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ALTRUISME

Autrui

Autrui, est-ce une entrave à la raison théorique, unificatrice par essence ? Platon remarquait déjà que l'absolument autre est impensable, que donc tout le divers avait à trouver son identité sous la règle de la raison, enchaînante en partie, mais surtout libératrice vers un sens. Hegel, attentif à cet autre mode de diversité qu'est l'histoire, tente de lui trouver une intelligibilité. Aujourd'hui, c'est la cruauté même de cette histoire, à laquelle ont éveillé des mouvements philosophiques tels que l'école de Francfort, mais aussi une conscience générale face à l'événement, qu'il s'appelle génocide, totalitarisme, racisme, exploitation, bref la violence interhumaine, qui met en question la capacité de cette raison. Autrui, « un homme en trop » (Claude Lefort), vient en quelque sorte alourdir la diaphane dialectique platonicienne. Dès lors, ne convient-il pas de réexaminer ce « respect », cheville de l'édifice kantien, ce magnifique équilibre entre une raison qui se sait limitée dans sa visée d'intelligibilité totale, mais seule apte, comme raison pratique, à assurer la paix entre les hommes ?

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Écrit par

  • : professeur de philosophie au Centre Sèvres, rédacteur à la revue Études, écrivain et traducteur

Classification

Pour citer cet article

Guy PETITDEMANGE. ALTRUISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

La découverte du Nouveau Monde - crédits : New York Public Library/ Rawpixel ; CC0

La découverte du Nouveau Monde

Autres références

  • AMOUR

    • Écrit par Georges BRUNEL, Baldine SAINT GIRONS
    • 10 182 mots
    • 5 médias

    «  Dieu aimeras et ton prochain comme toi-même. » Toute la civilisation judéo-chrétienne est fondée sur ce double commandement énigmatique, dont la théorie freudienne semble fournir la version moderne lorsqu'elle montre l'injonction de jouir comme issue des profondeurs du psychisme. Mais il est...

  • DIFFÉRENCE, philosophie

    • Écrit par Alfredo GOMEZ-MULLER
    • 1 541 mots
    ...différence ontologique » entre l'être et l'étant, telle qu'elle est pensée par Heidegger, mais la différence entre la totalité et l'infini –  l'extériorité, la manifestation de l'Autre comme « visage » (Totalité et infini, 1961). Si l'Être, compris comme pur « il y a » est absurde,...
  • DIALOGUE

    • Écrit par Françoise ARMENGAUD, Robert MISRAHI
    • 4 421 mots
    • 1 média
    ...Buber, le dialogue authentique est célébré. On demande aux interlocuteurs de renoncer au goût narcissique d'imposer sa parole propre ; et, surtout, on leur demande d'être à l'écoute, dans une attentive et respectueuse ouverture. C'est que l'auditeur est conçu comme ayant la charge précaire de réactualiser...
  • FEUERBACH LUDWIG (1804-1872)

    • Écrit par Henri ARVON, Universalis
    • 2 268 mots
    ...que dans la communauté, dans l'unité de l'homme avec l'homme – une unité toutefois qui ne s'appuie que sur la réalité de la différence du je et du tu. » De plus, l'existence d'autrui est indispensable à toute connaissance. Celle-ci, en effet, pour être reconnue valable, doit prendre pour point...
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