres, repris par John Alston (1778-1846), de Glasgow, en 1836 ; de William Moon (1818-1894), de Brighton, en 1845], et en Amérique [dont celui de Samuel Gridley Howe (1801-1876), de Boston, en 1835]. Il fallut donc une cinquantaine d'années pour que le système braille, diffusé d'abord au sein de l'I.N.J.A., puis hors de France, soit reconnu, lors d'un congrès à Paris en 1878, comme devant être adopté universellement.

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Le 19 mai 2006 a été publié le premier journal en braille chinois (un supplément spécial pour les aveugles) par le Shenzhen Business Daily, quotidien du commerce à Shenzhen.

L'harmonisation des alphabets brailles des différentes langues est presque réalisée (elle l'a été en 1951 pour les langues africaines et progresse depuis 1950 pour les langues irano-arabes), mais il existe parfois des divergences sur la notation des ponctuations ou des majuscules : le symbole de majuscule, par exemple, est en Angleterre le point 6 et non les points 4 et 6 comme Braille l'a prévu. Une conférence internationale, réunie sous la responsabilité de l'U.N.E.S.C.O. en 1949, est à l'origine de la création d'un Conseil mondial du braille qui, n'ayant pas vraiment fonctionné, a été remplacé par un nouveau Conseil mondial du braille lors de l'assemblée générale de l'Union mondiale des aveugles de Melbourne en 2000.

Aspects techniques et apports des nouvelles technologies

Lors de son invention, il n'existait qu'un seul moyen pour écrire le braille : la tablette. Cette technique est lente, car il faut perforer autant de trous qu'un symbole braille comporte de points.

Les premières machines à écrire en braille sont dues à Frank Haven Hall (1841-1911) aux États-Unis (1892) et à Oskar Picht (1871-1945) en Allemagne (1895). Elles permettent d'embosser en une seule fois un symbole braille en appuyant sur toutes les touches nécessaires à son écriture. Avec une tablette, il est difficile de dépasser 50 à 60 caractères à la minute, mais on peut atteindre le double avec l'aide des machines. En 1950 fut créée la machine braille Blista d'origine allemande, et en 1951 la machine américaine Perkins, actuellement la plus couramment utilisée en France. Un modèle français de machine à écrire braille fut inventé par Chavanon en 1959, à la suite d'une commande de l'Association Valentin Haüy (A.V.H.).

Écriture et lecture en braille de nos jours

Tablettes et machines mécaniques sont toujours d'actualité, et, dans certains pays en développement, la tablette reste pratiquement le seul moyen pour écrire en braille.

En France, les premières expériences d'informatique braille datent du début des années 1970, avec un prototype nommé Digicassette que l'A.V.H. avait financé. Le centre de Transcription automatique du braille intégral et abrégé (T.O.B.I.A.), de l'université de Toulouse-III-Paul-Sabatier, a conçu le premier système de transcription automatique en braille. Au début des années 1980, avec la généralisation du système d'exploitation MS-DOS de Microsoft, de nouvelles plages brailles connectables aux premiers ordinateurs IBM PC et compatibles ont été créées.

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Dans les pays industrialisés, le matériel informatique, soit standard avec un équipement spécifique adapté, soit spécialisé, est maintenant très utilisé par les aveugles. Il permet d'écrire et de « lire » en braille. Pour lire, il suffit d'utiliser soit un logiciel de synthèse vocale, qui permet d'entendre ce qui est écrit à l'écran, soit une plage tactile (périphérique ajouté en général sous le clavier ordinaire et qui permet de lire à l'aide de barrettes brailles ce qui est écrit à l'écran). Il existe aussi des appareils spécifiques appelés bloc-notes brailles, autonomes ou raccordables à un ordinateur standard : il s'agit de mini-ordinateurs équipés soit d'un système d'exploitation dédié, soit d'une « couche » du système Windows CE ou Linux, proposant un certain nombre d'applications internes (traitement de texte, calculatrice, agenda, lecteur de livres, lecteur MP3, etc.).

Cependant, la lecture sur plage tactile présente deux inconvénients majeurs : sa lenteur par rapport à la lecture d'un document sur support papier (la lecture bimanuelle est impossible) et l'absence de repères favorisant la mémorisation du texte, contrairement à ce qui se passe avec une page braille. De plus, la lecture sur plage tactile est délicate, voire impossible, quand le document est un rapport, un article comportant des tableaux, des graphiques, des schémas, des notations spécifiques (mathématiques, physiques, chimiques). En plus de la transcription du texte, il faut avoir des adaptations en relief des parties graphiques.

L'accès à Internet est possible à l'aide de ces appareils. Cela demande un apprentissage, car toutes les commandes doivent être effectuées à l'aide des touches du clavier et de raccourcis prévus par les applications, sans jamais recourir à la souris. Cet accès est cependant restreint, car certains sites, comportant trop d'images ou d'icônes, sont quasi inaccessibles.

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Le système Daisy (Digital Accessible Information System, ou système d'information numérique accessible), du consortium Daisy (fondé en 1996 au Canada mais basé en Suède), et les lecteurs MP3 donnent accès à de nombreux documents sous forme sonore. Ces nouveaux procédés, qui ont été précédés par l'enregistrement de documents sur cassettes audio, prennent une place restreinte et permettent de naviguer rapidement dans le texte.

Transcription en braille et adaptation

Tant que l'informatique braille n'existait pas, la transcription de textes (littéraires, musicaux ou scientifiques) était toujours réalisée manuellement, soit en exemplaires uniques, soit sur du papier épais ou des plaques métalliques. Dans ce cas, il est possible de produire plusieurs exemplaires à l'aide de machines spéciales, toujours utilisées.

L'arrivée de l'informatique a révolutionné la diffusion des documents en braille. Des logiciels ont été créés, fonctionnant dans un premier temps sous l'ancien système d'exploitation MS-DOS de Microsoft, puis adaptés au nouveau système Windows, pour une transcription la plus automatique possible. En France, BrailleStar (mis au point à l'I.N.J.A.), PCB (logiciel belge de l'université de Louvain) et ETEXTC sont parmi les premiers logiciels inventés pour la transcription sous MS-DOS dans les années 1980. Le logiciel probablement le plus utilisé en France est le DBT WIN de Duxbury Systems Inc., d'origine américaine, qui prend en compte de nombreuses langues et permet la transcription inverse, c'est-à-dire le passage d'un texte en braille à un texte en « imprimé », sous Windows et sous Macintosh.

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À la suite d'un accord signé en juin 2001, un groupe d'experts francophones du braille s'est réuni à Montréal en octobre 2002, puis à Paris en novembre 2003 et en juillet 2005. Un code de transcription en braille des textes imprimés pour le braille (intégral français) a ainsi été réalisé et appliqué en France depuis 2006 par la plupart des producteurs de braille et, depuis septembre 2007, par l'ensemble des organismes de transcription œuvrant dans le domaine scolaire.

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Louis Braille - crédits : AKG-images

Louis Braille

Braille : tableau de 1837 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Braille : tableau de 1837

Braille : exemples - crédits : Encyclopædia Universalis France

Braille : exemples

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