Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DUSSOLLIER ANDRÉ (1946- )

André Dussollier est né le 17 février 1946 à Annecy. Après des études en lettres modernes, sanctionnées par deux licences et une maîtrise, il monte, âgé de vingt-trois ans, à Paris pour y étudier l'art dramatique. Sorti diplômé du conservatoire, il devient, en 1972, pensionnaire de La Comédie-Française. Il commence alors une activité théâtrale qui, intense jusqu'à la fin des années 1980, l'amène à interpréter Molière, Musset, Tchekhov, Schnitzler et Sacha Guitry, mais aussi Roland Dubillard, Jean-Claude Carrière, Paul Fournel, Harold Pinter et Edward Albee.

Cette même année 1972, André Dussollier fait également ses débuts à la télévision et au cinéma où François Truffaut l'engage pour interpréter l'un des protagonistes de Une belle fille comme moi. Il tourne alors sous la direction de Claude Lelouch, Claude Pinoteau, Henning Carlsen, Helvio Soto, Joël Séria, Claude Chabrol, William Klein et Paula Delsol des films qui, par malchance, sont des échecs commerciaux, voire critiques. Ce n'est qu'à la fin de la décennie, avec Perceval le Gallois d'Éric Rohmer (1978), L'Amour en fuite de François Truffaut (1979) et, surtout, Extérieur nuit de Jacques Bral (1980), qu'il attire l'attention du public et de la critique sur lui, bien qu'il soit plus ou moins étiqueté comme un acteur « intellectuel ».

Après quelques autres films, André Dussollier connaît une certaine consécration critique avec Le Beau Mariage d'Éric Rohmer (1982), La vie est un roman (1983) et L'Amour à mort (1984), tous deux d'Alain Resnais. Quant à la consécration publique, elle survient en 1985, à la suite du succès considérable que rencontre Trois Hommes et un couffin de Corinne Serreau. L'acteur démontre ici qu'il est aussi à l'aise dans la comédie, ce qu'il confirme dans Yiddish Connection de Paul Boujenah (1986). Puis il retrouve Alain Resnais pour Mélo (1986) qui, en lui offrant un rôle tout en subtilité, reposant sur le double jeu, sur le non-dit, atteste définitivement de son grand talent qui sera récompensé par trois césars, deux du meilleur acteur dans un second rôle, pour Un cœur en hiver de Claude Sautet (1992) et La Chambre des officiers de François Dupeyron (2001), et un du meilleur acteur, pour On connaît la chanson d'Alain Resnais (1997). Devenu l'un des comédiens fétiches du metteur en scène, avec Pierre Arditi et Sabine Azéma, il se produit de nouveau sous sa direction dans Cœurs (2006), Les Herbes folles (2009) et Aimer, boire et chanter (2014).

Dès lors, André Dussollier se partage entre le théâtre et, à partir des années 2000, le one man show, la télévision et le cinéma, mais aussi la radio et le commentaire de documentaires qu'il dit avec sa voix étrange, tout à la fois acide et suave. Au cinéma, il alterne les films « d'auteur » et les films commerciaux, les films dramatiques et les films comiques, avec les cinéastes les plus divers : Costa-Gavras, Michel Deville, Ettore Scola, Yves Angelo, Jean Becker, Frédéric Schoendoerffer, Étienne Chatiliez, Francis Veber, Jean-Pierre Jeunet, Pascal Thomas, Guillaume Canet, André Téchiné et Volker Schlöndorff.

— Alain GAREL

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

Classification

Pour citer cet article

Alain GAREL. DUSSOLLIER ANDRÉ (1946- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi