Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BAHREÏN

Nom officiel

Royaume de Bahreïn (BH)

    Chef de l'État

    Cheikh Hamad ben Issa al-Khalifa (depuis le 14 février 2002)

      Chef du gouvernement

      Cheikh Salman bin Hamad al-Khalifa (depuis le 11 novembre 2020)

        Capitale

        Manama

          Langue officielle

          Arabe

            Unité monétaire

            Dinar de Bahreïn (BHD)

              Population (estim.) 1 603 000 (2024)
                Superficie 778 km²

                  L'émirat de Bahreïn, indépendant depuis août 1971, est devenu en 2002 le royaume de Bahreïn. Avec une superficie de 757 kilomètres carrés, c'est le plus petit des États du monde arabe et le moins peuplé. Lors du recensement de 2020, la population était de 1,5 million d'habitants, soit une densité de 2 000 habitants au kilomètre carré, la plus forte enregistrée dans un pays arabe. Ces densités élevées contrastent ainsi avec les immensités désertiques de la péninsule arabique.

                  Bahreïn : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Bahreïn : carte physique

                  Bahreïn : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Bahreïn : drapeau

                  Bahreïn se distingue également des autres émirats du Golfe par sa population chiite majoritaire, sa faible production pétrolière et son économie diversifiée avec, en particulier, un grand développement des activités bancaires qui font de la capitale, Manama, la place financière du Golfe.

                  Le cadre physique et l'évolution historique

                  Dans les sources anciennes, le nom de Bahreïn désignait la partie de la côte arabique du golfe Persique allant de la ville irakienne de Bassora à la péninsule du Qatar et dont les habitants étaient appelés les Baharna(singulier Bahrani). Bahreïn est aujourd'hui un archipel regroupant une trentaine d'îles, dont une dizaine ne sont que de très modestes îlots inhabités. L'île la plus importante, longue de 50 kilomètres et large de 20 kilomètres entre ses points extrêmes, porte le nom de Bahreïn. Cette île est depuis 1986 reliée à l' Arabie Saoudite par un pont-digue, baptisé le « pont du roi Fahd ». Long de 25 kilomètres et portant une autoroute à quatre voies, ce pont entièrement financé par Riyad a coûté 1,2 milliard de dollars.

                  Deux autres îles ont une grande importance : celle de Muharraq, la plus peuplée après Bahreïn, et celle de Sitra, qui regroupe les principales unités industrielles du royaume. Ces deux îles sont reliées à Manama par des ponts. En revanche, l'île de Hawar, proche de la péninsule de Qatar, et certains petits îlots sont revendiqués par l'émirat de Qatar. Un conflit armé entre Bahreïn et Qatar a été évité de justesse en avril 1986 grâce à une médiation saoudienne. La Cour internationale de justice, en confirmant la souveraineté de Bahreïn sur les îles Hawar, a mis fin, le 16 mars 2001, au conflit territorial qui durait depuis une soixantaine d'années.

                  L'archipel de Bahreïn forme un ensemble d'îles plates taillées dans le calcaire. Le point culminant, au centre de l'île Bahreïn, atteint 134 mètres au Jabel Dukhan (ce qui signifie en arabe « montagne de fumée », en raison de la brume qui entoure souvent le sommet de ce bombement calcaire). Le climat de Bahreïn est désertique : la moyenne pluviométrique annuelle est de 60 millimètres, avec des variations considérables d'une année sur l'autre. Une chaleur accablante, avec des maxima de température dépassant 45 0C, règne d'avril à octobre. Heureusement, grâce à un réseau de rivières souterraines venues du centre de la péninsule arabique, Bahreïn dispose de nappes et de sources d'eau douce.

                  Ainsi s'explique l'ancienneté du peuplement, d'autant plus que l'île de Bahreïn occupe à l'intérieur du golfe Persique une position stratégique remarquable, étant située à mi-chemin entre le détroit d'Ormuz et le Chatt al-Arab, au fond du Golfe. Les fouilles archéologiques entreprises dans l'archipel ont montré l'existence de la civilisation de Dilmoun 3 000 ans avant J.-C. Des milliers de tumulus au centre de l'île révèlent, par la nature des objets trouvés lors des fouilles, que Dilmoun était en relation étroite avec la civilisation sumérienne de Basse-Mésopotamie et avec la civilisation de l'Indus.

                  Au cours de sa longue histoire, Bahreïn sera toujours un point stratégique très convoité. Citons, par exemple, le passage des armées d'Alexandre le Grand, l'occupation de l'île par les Perses Sassanides,[...]

                  La suite de cet article est accessible aux abonnés

                  • Des contenus variés, complets et fiables
                  • Accessible sur tous les écrans
                  • Pas de publicité

                  Découvrez nos offres

                  Déjà abonné ? Se connecter

                  Écrit par

                  • : professeur émérite des Universités
                  • : professeure associée, Sciences Po CERI
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  André BOURGEY, Universalis et Laurence LOUËR. BAHREÏN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Bahreïn : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Bahreïn : carte physique

                  Bahreïn : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Bahreïn : drapeau

                  
			Cheikh Issa bin Salman Al Khalifa, 1969
		 - crédits : Central Press/ Hulton Royals Collection/ Getty Images

                  Cheikh Issa bin Salman Al Khalifa, 1969

                  Autres références

                  • BAHREÏN, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ARABIE SAOUDITE

                    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Ghassan SALAMÉ
                    • 25 169 mots
                    • 10 médias
                    ...2011, le pouvoir saoudien envoie, sous couvert d'une force de réaction du CCG, au moins 1 000 (peut-être 4 000) militaires saoudiens et émiratis pour épauler le pouvoir de Bahreïn soumis à une forte contestation. Les troupes saoudiennes ne participent pas directement à la répression des manifestations...
                  • CCG (Conseil de coopération du Golfe)

                    • Écrit par Universalis
                    • 293 mots
                    • 1 média

                    Créé le 26 mai 1981, à l'initiative de Riyad, pour contrer les débordements possibles de la révolution islamique iranienne et limiter les retombées de la guerre Irak-Iran sur les monarchies pétrolières du golfe Persique, le C.C.G. regroupe les Émirats arabes unis, le Koweït, Bahreïn...

                  • MANAMA, Bahreïn

                    • Écrit par Universalis
                    • 449 mots
                    • 1 média

                    Capitale et plus grande ville de l'émirat de Bahreïn, Manama (en arabe Al-Manâmah) s'étend sur la pointe nord-est de l'île de Bahreïn, dans le golfe Arabo-Persique. Avec 143 035 habitants en 2001 (aire urbaine : 345 000 hab.), elle abritait près de 20 p. 100 de la population nationale. Mentionnée...

                  • PRINTEMPS ARABE ou RÉVOLUTIONS ARABES

                    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT
                    • 8 215 mots
                    ...forces de sécurité) ; il lance une réforme constitutionnelle avec l'élection d'un Conseil consultatif aux pouvoirs accrus, qui a lieu en octobre 2011. À Bahreïn, en revanche, des mesures semblables sont prises en février-mars, mais elles ne suffisent pas à calmer la contestation. Celle-ci prend de l'ampleur,...

                  Voir aussi