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ANTOINE ANDRÉ (1858-1943)

Antoine directeur de théâtre

De 1887 à 1896, le Théâtre-Libre a présenté 62 spectacles, soit 124 pièces. Sur les 114 auteurs ainsi joués, 64 l'ont été pour la première fois. C'est Antoine qui découvrit Porto-Riche, François de Curel, Brieux, Bernstein, Courteline et Jules Renard. Au Théâtre-Antoine et même à l'Odéon, il continua cette « politique des jeunes auteurs » (avec les premières pièces de Jules Romains, Georges Duhamel et Denys Amiel). Et c'est à lui que revient le mérite d'avoir monté en France Tolstoï (La Puissance des Ténèbres), Ibsen (Les Revenants et Le Canard sauvage), Strindberg (Mademoiselle Julie) et Hauptmann, c'est-à-dire les principaux dramaturges européens de la seconde moitié du xixe siècle.

En 1890, il réclame une réforme d'ensemble de l'activité théâtrale. Il lui assigne quatre objectifs : des pièces nouvelles, une salle confortable, des places bon marché, une troupe d'ensemble. Le projet d'un nouveau théâtre qu'il établit alors, en collaboration avec l'architecte Grandpierre, annonce même certaines mesures prises par Jean Vilar, soixante ans plus tard, au T.N.P. : il s'agit de faire en sorte que tous les spectateurs, quelle que soit leur origine sociale, puissent avoir accès au théâtre et s'y sentir « chez eux ». Il souhaite même la création à Paris d'une salle subventionnée, fréquentée par des abonnés, qui serait à la fois un théâtre populaire et un banc d'essai pour les jeunes écrivains. Tant par les innovations qu'il a imposées, parfois non sans mal, du Théâtre-Libre à l'Odéon, que par les projets qu'il n'a pu réaliser, Antoine apparaît comme le précurseur de la conception contemporaine du théâtre « service public » (le théâtre est, écrivait-il, « une chose grave, d'utilité publique »).

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle (études théâtrales), professeur au Conservatoire national supérieur d'art dramatique (dramaturgie)
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Bernard DORT et Universalis. ANTOINE ANDRÉ (1858-1943) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BERNSTEIN HENRY (1876-1953)

    • Écrit par Antoine COMPAGNON
    • 386 mots

    Auteur dramatique français, fils d'un banquier israélite, Henry Bernstein connut un très vif succès dans la décennie qui précéda la Première Guerre mondiale. Découvert par Antoine, directeur du Théâtre-Libre, il débute avec une comédie : Le Marché (1905). Avec beaucoup de brutalité...

  • BRIEUX EUGÈNE (1858-1932)

    • Écrit par Universalis
    • 182 mots

    En des œuvres quelque peu didactiques, Brieux s'est attaqué aux plaies sociales de son époque. Les pièces de Brieux appartenaient au répertoire du célèbre Théâtre-Libre d'Antoine, qui eut une grande influence sur le développement du nouveau style naturaliste. La réputation de Brieux a cependant bien...

  • FRANCE (Arts et culture) - Le cinéma

    • Écrit par Jean-Pierre JEANCOLAS, René PRÉDAL
    • 11 105 mots
    • 7 médias
    ...dans l'oubli, ont été reconnus dès leur sortie ou réhabilités. Ainsi de Travail d’Henri Pouctal (1919), ou de L'Hirondelle et la Mésange qu' André Antoine avait tourné en 1920 et que Charles Pathé avait immédiatement mis au placard. L'Hirondelle n'a trouvé ses premiers spectateurs qu'en...
  • GÉMIER FIRMIN (1869-1933)

    • Écrit par Armel MARIN
    • 454 mots

    En 1903, Péguy publie dans ses Cahiers une série d'articles de Romain Rolland sous le titre : « Le théâtre du peuple, essai d'esthétique d'un théâtre nouveau ». C'est le temps de Gémier. Ancien comédien d'Antoine et de Lugné-Poe, grand animateur qui se situe...

  • Afficher les 9 références

Voir aussi