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VAUDOIS

Les vaudois en Italie après le milieu du XIXe siècle

En 1848, les vaudois obtinrent du roi Charles Albert tous les droits civils et politiques reconnus aux autres citoyens, et, par conséquent, celui de la liberté religieuse. Ils en profitèrent pour entreprendre et pour développer toujours plus intensément leur œuvre d'évangélisation dans toute l'Italie, en commençant par Turin, puis en suivant le processus d'unification du nouvel État d'Italie devenu indépendant. Les principales étapes en furent : Turin, en 1848 ; Gênes, en 1850 ; Nice, en 1853 ; Florence, du début de 1848 à 1851, puis, pour l'évangélisation régulière, en 1860 ; Naples, en 1860 ; Palerme, en 1861 ; Catane, en 1862 ; Venise, en 1867 ; Rome, en 1870. Comme dans les grands centres, cette action missionnaire se développa dans les campagnes ; elle donna naissance à une florissante diaspora évangélique dans le Piémont et à de nombreuses communautés rurales en diverses régions d'Italie.

Une émigration compacte de groupes de vaudois piémontais créa en Uruguay, entre 1858 et 1861, une nouvelle région vaudoise, dans le Río de la Plata, qui est aujourd'hui encore rattachée à l'Église mère.

La liberté religieuse et le droit de prêcher accordés précédemment aux vaudois furent de nouveau réduits par le fascisme, en 1929, avec la loi sur les cultes admis, puis, d'une certaine façon, après la Seconde Guerre mondiale, du fait de l'influence prédominante de la démocratie chrétienne sur la vie politique italienne. Mais, depuis 1955, les vaudois jouissent d'une entière liberté religieuse.

Les rapports de ceux-ci avec les autres Églises protestantes d'Italie et de l'étranger ont toujours été animés par l'esprit œcuménique. Les vaudois ont adhéré, dès sa fondation, au Conseil œcuménique des Églises établi à Genève, et ils ont fait de notables efforts, dans le sens de la compréhension, vis-à-vis de l'Église romaine elle-même. Un centre œcuménique important, fondé par un de ses pasteurs après la Seconde Guerre mondiale, travaille au sein de l'Église vaudoise : la Comunità di Agape, à Riesi (Sicile), avec son Servizio cristiano.

Les vaudois tiennent chaque année leur synode à Torre Pellice, chef-lieu des vallées vaudoises ; ils possèdent une faculté de théologie, fondée en 1855 et transférée à Rome en 1922, de nombreuses écoles et œuvres sociales établies dans différentes localités d'Italie. Selon les statistiques de 1972, ils sont environ 26 000 dans ce dernier pays, et près de 13 000 dans le Río de la Plata.

— Valdo VINAY

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Écrit par

  • : professeur émérite de la faculté vaudoise de théologie de Rome

Classification

Pour citer cet article

Valdo VINAY. VAUDOIS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALBIGEOIS (CROISADE CONTRE LES)

    • Écrit par Jacques LE GOFF
    • 4 152 mots
    • 2 médias

    Le terme « albigeois » a servi, dès le milieu du xiie siècle, à désigner les hérétiques du Languedoc, bien que l'Albigeois ne paraisse pas, aux yeux des historiens modernes (qui ont continué à user de cette appellation devenue traditionnelle), avoir été le principal foyer de l' ...

Voir aussi