BIJOUX
Tendances contemporaines
Les années 1950 sont particulièrement fertiles et marquent les débuts de quelques grands noms de la bijouterie contemporaine, tels Jean Schlumberger ou Fulco di Verdura qui, proches de la richesse des matériaux et de l'imagination de la Renaissance, recréent dans leurs bijoux un monde onirique inspiré par le surréalisme. Tendance nouvelle, les artistes plasticiens, tels Dalí, Braque, Laurens ou encore Alexandre Calders'intéressent eux aussi au bijou et n'hésitent pas à créer leurs propres modèles. Dans les années 1940-1950, Calder propose des bijoux très épurés et simples, réalisés à partir de fines bandes de métal qui rappellent la légèreté de ses œuvres.
La collaboration des artistes avec des joailliers mais également l'influence scandinave contribuent à créer à partir des années 1960-1970, tout un courant de bijoutiers-créateurs très innovants. Ceux-ci renouvellent notamment l'usage des matériaux. C'est le cas, par exemple, de Costanza, Henri Gargat, Gilles Jonemann qui mélangent volontiers matières précieuses (or, pierres) et matériaux non conventionnels (bois, tissu...). D'autres n'hésitent pas à expérimenter de nouvelles techniques, notamment celles de l'électroformage, et à avoir recours aux matériaux modernes – résines, aluminium, Plexiglas, pierres synthétiques, entre autres – qui offrent de nouvelles possibilités. Les motifs sont également renouvelés et les créateurs affichent parfois une certaine dose d'humour. La créatrice Claude Lalanne, invente ainsi un collier Lèvres, créé en 1983 à partir de moulages. Autre grand créateur de cette période, Jean Vendôme réfléchit quant à lui à la nature même du bijou et à sa mobilité en rapport avec le corps : sa bague Ferret (1987) est articulée sur la main.
Ces créateurs ont fait école et une nouvelle génération prometteuse apparaît depuis les années 1980. Les bijoutiers de la place Vendôme notamment – Boucheron, Chanel, Van Cleefs et Arpels, Jar, etc. – témoignent du renouvellement de la bijouterie contemporaine. Celle-ci tend à adopter un parti très coloré et puise à des sources très variées – passées ou étrangères – avec beaucoup d'éclectisme.
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Écrit par
- Sophie BARATTE : archiviste-paléographe, conservatrice du Patrimoine, conservatrice au département des Objets d'art du musée du Louvre
- Catherine METZGER : conservateur en chef au musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines
- Évelyne POSSÉMÉ : conservateur au musée des Arts décoratifs
- Elisabeth TABURET-DELAHAYE : conservateur en chef au département des Objets d'art du musée du Louvre
- Christiane ZIEGLER : agrégée d'histoire, docteure en égyptologie Université de Paris-IV Sorbonne, conservarice générale, directrice de la mission archéologique du Louvre à Saqqara (Égypte), directrice honoraire du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, conseillère scientifique du Louvre Abou Dabi
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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