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CALCUL INFINITÉSIMAL Histoire

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L'apport du XVIIIe siècle

Les deux écoles

La querelle qui opposa Leibniz et Newton contribua à séparer les mathématiciens du xviiie siècle en deux camps : les Britanniques, disciples de Newton, qui s'efforcèrent de diffuser et de perfectionner le calcul des fluxions, et les continentaux, fervents admirateurs de Leibniz, qui réussirent à développer considérablement le nouveau calcul suivant les principes et les notations mis au point par le célèbre philosophe et ses premiers disciples. Cette séparation n'est certes pas absolue : certains mathématiciens anglais connaissent le symbolisme leibnizien, et plusieurs traités de théorie de fluxions sont réédités sur le continent. Cependant, son existence même gêne considérablement la coopération internationale et stérilise partiellement la production britannique à partir du milieu du xviiie siècle. À tel point que l'introduction du symbolisme leibnizien en Angleterre, vers 1820, apparaîtra comme une véritable révolution et rendra une vitalité nouvelle à l'école anglaise. À l'actif de cette école, il faut cependant citer, dans la première moitié du xviiie siècle, les noms de plusieurs mathématiciens éminents, rendus célèbres par d'importants théorèmes ou formules qui leur sont dus ; Roger Cotes, Brook Taylor, James Stirling et Colin Maclaurin ont activement contribué au développement de la théorie des séries et à l'essor de plusieurs théories nouvelles de calcul intégral. De plus, soumis aux critiques de certains philosophes, comme Berkeley, ils ont dû mettre en œuvre une plus grande logique et donner à leurs principes une présentation plus rigoureuse.

Toutefois, c'est incontestablement l'école continentale qui prit la tête du progrès dans le domaine infinitésimal, au cours du siècle. L'avance prise par l'école leibnizienne, la supériorité de son symbolisme expliquent ce fait, tout autant que l'intervention d'un grand nombre de mathématiciens de valeur et la féconde rivalité qui les conduisit à participer au progrès de l'ensemble des branches de l'analyse. Jean et Daniel Bernoulli, Euler, Clairaut, d'Alembert, Lagrange, Laplace et Legendre sont les principaux artisans de cette extension et de ce développement du champ du calcul infinitésimal. Sans vouloir ici analyser de près cette œuvre, du moins est-il utile d'en signaler les thèmes essentiels.

Équations différentielles

On sait que plusieurs savants de la première moitié du xviie siècle avaient rencontré certains problèmes relatifs à des équations différentielles, problèmes auxquels ils n'avaient su donner qu'une présentation et qu'une solution imparfaites. Dès la mise au point de leurs méthodes de calcul infinitésimal, Newton et Leibniz réussirent à résoudre les formes d'équations différentielles les plus simples et leurs disciples en étudièrent de nouveaux types. Aussi peut-on considérer que l'étude classique des équations différentielles était déjà assez avancée à la fin du xviie siècle, et que bon nombre de méthodes élémentaires de résolution étaient déjà connues à ce moment, sans toutefois que l'attention soit portée aux conditions d'existence des solutions. Au cours du xviiie siècle, ces méthodes de résolution furent étendues et rendues plus rigoureuses, tandis qu'étaient abordés de nombreux types d'équations et que l'existence de solutions singulières faisait l'objet d'importantes recherches. Parallèlement, divers mathématiciens s'intéressaient aux équations aux différences totales, tandis que le calcul aux différences finies était considérablement développé.

Équations aux dérivées partielles

En 1747, à l'occasion d'une étude sur le problème des vents, d'Alembert introduisit et étudia des équations d'un type nouveau, les équations aux dérivées[...]

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René TATON. CALCUL INFINITÉSIMAL - Histoire [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

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Autres références

  • ABEL NIELS HENRIK (1802-1829)

    • Écrit par
    • 1 304 mots

    À une époque où la Norvège était d'une extrême pauvreté par suite des guerres qui l'avaient ruinée, Niels Henrik Abel, second fils d'une famille de sept enfants, naquit le 5 août 1802 dans l'île de Finnøy, près de Stavanger. Dès sa quinzième année, il lut et assimila les travaux les plus difficiles d'Euler...

  • ARCHIMÈDE (287-212 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 2 652 mots
    • 2 médias
    ...volumes par excès et défaut en remplaçant chaque couche par un cylindre circonscrit ou inscrit. Il utilisera, pour conclure, le raisonnement appelé, depuis le xviie siècle,« par exhaustion », et qui remonte à Eudoxe. Apparaissent ainsi nos « sommes de Riemann » et nos intégrales définies.
  • BARROW ISAAC (1630-1677)

    • Écrit par
    • 305 mots

    Mathématicien et théologien anglais qui fut un des précurseurs du calcul infinitésimal. Ordonné ministre anglican en 1668, Isaac Barrow enseigna le grec à l'université de Cambridge (1660-1663) et fut nommé, en 1662, professeur de mathématiques au collège Gresham de Londres. En 1664, il devient professeur...

  • BERNOULLI LES

    • Écrit par
    • 1 238 mots
    • 1 média
    – Systématisation du calcul infinitésimal. En 1687, Jacques écrit à Leibniz pour lui demander de lui préciser de nombreux points obscurs des premiers fondements du calcul infinitésimal parus dans les Acta eruditorum en 1684. Leibniz, absent de Hanovre, ne répondit qu'en 1690 et la tradition...
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