Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

YALTA (ACCORDS DE)

Conférence de Yalta, 1945 - crédits : The Image Bank

Conférence de Yalta, 1945

Conférence qui réunit, du 4 au 11 février 1945, Roosevelt, Churchill et Staline. D'une très grande importance, elle posait les bases de la paix. Les principaux problèmes étaient l'organisation des Nations unies, l'occupation de l'Allemagne, de la Pologne et des Balkans, et l'éventualité d'une intervention soviétique contre le Japon. Les Britanniques et les Américains suivirent à l'égard de l'U.R.S.S. des politiques assez différentes : Roosevelt était surtout soucieux d'obtenir la collaboration de Staline ; Churchill voulait éviter un trop grand accroissement de la puissance soviétique en Europe centrale après la défaite allemande. En ce qui concerne les Nations unies, il fut décidé que le droit de veto des membres permanents au Conseil de sécurité jouerait pour tous les cas sauf pour les questions de procédure ; l'U.R.S.S. accepta de n'avoir que trois sièges aux Nations unies au lieu de seize. En plus de l'U.R.S.S., l'Ukraine et la Russie Blanche feraient partie de l'organisation. Pour la Pologne, Staline obtint que la frontière soviétique soit avancée jusqu'à la ligne Curzon ; pour la frontière occidentale, on ne conclut pas, Britanniques et Américains n'acceptant que l'Oder et non l'Oder-Neisse. Le point le plus difficile dans les discussions fut celui des rapports entre le gouvernement polonais exilé à Londres et le gouvernement prosoviétique établi à Lublin puis à Varsovie : Britanniques et Américains proposèrent d'abord l'établissement, sous l'égide des trois Grands, d'un nouveau gouvernement représentatif de toutes les tendances ; Staline n'accepta que l'« élargissement » du gouvernement de Varsovie à quelques personnalités du gouvernement polonais de Londres ; Roosevelt finit par accepter, malgré la réticence britannique, la « réorganisation » du gouvernement de Varsovie en échange de la promesse d'élections libres. En ce qui concerne l'Allemagne, grâce à l'insistance britannique, la France obtint une zone d'occupation et une place au Conseil de contrôle. Staline souhaitait préciser les projets de démembrement de l'Allemagne, évoqués à Téhéran ; devant les réticences américaines et surtout britanniques, on se contenta d'en réaffirmer le principe. Il n'y eut pas d'accord sur les réparations, les Britanniques refusant un projet américano-soviétique qui leur paraissait reproduire les erreurs des traités conclus après la Première Guerre mondiale. Pour l'Europe orientale, les Britanniques et les Américains souhaitaient la création d'une Commission européenne, destinée à aider les pays libérés et à y assurer des élections libres. Roosevelt, désireux de ménager les Soviétiques, fit transformer ce projet en une simple « Déclaration sur l'Europe libérée » adoptée par la Conférence. En Extrême-Orient, les États-Unis désiraient très vivement l'intervention de l'U.R.S.S. contre le Japon ; celle-ci accepta d'intervenir environ trois mois après la défaite allemande à condition de récupérer les droits perdus en 1905 (chemins de fer de Mandchourie, Port-Arthur, sud de l'île de Sakhaline) et en outre les îles Kouriles et une part d'influence en Corée.

1945 à 1962. La décolonisation - crédits : Encyclopædia Universalis France

1945 à 1962. La décolonisation

Conférence de Yalta, 1945 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Conférence de Yalta, 1945

Churchill et Staline à la conférence de Yalta, 1945 - crédits : Keystone/ Getty Images

Churchill et Staline à la conférence de Yalta, 1945

La Conférence de Yalta, bien accueillie à l'époque, fit plus tard l'objet de débats passionnés : mise à l'écart de la France, division de l'Europe, manifestation d'une politique américaine d'hégémonie systématique ou, inversement, capitulation américaine devant Staline. En fait, c'est à Yalta que la France a été rétablie au rang de grande puissance ; Roosevelt, très malade au moment de la conférence, a fait d'importantes concessions à Staline en échange de sa participation à un système de sécurité collective[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Georges-Henri SOUTOU. YALTA (ACCORDS DE) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Conférence de Yalta, 1945 - crédits : The Image Bank

Conférence de Yalta, 1945

1945 à 1962. La décolonisation - crédits : Encyclopædia Universalis France

1945 à 1962. La décolonisation

Conférence de Yalta, 1945 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Conférence de Yalta, 1945

Autres références

  • CORÉE - Histoire

    • Écrit par Universalis, Jin-Mieung LI, Ogg LI, Madeleine PAUL-DAVID
    • 6 282 mots
    • 13 médias
    ...: « Nous reconnaissons que le peuple coréen se trouve dans un état d'esclavage et que la Corée doit être libre et indépendante en temps opportun. » À Yalta, en février 1945, les quatre grandes puissances, lors du partage du monde, ont convenu que les États-Unis désarmeraient l'armée japonaise au sud...
  • GUERRE FROIDE

    • Écrit par André FONTAINE
    • 10 933 mots
    • 27 médias
    ...n'avaient plus aucune raison de « faire des cadeaux » aux Russes. Pour les dirigeants américains et leurs alliés, c'est le refus de Staline d'appliquer l' accord de Yalta sur le droit des peuples libérés à disposer d'eux-mêmes et la menace qu'il faisait planer sur ses voisins qui sont à l'origine de la guerre...
  • GUERRE MONDIALE (SECONDE)

    • Écrit par Henri MICHEL
    • 19 622 mots
    • 103 médias
    En février 1945, à la conférence de Yalta, où les trois Grands se rencontrent et dont la France est absente, Roosevelt, très malade, est surtout préoccupé par le danger d'une hostilité russo-américaine après la guerre. Aussi bien, contre Churchill souvent, qui voit avec tristesse décliner de façon irrémédiable...
  • JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Paul AKAMATSU, Vadime ELISSEEFF, Universalis, Valérie NIQUET, Céline PAJON
    • 44 405 mots
    • 52 médias
    ...rendues à la Chine, la Corée colonisée retrouvait son indépendance, l'archipel des Kouriles était occupé par l' URSS selon les termes de l'accord secret de Yalta qui prévoyait de lui accorder les quatre îles si Moscou entrait en guerre contre le Japon avant la fin du conflit dans le Pacifique. Cette condition...
  • Afficher les 12 références

Voir aussi