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APRAXIE

Peut-on expliquer l’apraxie ?

La compréhension de l’apraxie a beaucoup évolué des années 1990 à 2010 grâce à la construction de modèles conceptuels plus élaborés qu’à l’époque de Liepmann ou Pick. Les chercheurs considèrent que la réalisation du geste s’appuie sur deux dimensions principales, l’une concerne la conception de l’action à accomplir, l’autre prend en charge la réalisation de celle-ci.

La dimension conceptuelle s’appuie sur les connaissances que nous avons engrangées par expérience des gestes que nous accomplissons quotidiennement, à propos des objets que nous utilisons dans nos activités habituelles. Ces connaissances permettent de savoir quel geste nous pouvons ou devons faire à un moment donné ou de savoir quel objet nous pouvons utiliser dans une situation donnée.

La seconde dimension permet de traduire le projet d’action (par exemple, le geste de dire au revoir) en sa réalisation effective. L’existence dans notre mémoire de traces de gestes équivalant à celui que nous souhaitons faire faciliterait la mobilisation des schémas de production, simplifiant ainsi la réalisation des mouvements.

L’apraxie est restée longtemps dépendante des travaux réalisés par ses découvreurs. Cependant, depuis la fin des années 1980, sous l’impulsion de nouveaux modèles théoriques en psychologie et des technologies innovantes en neurologie, cette pathologie est de mieux en mieux explorée. Des questions nouvelles voient le jour autour du rôle joué par le schéma corporel ou encore par le raisonnement technique, qui devraient permettre d’en comprendre les mécanismes intimes et donc de mieux examiner et soigner les malades.

— Didier LE GALL

— François OSIURAK

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Écrit par

  • : professeur en neuropsychologie, psychologue
  • : maître de conférences en neuropsychologie et psychologie expérimentale au laboratoire d'étude des mécanismes cognitifs, université de Lyon, habilité à diriger des recherches, membre junior de l'Institut universitaire de France

Classification

Pour citer cet article

Didier LE GALL et François OSIURAK. APRAXIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Exemples de gestes utilisés pour évaluer l’apraxie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Exemples de gestes utilisés pour évaluer l’apraxie

Autres références

  • ALZHEIMER MALADIE D'

    • Écrit par Nathalie CARTIER-LACAVE
    • 1 871 mots

    C' est le psychiatre allemand Emil Kraepelin, en 1912, dans son Traité de psychiatrie, qui a donné le nom de maladie d'Alzheimer à cette démence dégénérative affectant le sujet « jeune ». Cet état pathologique a été décrit en effet pour la première fois en 1907 par son confrère et compatriote...

  • ASTASIE

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 67 mots

    Ce symptôme qui réalise une véritable « apraxie de la marche » se rencontre dans les lésions bilatérales du cortex frontal ou des noyaux lenticulaires. L'astasie-abasie est l'impossibilité de maintenir la station debout et de marcher, en l'absence de paralysie et sans qu'existent des troubles du...

  • MALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES

    • Écrit par Nathalie CARTIER-LACAVE, Caroline SEVIN
    • 4 618 mots
    • 2 médias
    ...conservée. Il s'y associe progressivement d'autres anomalies : un manque du mot, des difficultés d'orientation temporo-spatiale, des troubles du langage, une apraxie (trouble de l'exécution des gestes, malgré une compréhension et des fonctions motrices intactes), une agnosie (impossibilité d'identifier...
  • NEUROLOGIE

    • Écrit par Universalis, Raymond HOUDART, Hubert MAMO, Jean MÉTELLUS
    • 30 259 mots
    • 7 médias
    La désorganisation du geste en l'absence de troubles moteurs, sensitifs ou cérébelleux définit l'apraxie. Cette désorganisation intéresse plus particulièrement les activités acquises au cours de l'apprentissage pendant l'enfance. Les lésions sont, en règle générale, situées dans les régions...

Voir aussi