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BELGIQUE Géographie

Capitale

Bruxelles

    Langues officielles

    Allemand, français, néerlandais

      Unité monétaire

      Euro (EUR)

        Population (estim.) 11 870 000 (2024)
          Superficie 30 528 km²

            Répartition de la population et armature urbaine

            La répartition de la population reflète les modalités du développement économique tout autant que l'impact hérité des milieux naturels.

            La haute Belgique a les densités les plus faibles, même si elles se relèvent autour d'Arlon, dans l'extrême sud-est. De même, le nord-est est moins densément peuplé que la Flandre intérieure, malgré une forte fécondité jusque dans les années 1960. Cette situation est, certes, pour une part, le reflet historique d'une faible fertilité des sols dans le Nord-Est, qui s’oppose à l'intense travail agricole en Flandre intérieure depuis des siècles, en relation avec l'urbanisation précoce. Mais le caractère relatif de l'interdépendance entre fertilité des sols et densités de population se retrouve dans les polders, terres fertiles mais pays de grandes exploitations conquises sur les terres submersibles par des abbayes médiévales et par de grands propriétaires. Les densités y sont moins fortes que celles de la Flandre sablonneuse.

            Les fortes densités antérieures à la révolution industrielle ont augmenté avec l'industrialisation et la métropolisation dans la partie centrale de l'ancien duché de Brabant, entre Bruxelles, Louvain et Anvers et, plus à l'ouest, jusqu'à Gand. Les Flamands désignent ce quadrilatère central sous le nom de Vlaamse ruit, c'est-à-dire le « losange » – ou les facettes du diamant flamand. Comme partout en Belgique, mais plus encore ici, les fortes densités sont tout autant le fait de la périurbanisation et de la rurbanisation que de la proximité des villes entre elles. L'urbanisation des campagnes a commencé dès la fin du xixe siècle : les gouvernements belges ont alors encouragé les migrations alternantes quotidiennes de travail, appelées « navettes », qui ont bénéficié de la densité exceptionnelle du réseau ferré principal et de chemins de fer vicinaux à voie étroite, créés à partir de 1885. Le but était d'éviter de trop fortes concentrations ouvrières et de garder les ouvriers dans les villages, sous le contrôle des organisations catholiques.

            En Wallonie, la seule zone de fortes densités, en dehors des récentes extensions périurbaines bruxelloises sur le Brabant wallon, est l'ancien sillon charbonnier et industriel. L'urbanisation préindustrielle était limitée dans le sud du pays. Les deux villes les plus importantes étaient les deux cités épiscopales historiques, Tournai, à l'extrême ouest de la Wallonie, et surtout Liège. Outre cette dernière, ce sillon, urbanisé au xixe siècle, est jalonné par les agglomérations de Mons-Borinage, La Louvière, Charleroi, Namur et Verviers. Celles-ci ponctuent une conurbation diffuse, où s'enchevêtrent sites industriels – trop souvent en friche – et habitat, avec les alignements caractéristiques de maisons ouvrières des corons.

            La navette a été amplifiée après la Seconde Guerre mondiale par l'automobile, la promotion de l'accession à la propriété individuelle et une politique laxiste d'aménagement du territoire qui ne s’est pas opposée à la dispersion de l'habitat. La Belgique, et surtout le nord du pays, est ainsi devenue un pays où les villes alternent avec des espaces périurbanisés ou rurbanisés. Il n'est, dès lors, plus possible de caractériser les villes par la seule population de leur agglomération morphologique, l’espace urbanisé sans solution de continuité autour du noyau historique. Il faut également considérer une aire fonctionnelle plus large, définie par la zone de forte attractivité sur les navetteurs.

            Ainsi, si l'aire morphologique de Bruxelles est déjà, avec plus de 1 960 000 habitants, bien plus large que l'entité administrative de Bruxelles-Capitale, son aire fonctionnelle couvre les provinces du Brabant wallon et du Brabant flamand[...]

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            Écrit par

            • : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie

            Classification

            Pour citer cet article

            Christian VANDERMOTTEN. BELGIQUE - Géographie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

            Médias

            Belgique : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Belgique : carte physique

            Canal de Bruges (Belgique) - crédits : Insight Guides

            Canal de Bruges (Belgique)

            Belgique : principales régions urbaines - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Belgique : principales régions urbaines

            Voir aussi