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BAVIÈRE (histoire)

La dignité électorale

La guerre de Trente Ans marque une étape majeure dans les progrès de l'État bavarois. Après son équipée malheureuse en Bohême, le Palatin Frédéric V se voit dépouillé par l'empereur Ferdinand II à la fois de la dignité électorale et de ses possessions territoriales, qui sont attribuées à Maximilien de Bavière (1623). Lors du règlement de 1648, le fils de Frédéric V recouvre le titre d'Électeur et le Palatinat rhénan, mais Maximilien conserve la dignité électorale et le Haut-Palatinat.

Amalienburg - crédits : John Bethell/  Bridgeman Images

Amalienburg

La Bavière est devenue une puissance dont Habsbourg et Bourbons se disputent l'alliance. Ferdinand-Marie (1651-1679), Maximilien-Emmanuel (1679-1726), Charles-Albert (1726-1745) hésitent entre Versailles (le Grand Dauphin, fils de Louis XIV, épouse une princesse bavaroise) et Vienne, dont ils redoutent les convoitises (l'alliance française vaut à la Bavière de devenir théâtre d'opérations pendant les premières années de la guerre de Succession d'Espagne). Mais guerres et diplomatie n'épuisent pas la politique des Électeurs. Ils embellissent leur capitale, et Munich devient un des centres de l'art baroque : de leurs règnes datent les aménagements de la Résidence, l'église des Théatins et l'Asamkirche, le château de Nymphenburg et le Neues Schloss de Schleissheim.

Charles-Albert se croit assez puissant pour ajouter à la dignité électorale celle d'empereur. Après la mort de Charles VI (1740), l'appui de la France lui permet de se faire élire en 1742 contre François de Lorraine, époux de Marie-Thérèse ; pour la première fois depuis 1438, la couronne échappe aux Habsbourg. Succès éphémère : il meurt en 1745 et son fils Maximilien-Joseph renonce à se porter candidat.

Ce dernier meurt sans héritier en 1777. D'après des arrangements familiaux, la Bavière revient à l'Électeur palatin Charles-Théodore, qui vient s'installer à Munich. La succession de Bavière faillit amener une guerre européenne, que l'action de la France et de la Russie parvint à éviter : au congrès de Teschen (1779), l'Autriche n'obtient qu'un petit territoire bavarois, l'Innviertel. Au moment où vont commencer les guerres de la Révolution, les possessions des Wittelsbach forment trois groupes : la Bavière, le Palatinat rhénan (auquel s'ajoute le duché de Deux-Ponts), les duchés de Berg et de Juliers de chaque côté du Rhin inférieur.

Les guerres de la Révolution vont avoir pour l'avenir de la Bavière des conséquences d'une grande portée. Le pays redevient théâtre d'opérations en 1796 et en 1800 ; les traités de Campoformio et de Lunéville donnent à la République française les territoires bavarois situés sur la rive gauche du Rhin. Mais le nouvel Électeur (1799) Maximilien-Joseph profite des bouleversements que subit la carte politique de l'Europe : le recès de 1803 lui assure, par le jeu des sécularisations et des médiatisations, de notables accroissements de territoire. Une nouvelle guerre va bientôt lui apporter de nouveaux avantages. Liée à la France par un traité d'alliance (25 août 1805), la Bavière est envahie par les troupes autrichiennes dès le 11 septembre. Mais la défaite de l'Autriche et la nouvelle vague de médiatisations consécutive au traité de Presbourg valent à la Bavière, outre divers territoires en Allemagne, le Tyrol et le Vorarlberg. Surtout, dès le 1er janvier 1806, Max-Joseph prend le titre de roi, le nouveau royaume étant délié de toute vassalité à l'égard du Saint Empire.

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Écrit par

  • : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Rouen
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis et Michel EUDE. BAVIÈRE (histoire) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Amalienburg - crédits : John Bethell/  Bridgeman Images

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Défilé nazi, 1933 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Défilé nazi, 1933

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