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BAVIÈRE (histoire)

Le royaume de Bavière

Six rois se succèdent de 1806 à 1918 : Max-Joseph (1806-1825), Louis Ier (1825-1848), Maximilien II (1848-1864), Louis II (1864-1886), au tragique destin, Othon (1886-1913), roi nominal (du fait de sa folie), sous la régence de son oncle Luitpold (mort en 1912) puis de son cousin Louis, le futur Louis III (1913-1918), dernier souverain de Bavière. Cent douze années, pendant lesquelles l'évolution de la Bavière se poursuit à l'intérieur des cadres qui seront ceux de l'espace et du peuple allemands.

La Bavière dans la Confédération du Rhin (1806-1813)

Le nouveau royaume devient la pièce maîtresse de l'Allemagne napoléonienne. Il s'agrandit en 1810 de Salzbourg et de Berchtesgaden, de Ratisbonne et de Bayreuth. À l'alliance politique s'ajoutent des liens familiaux, par le mariage d'Eugène de Beauharnais avec la princesse Augusta, fille de Max-Joseph. Sous l'impulsion du ministre Montgelas, qui applique les méthodes du despotisme éclairé, la Bavière devient un État moderne, à l'administration centralisée, cependant que le général de Wrede s'applique à la doter d'une solide armée. À l'apogée du régime napoléonien, la Bavière apparaît comme un pays d'avenir, destiné à jouer dans le sud de l'Allemagne le rôle qu'avait assumé la Prusse au nord.

Mais, dans l'été de 1813, des tractations avec l'Autriche aboutissent au traité de Ried (8 oct. 1813), par lequel la Bavière se retire de la Confédération du Rhin et joint ses forces à celles des Alliés, moyennant la garantie de son indépendance et de son intégrité territoriale ou, du moins, d'un territoire d'une étendue comparable.

La Bavière dans la Confédération germanique (1815-1866)

Plus petit que la Bavière napoléonienne (l'attribution du Palatinat rhénan, séparé du reste du royaume, ne compense pas la rétrocession à l'Autriche de Salzbourg, du Tyrol et du Vorarlberg), l'État qui signe l'acte fédéral de 1815 n'en est pas moins, après l'Autriche et la Prusse, le plus étendu (75 000 km2) et le plus peuplé (3,5 millions d'habitants) du Bund. Aussi le voit-on prendre la tête des « États moyens » qui cherchent à se ménager une place entre les deux puissances hégémoniques d'une part, la poussière des petits États d'autre part. De cet État libéral (par la Constitution de 1818), la capitale Munich devient, sous l'impulsion de Louis Ier, une ville d'art où les architectes Klenze et Gaertner multiplient les édifices de style néo-grec. Pays d'économie surtout agricole, la Bavière profite de l'adhésion au Zollverein (traités de 1829 et 1833) ; elle voit se construire le premier chemin de fer allemand, joignant Furth à Nuremberg en 1835.

La crise révolutionnaire n'épargne pas plus la Bavière que les autres États allemands : abdication de Louis Ier en 1848 (pour des raisons qui tiennent moins à la politique qu'à la vie privée du souverain), insurrection du Palatinat en mai 1849, écrasée par les troupes prussiennes. En 1849-1850, la Bavière, avec les autres États moyens, rejette le plan prussien d'une Allemagne dont serait exclue l'Autriche, et se range aux côtés de celle-ci. Pourtant, une fois restaurée la Confédération telle qu'elle était avant la Révolution (1851), la Bavière – dont la politique est dirigée par le ministre von der Pfordten – se satisfait de la rivalité austro-prussienne, l'équilibre qui en résulte semblant garantir l'indépendance des États moyens. Et, comme elle a refusé en 1850 de construire une Allemagne sans l'Autriche, elle refuse en 1863 d'appliquer sans la Prusse le plan autrichien de réforme du Bund adopté par la conférence de Francfort.

Mais lorsque la tension entre les deux grandes puissances allemandes s'accroît au printemps[...]

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Écrit par

  • : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Rouen
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis et Michel EUDE. BAVIÈRE (histoire) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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