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AROMATHÉRAPIE

Traitement des maladies par les arômes végétaux, c'est-à-dire les essences aromatiques appelées huiles essentielles (H.E.) dans le langage médical, l'aromathérapie est une branche de la phytothérapie (du grec yuzov, plante) et, comme telle, l'une des thérapeutiques les plus anciennes du monde avec l'argile, l'eau et les procédés manuels (massages et reboutement, magnétisme curatif).

Pendant des millénaires, les plantes aromatiques furent employées comme tous les végétaux, en l'état dans l'alimentation ou comme remèdes, parfois réduites en poudre, sous forme d'infusions ou de décoctions, par voie interne ou externe. Mais quarante siècles avant notre ère, les Égyptiens savaient déjà extraire l'essence de cèdre.

Hysope officinal - crédits : De Agostini/ Getty Images

Hysope officinal

Au Moyen Âge, les Arabes distillèrent de nombreuses plantes et, dès cette époque, la vente des « huiles parfumées » fut, en France, le privilège des maîtres gantiers. Au xvie siècle, les essences de lavande et d'aspic étaient l'une des richesses de la Provence. Depuis, des centaines d'huiles essentielles ont vu le jour à la surface du globe dont, parmi les plus utilisées, les essences d'anis, de basilic (le pistou des Provençaux), de cajeput, de camomilles (romaine et allemande), de camphres (du Japon et de Bornéo), de cannelle, de carvi, d'estragon, d'eucalyptus, de genièvre, de gingembre, de girofle, d'hysope (l'herbe sacrée des Hébreux), de lavande, de mélisse, de marjolaine, de menthe, de niaouli (le goménol), d'origan, de pin, de romarin, de sarriette, de sauge (l'herbe sacrée des Latins), de thym, de verveine odorante, etc.

Si, depuis leur découverte, les essences ont été incorporées dans certaines préparations médicinales ou du domaine cosmétologique, il y a une trentaine d'années l'aromathérapie n'existait toujours pas en tant que médecine à part entière. Pourtant, dès la fin du xixe siècle, d'importantes communications scientifiques avaient été publiées, démontrant en particulier les puissantes propriétés anti-infectieuses des huiles essentielles — les H.E. agissent à des dilutions allant, selon l'essence et le germe en cause, aux concentrations de 5/100 à 1/2 000, 1/6 000 (in vitro, l'H.E. de girofle tue le bacille de Koch-tuberculose à cette dilution), 1/10 000... 1/80 000 (1 g de produit pour 80 l de liquide) pour l'azulène, l'un des constituants de l'H.E. de camomille. Parmi les travaux princeps, et pour nous limiter aux français, citons ceux de Chamberland (1887), de Cadéac et Meunier (1889-1892), de P. Carles (1912), de Forgues (1918), de L. Cavel (1918), de P. Courmont, A. Morel et J. Bay, de A. Rochaix (1921).

En 1926, l'ingénieur chimiste R. M. Gatefossé publie Les Antiseptiques essentiels puis, en 1928, un livre intitulé Aromathérapie (éd. Girardot), attirant l'attention sur les pouvoirs insoupçonnés des essences aromatiques.

Mais les médecins ne possédaient toujours pas l'outil convenable leur permettant de prescrire à bon escient les huiles essentielles, seules ou dans le cadre de formules magistrales destinées à un patient et — eu égard à l'extrême diversité des êtres humains — non obligatoirement à son voisin. Aussi, dès 1945, le docteur Jean Valnet s'attacha à codifier de façon claire, en fonction de sa propre expérience, les propriétés des plantes médicinales comme des huiles essentielles, leurs indications et leurs posologies, par voie interne ou externe, des points de vue curatif ou préventif. Cette lourde tâche put finalement être concrétisée vingt ans plus tard dans l'ouvrage Aromathérapie publié par cet auteur en 1964 chez Maloine.

On obtient les huiles essentielles de diverses manières : par simple expression du végétal (girofle) ; par incision (laurier de la Guyane) ; par séparation[...]

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Écrit par

  • : président-fondateur de la Société fran-çaise de phytothérapie et d'aroma- thérapie, et du Collège de Phyto-Aromathérapie et de Médecines de terrain de langue française.

Classification

Pour citer cet article

Jean VALNET. AROMATHÉRAPIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Hysope officinal - crédits : De Agostini/ Getty Images

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Autres références

  • PARFUMS

    • Écrit par Brigitte MUNIER, Paul TEISSEIRE
    • 5 934 mots
    • 5 médias
    ...pratiques thérapeutiques et de pure civilité, rejoignent l'usage religieux du parfum aggravant la partition sociale en raison du prix élevé des parfums. Hippocrate professa l'aromathérapie qui, transmise par Galien, se maintiendra en Europe jusqu'au xviiie siècle, et même après, notre temps l’ayant...

Voir aussi